Un sacré revirement. En visite en Ukraine depuis deux semaines, le pasteur américain Mark Burns, présenté comme le « conseiller spirituel de Donald Trump », dit avoir changé d’avis sur le conflit. « Je crois désormais que soutenir l’Ukraine, c’est faire passer l’Amérique avant tout », a-t-il déclaré au journal The Kyiv Independent dans une interview datée du 9 avril, précisant désormais se rendre compte que le président russe Vladimir Poutine est « le mal absolu ».
Un changement de position important, alors que l’ecclésiastique de 46 ans avait soutenu la décision de la Maison-Blanche de suspendre l’aide militaire à l’Ukraine le 3 mars dernier, pour contraindre le pays à négocier un traité de paix avec Moscou. « Evidemment, le fait d’être sur le terrain en Ukraine a changé mon opinion de façon significative », a-t-il déclaré au journal ukrainien, reconnaissant lui-même être jusqu’ici « l’un des plus fervents opposants au soutien de l’Ukraine ».
Ukrainian soldiers aren’t asking for American money. They are asking for American weapons….but more importantly, they are asking for peace.
20k children kidnapped to Russia, 700 religious buildings destroyed, civilians killed at the hands of Russians… Schools bombed.… pic.twitter.com/jpR8FkqhmF
— Pastor Mark Burns (@pastormarkburns) April 4, 2025
« Voir les atrocités qui ont eu lieu »
« Il m’a fallu être à Kiev, être à Boutcha, voir les atrocités qui ont eu lieu, des innocents tués, exécutés et sachant que près de 700 institutions religieuses ont été délibérément ciblées par les Russes, et 20 000 enfants enlevés et déportés en Russie, sans compter les 1,3 million d’enfants dont on n’a pas trouvé la trace. Entendre et constater ces atrocités… Cela a changé ma perspective de façon significative », a-t-il déclaré. Autant d’atrocités pourtant bel et bien rapportées par la presse ukrainienne, internationale et américaine depuis trois ans.
« Je crois désormais que soutenir l’Ukraine c’est faire passer’l’Amérique d’abord' », a-t-il poursuivi reprenant le slogan de Donald Trump « America first ». « Je reste un fervent partisan de celui que je considère comme le plus grand président de ma vie : le président Donald Trump. Mon soutien à l’Ukraine n’est pas une attaque contre lui, mais un appel à tous les républicains, à tous les conservateurs, à tous les Américains et à tous ceux qui, comme moi, ont subi un lavage de cerveau par les médias de désinformation sur l’Ukraine. »
« La Russie est l’agresseur »
Dans son entretien avec le journal The Kyiv Independant, le pasteur n’hésite pas à dire qu’il a « eu tort ». « Je fais désormais écho à ce message aux plus hauts niveaux du gouvernement, aux Etats-Unis et dans le monde entier : nous devons soutenir l’Ukraine. La Russie est l’agresseur. »
Le 4 avril, l’armée russe a tiré un missile sur une aire de jeu pour enfants de Kryvyï Rig, la ville natale du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait 19 morts dont 9 enfants. Mark Burns s’est rendu sur les lieux deux jours plus tard. Sur le réseau social X, il a déploré « une perte tragique pour des innocents. Le monde doit condamner cette brutalité et soutenir l’Ukraine face à ce terrorisme. La foi est un choix, pas un sentiment ! ».
Peu connu en France, le pasteur Burns, aussi ancien membre de la Garde nationale de l’armée américaine de Caroline du Sud, accompagne Donald Trump depuis sa première campagne présidentielle en 2016. Le magazine Time l’avait même placé dans la liste des « 16 personnes qui ont façonné l’élection de 2016« . Pour l’heure, il semble néanmoins que ses déclarations sur l’aide à l’Ukraine n’aient pas fait leur chemin jusqu’à la Maison-Blanche. Après une attaque de missiles russes, ce dimanche 13 avril, qui a fait au moins 35 morts et dévasté la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, Donald Trump n’a partagé aucune sidération, ni empathie à l’inverse des chancelleries occidentales. « On m’a dit qu’ils [les Russes] ont fait une erreur », a-t-il tout juste lâché, attestant une fois de plus de sa complaisance avec le président russe Vladimir Poutine. Quelques heures plus tard, sur le plateau de la chaîne NBC news, le président a déclaré être « très en colère » et « exaspéré » par les manœuvres de Vladimir Poutine et ajouté qu’il envisageait d’imposer des droits de douane secondaires sur le pétrole russe. Sans faire mention d’une quelconque nouvelle aide apportée à l’Ukraine.
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Publish date : 2025-04-15 14:17:00
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