Les projets de Donald Trump d’une prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis et du déplacement des Palestiniens qui y vivent relèvent pour l’heure d’un fantasme assez irréalisable, tant ils soulèvent une avalanche d’oppositions. Le président américain a fait cette annonce, mardi 4 février, après avoir reçu à la Maison-Blanche le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, selon qui cette proposition pourrait « changer l’Histoire ».
Le Hamas a accusé Donald Trump de « jeter de l’huile sur le feu » et affirmé que ses déclarations ne « contribueront pas à la stabilité » du Moyen-Orient. Le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, ainsi que l’Egypte et plusieurs capitales occidentales ont dénoncé les déclarations américaines, « dangereuses pour la stabilité » et « le processus de paix » selon Paris. « En réponse aux appels américains au déplacement » des Palestiniens de Gaza, « nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple », a affirmé Mahmoud Abbas, qui s’est rendu en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II.
Donald Trump a répété mardi que les habitants de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes. « Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza », a-t-il dit au côté de Benyamin Netanyahou, parlant du territoire palestinien comme d’un « chantier de démolition ». Le président américain a affirmé que les Etats-Unis allaient « aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits », afin de développer économiquement le territoire. Il a parlé d’un projet « à long terme » et dit avoir parlé à d’autres pays dans la région qui ont « adoré » l’idée, répétant son voeu de faire de Gaza la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».
« Un futur Etat palestinien »
Donald Trump avait déjà suscité l’indignation internationale en proposant de faire « tout simplement le ménage » dans la bande de Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux « plus sûrs » comme l’Egypte ou la Jordanie.
Il doit recevoir dans la semaine le roi de Jordanie, qui rejette « toute tentative » de déplacement des Palestiniens, et s’est déjà entretenu au téléphone avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. L’Egypte, frontalière de Gaza, a appelé mercredi l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, à reprendre le contrôle du territoire, d’où elle avait été chassée en 2007 quand le Hamas y a pris le pouvoir. Le Caire a également plaidé pour une reconstruction rapide, « sans que les Palestiniens quittent la bande de Gaza ».
La Turquie a elle aussi jugé « inacceptable » le projet de déplacer la population de Gaza. L’Arabie saoudite a affirmé qu’elle « poursuivra sans répit ses efforts pour un Etat palestinien » soulignant qu’elle « n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela ».
Pour la France, l’avenir de Gaza passe par « un futur Etat palestinien » et non par le contrôle « d’un pays tiers ». Pour Londres, les Palestiniens doivent pouvoir « vivre et prospérer » à Gaza et en Cisjordanie. Gaza « appartient aux Palestiniens », a pour sa part répondu Berlin aux propos de Donald Trump, tandis que l’ONU rappelé que le droit international prohibe strictement tout transfert forcé ou expulsion de population d’un territoire occupé
En Israël, le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a promis ce mercredi de tout faire pour « enterrer définitivement » l’idée d’un Etat palestinien.
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Publish date : 2025-02-05 14:12:00
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