Pour se remettre sur pied, l’Ukraine peut compter sur le savoir-faire français. Tel est le message qu’ont voulu transmettre le ministre de l’Economie Eric Lombard et celui des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, réunis à Bercy le 7 mars au côté de la ministre de l’Economie ukrainienne, Yulia Svyrydenko, pour dévoiler les 19 projets sélectionnés dans le cadre du fonds Ukraine. Ce dispositif, doté d’une enveloppe de 200 millions d’euros, est financé par des dons provenant de l’aide publique au développement et se concentre sur des secteurs prioritaires tels que la santé, le déminage ou l’énergie.
Depuis son lancement en juin dernier, les entreprises françaises ont été au rendez-vous. Le gouvernement ukrainien a reçu des candidatures pour un montant total de plus de 700 millions d’euros. Dans la liste des lauréats, des fleurons tricolores, tels que Thales, côtoient des PME et des ETI. Le point commun de leurs projets : une mise en œuvre rapide, avec un délai maximal de seize mois.
La ville de Kharkiv s’apprête ainsi à voir les équipements électriques de son réseau de chaleur rénovés par Schneider Electric, tandis que C3Medical va fournir des solutions de téléconsultation dans cinq régions du pays. De son côté, Saint-Gobain compte améliorer l’approvisionnement en eau potable des quartiers nord de la ville de Kryvyï Rih, qui souffrent d’un approvisionnement insuffisant et de mauvaise qualité de l’eau depuis la destruction du barrage de Kakhovka en juin 2023.
Le secteur privé, clé de voûte du redressement
Ces initiatives profiteront aussi à l’Hexagone, avec une cinquantaine de sites de production impliqués sur le territoire national. Car un autre critère était essentiel pour pouvoir bénéficier du fonds : la part française dans la valeur ajoutée de chaque projet devait s’élever, au minimum, à 50 % du don.
Il s’agit désormais d’ancrer cette coopération dans la durée. « Ce n’est qu’un début, nous devons élargir ce programme pour permettre à davantage d’entreprises françaises de participer à cette reconstruction », a affirmé Yulia Svyrydenko à Bercy, saluant le fait que le gouvernement français ait été le premier à mettre en place cet outil bilatéral.
Avec l’ambition de faire du secteur privé la clé de voûte de son redressement, le pays a mis en place plusieurs incitations à l’investissement, parmi lesquelles la création de parcs industriels et une série d’exemptions fiscales. Vantant une économie dynamique, avec un taux de croissance à 3,6% en 2024, la ministre de l’économie ukrainienne a appelé les entreprises françaises à se saisir cette occasion, les encourageant au passage à prendre part au processus de privatisation enclenché dans le pays.
Pour les candidats non retenus dans le cadre du fonds Ukraine, d’autres opportunités devraient se présenter, assure-t-on au Trésor. Car sur le terrain, les attentes sont immenses. Réévalué par la Banque mondiale en février, le coût de la reconstruction dépasserait 500 milliards d’euros dans les dix ans qui viennent. « Nous devons commencer la reconstruction maintenant », a plaidé Yulia Svyrydenko.
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Author : Tatiana Serova
Publish date : 2025-03-10 15:00:00
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