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Liban : comment la tension est encore montée d’un cran entre Israël et la Finul

Véhicule de la Finul à Marjeyoun dans le sud du Liban, le 11 octobre 2024




La tension ne retombe pas entre la Force intérimaire des Nations unies dans le sud du Liban (Finul) et Israël. Les Casques bleus déployés dans le sud du Liban, où Israël et le Hezbollah sont en guerre ouverte, ont annoncé que deux chars israéliens étaient « entrés de force », dimanche 13 octobre, dans leur périmètre. »Vers 04h30, alors que des Casques bleus se trouvaient dans des abris, deux chars Merkava de l’armée israélienne ont détruit le portail principal et sont entrés de force dans la position », y restant « environ 45 minutes », rapporte la Finul. Deux heures plus tard, ajoute-t-elle, « des tirs ont provoqué une fumée » qui a déclenché « des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez quinze Casques bleus qui reçoivent des soins ».La version des faits diffère du côté de l’armée israélienne, qui a expliqué qu’un de ses chars avait percuté dimanche un poste des Casques bleus de l’ONU au Liban (Finul), alors qu’il subissait des tirs nourris dans le sud du pays, où elle affronte le Hezbollah. Selon un communiqué de l’armée, « un char qui tentait d’évacuer des soldats blessés en essuyant des tirs de l’ennemi a reculé de plusieurs mètres et a percuté un poste de la Finul ».Un tollé diplomatiqueVoici le dernier épisode de plusieurs jours d’escalade entre les Casques bleus et le pays hébreu. La force onusienne qui compte plus de 9 500 soldats est prise sous les feux croisés d’Israël et du Hezbollah depuis que le mouvement pro-iranien a ouvert un front contre Israël en octobre 2023. Elle avait accusé, jeudi 10 octobre, les troupes israéliennes de tirer « de façon répétée » et « délibérée » sur ses positions, déclenchant un tollé diplomatique. Là aussi, le pays hébreu s’était défendu, expliquant avoir tiré en direction d’une « menace » près d’une position de la Finul dans le sud du Liban.Après cinq blessés en 72 heures dans leurs rangs, les soldats de l’ONU réclament de nouveau des explications à Tsahal. « Pour la quatrième fois en quatre jours, nous rappelons à l’armée israélienne et à tous les acteurs leur obligation d’assurer la sécurité du personnel de l’ONU et […] l’inviolabilité de ses positions », s’égosille la Finul.De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a appelé dimanche le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à mettre les Casques bleus « à l’abri immédiatement ». Le chef d’Etat israélien a précisé que l’armée israélienne avait demandé « à maintes reprises » le retrait de la Finul des zones de combats et s’était heurtée à des « refus répétés ». En effet, la force onusienne a décidé de maintenir ses hommes, samedi 12 octobre, afin de plaider pour une désescalade. Le même jour, « l’armée israélienne bloquait un mouvement logistique crucial de la Finul, lui interdisant le passage », constate la Force intérimaire de l’ONU au Liban. »Harcèlement »Jeudi et vendredi 11 octobre, la Finul avait annoncé que quatre de ses membres, Indonésiens et Sri-Lankais, avaient été blessés, dont deux au moins du fait d’une attaque des troupes israéliennes. L’incident « s’inscrit dans la continuité du harcèlement » infligé ces derniers jours à la mission de maintien de la paix de l’ONU, écrivait le quotidien espagnol El Pais, repris par Courrier International, samedi 12 octobre.Au Liban, le média L’Orient-Le Jour estime que ces  » attaques successives » contre des positions de la Finul « ne peuvent pas être considérées comme de simples erreurs, accidents ou opérations limitées ». D’après les diplomates interrogés dans l’article, l’État hébreu pourrait souhaiter « pousser les Casques bleus à se retirer de leurs positions à la frontière pour pouvoir mener des attaques plus violentes contre le Liban-Sud, sans limites et surtout sans témoins ».La communauté internationale garde un oeil sur ces bavures répétées. Au moins 40 pays ont apporté samedi leur soutien « complet » aux Casques bleus. Des « attaques » contre des Casques bleus de l’ONU peuvent être constitutives de « crimes de guerre », a mis en garde dimanche le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. Son de cloche similaire chez la Première ministre italienne Giorgia Meloni, dont le pays assure la présidence tournante du G7. La cheffe de l’Etat a déclaré, dimanche 13 octobre, à son homologue israélien Benyamin Netanyahou qu' »attaquer » la force de paix de l’ONU au Liban était « inacceptable ». Même le Vatican s’en est mêlé : le pape François a sobrement appelé dimanche à « respecter » les Casques bleus.



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Publish date : 2024-10-14 07:05:52

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