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Droits de douane : des négociations à venir entre la Chine et les États-Unis

Droits de douane : des négociations à venir entre la Chine et les États-Unis

Une première rencontre déterminante. Les États-Unis et la Chine ont annoncé dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai l’organisation d’une rencontre en Suisse le week-end prochain entre leurs représentants. L’objectif ? Discuter d’un potentiel compromis au sujet de la guerre commerciale lancée tous azimuts par le président américain Donald Trump contre Pékin, qui a fermement répliqué. « Si les États-Unis veulent résoudre le problème par la voie de la négociation, ils doivent faire face au grave impact négatif des droits de douane unilatéraux sur eux-mêmes et sur le monde », a assuré mercredi le ministère chinois du Commerce, dans un communiqué. Le pays « ne sacrifiera pas sa position de principe » et « défendra la justice » lors de ce rendez-vous, a-t-il par ailleurs promis.

Répondre à une situation intenable

De son côté, l’administration américaine s’est réjouie de l’organisation de ces négociations. « J’ai hâte de mener des discussions productives dans l’optique de rééquilibrer le système économique international pour mieux servir les intérêts des États-Unis », a ainsi salué Scott Bessent, le secrétaire américain au Trésor, dans un communiqué. Selon lui, ces échanges, prévus les 10 et 11 mai, ne devraient pas immédiatement déboucher sur « un grand accord commercial ». « Il nous faut la désescalade avant de pouvoir aller de l’avant », a-t-il justifié, lors d’un entretien accordé à Fox News. Tout en admettant que le niveau des tarifs douaniers imposés d’un côté et de l’autre n’était actuellement « pas soutenable » et représentait « l’équivalent d’un embargo ».

Ces pourparlers devront avant tout apaiser une situation économique devenue explosive entre les deux puissances. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, les États-Unis ont imposé de nouveaux droits de douane d’un montant total de 145 % sur les marchandises en provenance de Chine, auxquels s’ajoutent des mesures sectorielles. En réponse, Pékin a infligé 125 % de surtaxes sur les importations américaines en Chine, mais aussi des mesures plus ciblées. Une configuration économique jugée intenable par les économistes, au point de faire planer sur les deux pays un risque important de récession. Phénomène, qui selon les experts, pourrait même s’étendre au-delà de leurs frontières.

Rapport de force

Que cherchent les Américains avec ce rapport de force ? Difficile de le savoir, tant Donald Trump ne semble pas avoir défini de stratégie à long terme sur le sujet. Avant le début de son second mandat, le milliardaire avait pourtant paru tendre la main à son homologue chinois Xi Jinping, allant même jusqu’à le convier à sa cérémonie d’investiture – sans que ce dernier réponde favorablement à l’invitation. Mais, une fois installé à la Maison-Blanche, le républicain a finalement fait le choix de la manière forte et de la confrontation commerciale.

Son secrétaire d’État, Marco Rubio, est d’ailleurs partisan d’une ligne dure avec Pékin. Aucun déplacement en Chine, ni de rencontre avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, n’ont pour le moment été effectués par le chef de la diplomatie américaine. Même si, dans le même temps, il évoque le dossier comme une priorité pour son pays par rapport à d’autres chantiers, comme le règlement de la guerre en Ukraine, par exemple. « Ce qui se passe avec la Chine est plus important à long terme pour l’avenir du monde », estime-t-il. Marco Rubio accuse cet adversaire stratégique d’avoir été la cause de la « désindustrialisation » des États-Unis ces dernières décennies.

En attendant, le pouvoir chinois a annoncé, en parallèle de l’organisation de négociations en Suisse, plusieurs mesures monétaires pour limiter la casse au niveau commercial ces prochains mois, avec la baisse d’un taux d’intérêt clé et du montant des réserves obligatoires des banques pour faciliter le crédit. « Le taux de réserve obligatoire va être réduit de 0,5 point de pourcentage », a expliqué le chef de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que le taux de repo inversé à sept jours diminuait lui aussi, de 1,5 à 1,4 %. Le pouvoir chinois a également choisi de rabaisser le taux d’emprunt pour toute personne souhaitant investir dans son premier bien immobilier.



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Publish date : 2025-05-07 05:31:00

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