Kamala Harris avait beaucoup à perdre… et elle n’a pas perdu. En débat face à Donald Trump dans la nuit du mardi au mercredi 11 septembre, la candidate s’est montrée beaucoup plus pugnace et habile que certains ne l’imaginaient, parvenant à se présenter comme la candidate de la classe moyenne (« J’ai un plan pour vous mais Donald Trump n’en a pas ») et la présidente de l’avenir : « Il est temps de tourner de la page car les Américains sont fatigués de la vieille rhétorique trumpienne ». Et cela, tout en imposant l’idée qu’elle a les épaules assez larges pour résister à la Russie, à la Chine et… à Donald Trump.Loin d’être déstabilisée par ce dernier, Harris a, au contraire, attaqué son tempérament, son bilan et sa relation pour la moins ambiguë au dictateur russe Vladimir Poutine. Selon elle, Trump roule des mécaniques mais souffre en réalité d’une faiblesse de caractère qui met en danger la sécurité des Etats-Unis. « Les dictateurs vous soutiennent car ils savent qu’ils peuvent aisément vous manipuler, a-t-elle taclé. « Quelqu’un comme vous, ils le mangent au petit-déjeuner. »Avec l’objectif évident et réussi de froisser son ego, Kamala Harris a aussi invité les téléspectateurs à se rendre à un meeting de Trump. « Vous allez découvrir qu’il parle de choses délirantes comme Hannibal Lecter [NDLR : le personnage de fiction du Silence des agneaux, un criminel]mais qu’il ne parle jamais de vous, de vos besoins, vos rêves, vos désirs », a-t-elle souligné. « Vous allez aussi vous rendre compte que les gens partent avant la fin », a-t-elle ajouté. Sous-entendu : parce que Trump répète inlassablement les mêmes rengaines. @lexpress @kamalaharris avait tout à perdre dans ce premier débat face à Donald Trump : elle n’a rien perdu. L’analyse de notre journaliste. harris trump sinformersurtiktok apprendreavectiktok usa ♬ son original – L’Express – L’Express Harris efficace dans tous les registresSur l’économie, comme sur la politique étrangère – deux points de faiblesses supposés – Harris n’a pas démérité. Efficace dans tous les registres, la candidate, tacticienne habile probablement briefée par son ami Barack Obama, a projeté l’image d’une femme présidentiable à même d’occuper la fonction de « Commandante en chef ». Plus généralement, elle a proposé une vision de l’Amérique très « obamienne » fondée sur l’unité, la réconciliation, la réconciliation et le dépassement des différences afin de mieux souligner la différence avec la vision mortifère de Trump qui promet « une troisième guerre mondiale » en cas d’élection de Harris et parle sans cesse de « désastre », de « cauchemar », de « carnage ».Au total, la vice-présidente, jusque-là en grande partie inconnue du public, a levé tous les soupçons de superficialité et d’incompétence potentielle qui pesaient sur elle. Tous ceux qui – y compris l’auteur de ces lignes – avaient parié qu’elle ne serait jamais la candidate du Parti démocrate faute d’en avoir l’étoffe doivent réviser un brin leur jugement… La performance accomplie par Kamala Harris depuis le dimanche 21 juillet, le soir où Joe Biden lui a annoncé qu’il renonçait à se représenter, est impressionnante. En moins de huit semaines, elle a unifié le Parti démocrate derrière son nom, galvanisé les militants, mis en marche une campagne électorale, choisit un colistier qui fait des étincelles (Tim Walz, gouverneur du Minnesota), attiré à elle des soutiens républicains et, enfin, tenu la dragée haute à Donald Trump lors d’un débat télévisé crucial où beaucoup craignaient qu’elle trébuche. Il semble que Kamala Harris soit partie pour nous étonner. En tout cas, elle accomplit jusqu’ici un sans-faute.
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Author : Axel Gyldén
Publish date : 2024-09-11 10:32:31
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