Après une COP28 décevante, une COP29 pour rien ? Comment pourrait-il en être autrement dans un monde aussi fracturé et avec un pays organisateur dans lequel le pétrole et le gaz représentent environ la moitié de l’économie et plus de 90 % des exportations ? Le premier risque porte sur la sémantique utilisée dans le texte final, qui sera rendu fin novembre.La COP28 de Dubaï nous a déjà montré à quel point le choix des mots peut vider un compromis de sa substance en optant par exemple pour un « éloignement » des énergies fossiles au lieu d’une « sortie » pure et simple assortie d’un échéancier. Il y a fort à parier que Bakou utilisera le même stratagème, seule façon pour elle de réaliser ses plans sans encombre (+ 14 % d’investissement dans les hydrocarbures d’ici à 2035).Le second risque porte sur l’incapacité des pays participants à se mettre d’accord sur le financement destiné à aider les nations les plus vulnérables au changement climatique (le cœur des négociations cette année). Il a fallu près de dix ans pour atteindre, en 2022, le seuil de 100 milliards de dollars d’aide internationale. Or il en faudrait au moins dix fois plus aujourd’hui pour faire face aux besoins.Qui paiera ? Sous quelle forme ? Les désaccords sont trop nombreux pour envisager un compromis satisfaisant. Difficulté supplémentaire, Donald Trump revient au pouvoir. Si les Etats-Unis sortent à nouveau des accords de Paris, cela incitera sans doute les gros émetteurs de CO2 – comme la Chine – à faire moins d’efforts. Sale temps pour le climat. Vivement la COP30.
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Author : Sébastien Julian
Publish date : 2024-11-11 07:30:00
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