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Ces Américains qui rêvent d’expatriation depuis le retour de Donald Trump au pouvoir

Ces Américains qui rêvent d’expatriation depuis le retour de Donald Trump au pouvoir

Michelle Call, 53 ans, vit depuis 1998 aux Etats-Unis, où elle a élevé ses enfants. Mais depuis la réélection du président Donald Trump, elle a pris la décision de retourner avec sa famille dans sa ville natale de Littleborough, à une trentaine de kilomètres de Manchester, au Royaume-Uni. Comme cette mère de famille, des milliers d’Américains se posent la question de s’expatrier, après l’accession du conservateur à la Maison-Blanche. Mère d’un enfant transgenre, elle avait fait le choix, lors du premier mandat de Donald Trump, de rester pour « se battre » contre les politiques stigmatisant la transidentité. « Mais cette fois, nous avons senti que nous devions partir », relate-t-elle, citée par le quotidien britannique The Independant. En janvier 2025, Donald Trump a en effet déclaré que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus que « deux sexes, masculin et féminin », définis à la naissance, et adopté une série de décrets compliquant les démarches administratives pour les personnes transgenres. Avec son mari Lewis, ils veulent vendre leur maison du Nouveau-Mexique pour démarrer une nouvelle vie, outre-atlantique.

La famille Call n’est pas la seule à rêver d’ailleurs : de nombreux Américains déçus du résultat des élections présidentielles de novembre 2024 cherchent à s’expatrier. Quelques heures après l’issue du scrutin, les recherches sur Google « où et comment émigrer » avaient explosé aux Etats-Unis. Accompagnant cette tendance, de nombreux articles publiés dans la presse américaine proposent des classements des meilleurs pays dans lesquels déménager.

Mexique, Canada et Royaume-Uni en tête

Parmi les destinations privilégiées figurent celles où la communauté américaine est historiquement présente : le Mexique (près de 1,2 million d’expatriés), le Canada (plus de 1 million) et le Royaume-Uni (320 000). Selon le Bureau de l’Intérieur britannique, cité par le Financial Times, Londres connaît un record de demande de naturalisation : « plus de 6 100 dossiers de citoyens américains ont été déposés l’année dernière, le chiffre le plus important depuis la création de registres, il y a vingt ans ».

C’est aussi « 26 % de plus qu’en 2023 […]. Les demandes ont augmenté au dernier trimestre de 2024, en hausse de 40 % par rapport à l’année précédente ». Au-delà du facteur Trump, la récente réforme fiscale du statut de non-résident au Royaume-Uni (qui exonère d’impôts les revenus perçus à l’étranger) semble avoir encouragé une catégorie de riches Américains à émigrer. Les demandes de citoyenneté irlandaise de la part d’Américains ayant une ascendance ont aussi bondi de 46 % sur un an.

Malgré cet engouement, il n’est cependant pas dit que l’ensemble de ces projets d’expatriation se concrétisent. Ce n’est en effet pas la première fois que le sujet surgit après une élection : « pareil intérêt a été remarqué lors de la réélection de George W. Bush en 2004, de l’élection de Joe Biden en 2020 et de la première élection de Trump en 2016 », explique le Washington Post.

Mais seule une petite partie de ces candidats à l’émigration avait finalement franchi le pas. « S’expatrier peut s’avérer compliqué et coûteux. Raisons pour lesquelles de nombreux Américains optent pour un visa de nomade numérique afin de vivre temporairement à l’étranger, tout en travaillant à distance », explique le quotidien.



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Publish date : 2025-03-05 05:45:00

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