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Guerre en Ukraine : comment l’Iran a aidé la Russie à moderniser ses drones

Guerre en Ukraine : comment l’Iran a aidé la Russie à moderniser ses drones

Des munitions toujours plus importantes sur le terrain militaire. L’Ukraine et la Russie ont échangé de nombreuses frappes de drones ces derniers jours. Kiev a notamment mené une large opération contre l’aviation militaire russe. Ces engins sont devenus essentiels aux armées de part et d’autre pour mettre la pression et frapper en profondeur le camp adverse. La Russie, qui a envahi l’Ukraine en février 2022, partait avec un temps de retard dans ce domaine. Certes, il lui était toujours possible de commander à l’étranger ce type d’engins, mais cette configuration aurait mis à mal la souveraineté russe dans un domaine clé.

Pour le Kremlin, trouver une solution pour éviter ce genre de dépendance militaire était donc une question essentielle. C’est justement vers l’un de ses fournisseurs qu’elle s’est tournée pour produire sur son propre sol des drones longue portée : l’Iran. Un rapport de l’ONG américaine C4ADS, révélé il y a quelques jours par le Washington Post, montre comment Téhéran a largement contribué à améliorer l’arsenal de Moscou en matière de drones. Et donc, à frapper l’Ukraine grâce à ces nouveaux équipements.

Une sorte de réplique du Shahed

Dès juin 2023, les Etats-Unis avaient alerté sur l’accord donné à la Russie par la République islamique pour fabriquer sur son propre sol des drones. Le pays « reçoit du matériel d’Iran pour construire une usine de drones », précisait à l’époque la Maison-Blanche, notant un partenariat qui semblait « s’approfondir ». Cette nouvelle étude, basée sur des données publiques et des fuites de documents, détaille comment le Kremlin a pu profiter du savoir-faire de l’Iran pour construire ses drones Shahed-136 afin d’en fabriquer une sorte de réplique.

D’après les experts à l’origine de ce rapport, Téhéran a donc permis à Moscou de produire ses propres drones longue portée sur son sol en bénéficiant de ses connaissances sur cette technologie. La fabrication sur le territoire russe de ces armes, rebaptisées Geran-2, a fait gagner du temps à la Russie. D’après le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le pays est aujourd’hui capable de produire chaque jour 300 à 350 drones longue portée – contre seulement 100 pièces quotidiennes côté ukrainien.

Modèle encore plus performant

« Le passage des importations de drones à leur fabrication locale a joué un rôle important dans le soutien de la Russie à la guerre en Ukraine », explique ainsi le rapport, cité par le quotidien américain. Surtout, Moscou a profité de la production de ce redoutable engin pour développer un modèle encore plus performant : Geran-3. Sa vitesse est bien plus importante qu’un drone Shahed traditionnel, rendant plus efficace sur le terrain plusieurs de ses caractéristiques. « Pour s’adapter aux exigences changeantes de la mission, la Russie peut allouer des ressources supplémentaires pour produire ou modifier le Geran-2 sans soutien iranien supplémentaire », précise le rapport.

Avant même cette fabrication locale, Moscou avait fait des drones Shahed une arme de terreur en Ukraine. Peu chers, ces engins, d’une portée de 2 500 kilomètres, ont été utilisés massivement dès les premiers mois du conflit, notamment pour fatiguer la population ukrainienne. Ce pacte russo-iranien s’inscrit au sein d’une relation de plus en plus étroite entre les deux pays. Le président russe Vladimir Poutine a reçu en janvier dernier son homologue iranien Massoud Pezechkian au Kremlin pour la signature d’un accord stratégique. Celui-ci vient tout juste d’être validé par le Parlement iranien. Son contenu ? Un renforcement de la « coopération militaire » bilatérale face aux « menaces communes ».



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Publish date : 2025-06-02 11:20:00

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