« Le déficit de la branche maladie sera vraisemblablement plus élevé que les 11,4 milliards d’euros attendus par la commission des comptes de la Sécurité sociale en juin ». C’est ce qu’a estimé Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), dans une interview publiée ce dimanche 8 septembre par Les Echos. Après avoir enregistré un déficit de 11,1 milliards d’euros l’année passée, la branche maladie de la Sécurité sociale creuse davantage la brèche, qui devrait, selon Thomas Fatôme, « rester à un niveau historiquement très élevé ».Un dossier brûlantRaison pour laquelle, tout au long de l’entretien, le directeur général de la CNAM, n’en démord pas : si plusieurs dossiers brûlants attendent le gouvernement de Michel Barnier, le déficit de la Sécurité sociale doit également être mis sur la table. « C’est un sujet de préoccupation majeure sur lequel le prochain gouvernement et le Parlement devront se pencher rapidement », a-t-il déclaré. Une problématique d’autant plus d’actualité que le budget de l’État 2025 doit, au plus tard, être déposé au Parlement le 1er octobre.Et pour remédier à cette situation, le directeur général de la CNAM soutient plusieurs idées. Parmi les pistes d’économies défendues, un nouveau système d’indemnisation des arrêts de travail se trouve en haut de la liste. En cause, les dépenses liées aux arrêts de travail, qui atteignent désormais 16 milliards d’euros en 2024, soit plus d’un milliard de plus que l’année passée. « Il s’agit avant tout de s’assurer que les ressources sont bien utilisées et de réagir quand il y a des dépenses plus dynamiques », a-t-il confié aux Echos.Un plan d’actions ficeléAfin de maîtriser le coût des arrêts de travail, l’institution entend agir sur plusieurs fronts d’ici le mois de décembre. À commencer par la mise en place d’un contrôle renforcé des justificatifs d’absence de longue durée. « Nous allons contacter tous les assurés qui ont un arrêt de plus de dix-huit mois pour […] voir [s’il] est justifié, voir s’il y a une reprise d’activité enclenchée et discuter éventuellement de la mise en place d’un mi-temps thérapeutique », a affirmé Thomas Fatôme.Et la Caisse nationale d’assurance-maladie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin pour redresser la barre. 7 000 médecins généralistes, réputés pour prescrire de nombreux arrêts, seront également contactés pour « échanger sur leurs pratiques et voir s’il y a un moyen de mieux maîtriser la situation ». De nouveaux certificats d’arrêts de travail davantage sécurisés devraient également voir le jour.Au-delà de réfléchir à une indemnisation qui permettrait de refluer le déficit de la branche maladie, la CNAM prévoit également de rendre le système « plus juste ». « Est-il normal qu’aujourd’hui un salarié soit moins bien couvert parce qu’il n’a pas six mois d’ancienneté ? Est-il normal que les jours de carence soient la plupart du temps couverts pour les salariés dans les grandes entreprises mais pas dans les petites ? », s’est questionné le directeur général. Tant de problématiques sur la table qui tenteront prochainement de trouver leur solution.
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Publish date : 2024-09-09 11:15:22
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