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Le plan de l’Egypte pour la reconstruction de Gaza adopté par les pays arabes

Le plan de l’Egypte pour la reconstruction de Gaza adopté par les pays arabes

Les pays arabes étaient réunis au Caire ce mardi 4 mars pour discuter d’une contre-proposition au plan de Donald Trump pour la bande de Gaza, dans un contexte d’incertitudes autour de la deuxième phase de l’accord de trêve dans le territoire palestinien. La mise en place de cette nouvelle étape du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas n’est pas encore sécurisée. Dans la soirée, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé l’adoption de son plan de reconstruction de la bande de Gaza, d’un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans.

Les infos à retenir

⇒ 7-Octobre : la sécurité intérieure israélienne reconnaît avoir « échoué »

⇒ L’Autorité palestinienne se dit prête à jouer un rôle à Gaza

⇒ Israël exige la « démilitarisation totale de Gaza » pour passer à la phase deux de la trêve

Les dirigeants arabes adoptent le plan égyptien de reconstruction de Gaza

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a indiqué mardi, lors d’un sommet arabe sur l’avenir de la bande de Gaza ravagée par la guerre, que son plan de reconstruction pour ce territoire palestinien avait été adopté par les dirigeants arabes.

« Il a été approuvé », a déclaré M. Sissi lors de la séance de clôture du sommet de la Ligue arabe qui visait à adopter un plan alternatif à celui du président américain Donald Trump qui a proposé de placer sous contrôle américain le territoire palestinien et à déplacer sa population vers l’Egypte et la Jordanie voisines.

7-Octobre: le Shin Bet reconnaît avoir « échoué »

L’Agence israélienne de la sécurité intérieure (Shin Bet) a reconnu mardi avoir « échoué » dans son rôle en s’avérant incapable d’empêcher l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 sur Israël.

« Le Shin Bet n’a pas empêché le massacre du 7-Octobre », déclare son chef Ronen Bar dans un communiqué à l’occasion de la publication des résultats d’une enquête interne sur ce drame national. « L’enquête révèle que si le Shin Bet avait agi différemment, tant dans les années qui ont précédé l’attaque que la nuit où elle a eu lieu […] le massacre aurait pu être empêché », ajoute M. Bar. « Nous avons échoué ».

L’Autorité palestinienne se dit prête à jouer un rôle à Gaza

Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé mardi que l’Autorité palestinienne était prête à jouer un rôle à Gaza après la guerre, en vertu d’un plan égyptien présenté comme une alternative à celui de Donald Trump prévoyant de placer le territoire sous contrôle américain.

Le Hamas s’était emparé du pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, après en avoir chassé l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, qui n’exerce qu’une autorité limitée en Cisjordanie occupée. « L’Etat de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales et un comité de travail a été formé à cet effet », a affirmé devant le sommet arabe Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans.

Le président palestinien, en poste depuis 2005, s’est dit prêt à organiser « l’année prochaine » des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens, « à condition que les conditions appropriées soient réunies ». Il n’a pas donné de calendrier ni expliqué comment de telles élections pourraient avoir lieu dans la bande de Gaza en ruines.

Le plan de l’Egypte pour Gaza prévoit le maintien des Palestiniens sur leur terre

Abdel Fattah al-Sissi, qui reçoit les Etats arabes ce mardi au Caire pour un sommet sur les territoires palestiniens, a précisé que le plan égyptien prévoyait la création d’un comité de technocrates palestiniens pour la gestion de la bande de Gaza et le maintien des Palestiniens sur leur terre.

L’Egypte a présenté un plan d’un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l’ONU, pour reconstruire le territoire palestinien, selon un projet que l’AFP a pu consulter. Le président égyptien a déclaré que ce plan garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain qui prévoit leur expulsion vers l’Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la « Riviera du Moyen-Orient ».

Abdel Fattah al-Sissi n’a toutefois pas critiqué le plan de Donald Trump, qui avait soulevé un tollé international début février, et affirmé que le président américain était « capable de parvenir à la paix » dans la région.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui aussi présent au Caire, a affirmé que l’ONU « soutenait fermement » le plan arabe.

Mohammed ben Salmane absent du sommet sur Gaza

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, sera absent du sommet arabe consacré à la bande de Gaza mardi au Caire, où le Royaume sera représenté par son chef de la diplomatie, selon l’agence officielle saoudienne SPA.

« Au nom du […] roi Salmane, […] le prince Fayçal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères, est arrivé aujourd’hui au Caire pour diriger la délégation du Royaume participant au sommet arabe extraordinaire », qui doit s’ouvrir en début d’après-midi, a indiqué SPA.

