Certains y verront volontiers un parallèle avec la situation de blocage politique en France : un premier round de négociations, lancé le 10 juillet en vue de former un gouvernement en Belgique, a échoué deux mois après les élections législatives, mais les discussions doivent reprendre dès ce vendredi 23 août.Bart De Wever, leader du parti conservateur flamand (N-VA), a remis son mandat de négociateur en chef au roi Philippe, qui le lui avait confié en juillet, actant l’échec de ses pourparlers avec quatre autres partis belges prêts alors à former une coalition gouvernementale, a indiqué jeudi soir le Palais royal. Le roi des Belges l’avait nommé « formateur », un rôle attribué à celui qui est généralement pressenti pour devenir Premier ministre.Cinq partis flamands et wallons s’étaient mis d’accord pour tenter de former une coalition, à l’issue des élections de juin. Le roi Philippe va dès vendredi entamer de nouvelles consultations « avec les présidents des cinq partis associés aux négociations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement », a précisé le Palais royal dans un communiqué.Ces premiers pourparlers, entamés en juillet, ont achoppé sur des questions fiscales, les libéraux francophones refusant une proposition de taxe sur les plus-values, défendue par les socialistes flamands. La Belgique, avec un déficit public à 4,4 % de son Produit intérieur brut (PIB), est l’un des sept pays européens sous le coup d’une procédure d’infraction aux règles budgétaires de la zone euro.Futur gouvernementAutour de la N-VA, quatre partenaires s’étaient mis d’accord en juillet pour discuter d’un futur gouvernement. Il s’agit des libéraux du Mouvement réformateur (MR), du parti centriste Les Engagés et, côté néerlandophone, des chrétiens-démocrates (CD & V) et de Vooruit, l’ex-Parti socialiste flamand, seul partenaire de gauche. Ces cinq partis représentent ensemble une majorité de 81 des 150 sièges à la Chambre des députés belges.A l’issue des consultations avec le roi Philippe, un autre négociateur, qui pourrait être Bart De Wever lui-même, devrait en principe être désigné pour reprendre les négociations. Celles-ci pourraient durer encore plusieurs semaines, comma c’est généralement le cas dans ce royaume.Réputée ingouvernable, la Belgique avait vécu 541 jours sans gouvernement de plein exercice en 2010-2011. Un record dont le pays n’était pas si loin quand la coalition de sept partis dirigée par l’actuel Premier ministre Alexander De Croo avait enfin vu le jour à l’automne 2020, 493 jours après les élections de 2019.Le vote du 9 juin – concomitant aux élections européennes – a été marqué par une victoire de la droite et du centre-droit, avec un alignement inédit de la Wallonie (sud francophone) sur la Flandre (nord néerlandophone) où la droite est traditionnellement majoritaire. Cela a eu pour conséquence de faire perdre la majorité à la coalition de sept partis dirigée par Alexander De Croo. Cet attelage s’appuyait en bonne partie sur la gauche francophone. Le Premier ministre sortant a été chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à la désignation de son successeur. En Belgique, la N-VA a déjà été associée au pouvoir entre 2014 et 2018 mais jamais le poste de Premier ministre n’est revenu à un représentant de ce parti qui se dit « nationaliste » et réclame « un degré d’autonomie maximal » pour les régions Flandre et Wallonie afin qu’elles puissent mener « une politique à la mesure de leur propre communauté ».
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Publish date : 2024-08-23 05:39:24
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