Les Bourses mondiales ne savent plus sur quel pied danser, face aux annonces de Donald Trump concernant sur l’augmentation drastique des droits de douane sur les importations. Un peu plus d’un mois après l’investiture du milliardaire, les principaux indices américains ont plongé dans le rouge mardi 4 mars. Suivie par les Bourses européennes, qui remontent finalement en flèche mercredi 5 mars. Cet affolement des marchés traduit une inquiétude quant à un effet de la présidence de Donald Trump sur l’économie des Etats fédéraux, maintenant que les marchés financiers ont compris qu’ils devraient composer avec un niveau d’incertitude auquel ils n’étaient pas du tout habitués. Et se retrouvent suspendus aux tensions économiques entre les Etats-Unis et des nations qui furent autrefois leurs principaux partenaires commerciaux.
Mardi 4 mars, la confirmation d’une augmentation drastique des droits de douane à 25 % sur les importations mexicaines, chinoises mais aussi canadiennes a fait piquer du nez tous les marchés. A la clôture, le Dow Jones perdait 1,6 %, tandis que le S & P 500, le plus vaste indice de Wall Street – qui enregistrait pourtant un record à la hausse il y a deux semaines – perdait 1,4 %. Le Nasdaq, qui accueille de très nombreuses entreprises du secteur de la tech, plongeait de près de 4 %. Même le Bitcoin, la valeur star de Donald Trump, sombrait à 4,5 %. Le marché européen et le CAC 40 dévissaient de 2 %.
Dans les jours qui avaient suivi son investiture, les médias américains avaient pourtant enregistré un « Trump Bump » d’optimisme sur les marchés, alors que le nouveau président promettait que la hausse des douanes boosterait les profits des entreprises. Mais si la flexibilité offerte par la dérégulation de Donald Trump était à l’origine appréciée des marchés, c’est finalement la confusion qui prend le dessus face à l’inconnue totale de l’ampleur, du calendrier et des cibles des prochaines explosions de droits de douane, et qui crée le chaos chez les opérateurs financiers.
La crainte d’une déstabilisation de l’économie mondiale
Avec des droits de douane jamais aussi élevés depuis les années 40, les investisseurs craignent une déstabilisation de l’ordre économique mondial qui provoquerait donc une hausse des prix, suivie d’un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, mais aussi en Chine. Sans compter, rappelle le Washington Post, que le démantèlement de certaines parties du gouvernement fédéral par Elon Musk fait planer de nouveau le spectre d’un « shutdown » (un arrêt des activités gouvernementales) sur le gouvernement américain.
La réaction de Pékin ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : mardi 4 mars, la Chine annonçait répliquer par une hausse des taxes de 10 à 15 % sur une série de produits agricoles en provenance des Etats-Unis, tandis qu’Ottawa promettait des droits de douane de 25 % sur certains produits américains, notamment la viande, les œufs, les fruits et le vin. L’Ontario, province canadienne, annonçait quant à elle en représailles qu’elle résilierait immédiatement son contrat avec Starlink, le fournisseur d’Internet fondé par Elon Musk, mais aussi qu’elle ne vendrait plus d’alcool américain sur son territoire. Le Mexique devrait aussi annoncer des contre-mesures d’ici dimanche.
Les Bourses européennes rebondissent dans l’espoir d’un compromis
En Europe, les Bourses se sont finalement rouvertes à la hausse ce mercredi 5 mars au matin devant l’espoir d’un compromis commercial revenu sur les droits de douane entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Vers 11 h 30, le CAC 40 de Paris grimpait de 2,12 %, Londres de 0,61 % et Milan de 2,16 %. Le DAX de Francfort s’envolait quant à lui de 3,57 % après une chute du même ordre la veille. Selon le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, une décision pourrait intervenir ce mercredi à la suite d’un échange avec ses homologues.
Reste que chez les investisseurs, la vapeur s’inverse très rapidement. Selon Les Echos, le baromètre de l’AAII (la American Association of Individual Investors) indique que si l’optimisme dominait de 10 points leur humeur fin janvier, les pessimistes courent désormais 40 points devant. Globalement ils retirent donc leurs bénéfices, prennent leurs gains et se détournent des placements jugés risqués, pour aller se réfugier dans le secteur de l’armement, de la défense ou encore de la cybersécurité, rares titres qui s’envolent en Bourse, note le journal quotidien français. Auprès du Financial Times, le responsable de l’allocation d’actifs de la Société Générale Alain Bokobza, juge qu’ »une guerre commerciale mondiale est une situation perdante pour tout le monde », et que « certains perdront relativement plus que d’autres, mais tout le monde sera perdant ».
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Publish date : 2025-03-05 16:30:00
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