L’Express

Union européenne : Ursula von der Leyen confirmée à la tête de la Commission européenne

Ursula von der Leyen, le 28 juin 2024 à Bruxelles




Une victoire assez confortable. Ursula von der Leyen a bien été confirmée ce jeudi à la tête de la Commission européenne par le Parlement européen. Un vote relativement serré, avec 401 voix pour sur les 707 eurodéputés présents, suffisant pour décrocher un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’exécutif de l’Union européenne, où elle s’est imposée depuis 2019 à travers les crises.Après le feu vert des chefs d’Etat des Vingt-Sept fin juin, Ursula von der Leyen, 65 ans, devait s’assurer le soutien d’au moins 360 députés européens pour décrocher un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’exécutif européen, où elle s’est imposée depuis 2019 à travers les crises. Il y a cinq ans, le vote avait été extrêmement serré, et l’ancienne ministre allemande n’avait été confirmée qu’à neuf voix près.Une large feuille de routeUn peu plus tôt ce jeudi, Ursula von der Leyen s’était efforcée de convaincre les eurodéputés de lui accorder ce second mandat à la tête de la Commission, en développant une vaste feuille de route visant à sécuriser une possible majorité des Verts au parti de Giorgia Meloni. La dirigeante allemande a tenté durant près d’une heure à répondre aux attentes, parfois contradictoires, des divers groupes politiques.Elle s’est engagée à renforcer massivement les investissements sur l’industrie de défense – à laquelle un commissaire sera dédié – et sur les technologies critiques de la transition, avec un souci de « neutralité technologique » pour ne pas disqualifier le nucléaire. Mais elle a aussi affiché ses priorités socio-environnementales : application « pragmatique » du Pacte vert, objectif climatique 2040 ambitieux (-90 % d’émissions), « plan logement abordable » avec commissaire chargé de cette question, protection des ressources d’eau…Prônant de longue date une « Commission géopolitique », l’ex-ministre allemande a plaidé pour « une Europe forte » dans une « période de grande anxiété et d’incertitude ». Elle se veut gage de stabilité face aux tensions mondiales : contentieux commerciaux avec Pékin, possible retour de Donald Trump, guerres en Ukraine et à Gaza… »Majorité pro-européenne contre l’extrême droite » »Pour maintenir notre prospérité, il faut investir massivement pour verdir nos industries […] nous avons accepté des compromis (..) mais ce qui est crucial aujourd’hui est de maintenir une majorité pro-européenne contre l’extrême droite », avait réagi plus tôt ce jeudi la co-dirigeante Verte Terry Reintke. »Le discours reprend nos priorités : véritable Europe de la Défense, préférence européenne pour nos entreprises, justes prix pour les agriculteurs […] pour construire une véritable puissance européenne », avait commenté pour sa part Pascal Canfin (Renew).Ursula von der Leyen avait aussi réaffirmé dans un programme écrit sa défense de l’usage de carburants automobiles synthétiques après 2035 et insiste sur les intérêts des agriculteurs, des revendications-clé des conservateurs. Enfin, elle promet de renforcer Frontex, l’agence de l’UE chargée des frontières, et de tripler le nombre de gardes-frontières et garde-côtes : des gages donnés au PPE, mais aussi au groupe d’extrême droite ECR associé à la dirigeante italienne Giorgia Meloni.Ne pas « jouer le jeu » de PoutineSur le volet international, Ursula von der Leyen a également accusé le Premier ministre hongrois Viktor Orban de « jouer le jeu » de Vladimir Poutine et proposé un « bouclier européen de la démocratie […] contrer les manipulations de l’information et ingérences étrangères ». « Les peuples d’Europe ont dit leur refus d’une écologie punitive, de l’immigration de masse […] Ce cri du cœur ne peut rester sans réponse », a répliqué le président des « Patriotes » Jordan Bardella, qui avait voté la veille contre une résolution condamnant la visite de Viktor Orban à Moscou.Autre aspect abordé : l’impact du verdict de la justice de l’UE épinglant ce mercredi Bruxelles pour son manque de transparence dans les achats de vaccins anti-Covid négociés avec les laboratoires. « 45 minutes d’autocélébration, pas un mot sur le scandale des contrats vaccinaux : nous demandons le report du vote », s’est insurgée Manon Aubry, cheffe du groupe de gauche radicale.



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Publish date : 2024-07-18 12:15:44

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