Le Hamas a demandé au sommet de « contrecarrer » le plan de Donald Trump sur Gaza.

Israël exige la « démilitarisation totale de Gaza » pour passer à la phase deux de la trêve

Israël exige la « démilitarisation totale de la bande de Gaza » pour passer à la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord de trêve conclu en janvier avec le Hamas par le biais d’une médiation internationale, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères israélien. Il n’y a « pas d’accord sur la phase deux », a déclaré Gideon Saar lors d’une conférence de presse à Jérusalem. « Nous demandons une démilitarisation totale de Gaza. Le Hamas et le Jihad islamique dehors. Et rendez-nous nos otages. S’ils acceptent ça, nous pouvons mettre en oeuvre demain » la phase deux, a-t-il ajouté.

Le désarmement du Hamas est une « ligne rouge », a rapidement répliqué auprès de l’AFP Sami Abou Zouhri, un des chefs du mouvement islamiste palestinien. « Toute discussion sur les armes de la résistance (à Israël) est un non-sens. Les armes de la résistance sont une ligne rouge pour le Hamas et tous les groupes de la résistance », a-t-il continué. « C’est une question non négociable » et « toute discussion sur la déportation des combattants de la résistance ou de notre peuple est rejetée » d’avance, a-t-il asséné.

Gideon Saar affirmé également que l’aide humanitaire était devenue « la première source de revenu » du Hamas dans la bande de Gaza, afin de justifier la décision de son pays de couper l’entrée de toute marchandise ou équipement à destination du territoire palestinien. « Ils s’en servent comme d’un moteur pour continuer la guerre contre Israël », a-t-il assuré. « Cela ne peut pas continuer et cela ne va pas continuer. »

À noter que plus de 2 300 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë en janvier 2025 à Gaza, a rapporté le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), soulignant que la malnutrition aiguë était quasiment inexistante avant la guerre.

Sommet arabe au Caire pour discuter d’une alternative au projet de Donald Trump sur Gaza

Les dirigeants arabes doivent discuter ce mardi au Caire d’un projet alternatif à celui de Donald Trump sur Gaza, qui prévoit un contrôle américain du territoire et l’expulsion de sa population, en pleine impasse de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas. Le plan du président américain, rejeté par les pays arabes, les Palestiniens et de nombreux autres Etats et organisations internationales, a été salué par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a affirmé lundi qu' »il est temps de donner aux habitants de Gaza la liberté de partir ».

La bande de Gaza a été dévastée par 15 mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023. L’ONU estime à plus de 53 milliards de dollars le coût de la reconstruction de ce territoire en ruines, où sont assiégés depuis près de 17 mois par Israël quelque 2,4 millions de Palestiniens. A l’ouverture du sommet arabe extraordinaire vers 16h00 locales (15h00 heure française) le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa, doivent notamment prononcer des discours, selon l’ordre du jour publié par l’organisation panarabe. Parmi les chefs d’Etat présents, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh.

Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, en « visite éclair » aux Etats-Unis

Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, partisan de l’annexion de la Cisjordanie, a indiqué mardi avoir décollé pour une « visite éclair » aux Etats-Unis. « J’ai décollé cette nuit pour une visite éclair aux Etats-Unis, où je rencontrerai des responsables du gouvernement, notamment le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent », a écrit Bezalel Smotrich sur X alors que le président américain Donald Trump pourrait se prononcer officiellement dans les jours qui viennent sur la question de l’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

« L’objectif de cette visite est de renforcer la coopération économique entre Israël et les Etats-Unis, de promouvoir des initiatives économiques conjointes et d’approfondir l’alliance stratégique entre nos deux pays », renchérit Bezalel Smotrich, colon d’extrême droite sans l’appui duquel le Premier ministre israélien perdrait sa majorité.

L’Iran fustige des propos « déplacés » de la Turquie

L’Iran a averti la Turquie que des propos jugés « déplacés » par Téhéran sur sa politique régionale pourraient entraîner des « tensions » entre les deux pays voisins. Lors d’un entretien diffusé fin février par la chaîne qatarie Al-Jazeera, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, était invité à commenter la politique régionale de l’Iran et son soutien à plusieurs groupes armés opposés à Israël.

Outre le Hamas dans la bande de Gaza, les rebelles houthis au Yémen et des milices en Irak, Téhéran soutient militairement et financièrement le Hezbollah, un mouvement islamiste créé en 1982 avec l’aide de la République islamique et bras armé de l’Iran au Liban.



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Publish date : 2025-03-04 19:31:00

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