C’est un coup d’éclat rarissime qui mérite d’être signalé : cette semaine, dans notre classement des romans, Rebecca Yarros occupe la 1e et la 3e place avec… le même livre. Onyx Storm (Hugo Publishing), le nouveau tome de sa saga de romantasy The Empyrean a eu droit à deux versions : l’une brochée et l’autre cartonnée. Et l’édition collector à 29,95 € se vend deux fois mieux que l’édition standard à 21,50 € – on sait que le public de romance a un tropisme pour les beaux objets, preuve que la bibliophilie n’est pas toujours là où les clichés voudraient qu’ils soient. Outre Rebecca Yarros, Hugo Publishing classe trois autres titres dans notre top 20 : Azra Reed (sur laquelle nous reviendrons prochainement dans L’Express) est 12e avec la suite de Valentina, Rebecca Yarros 14e avec Iron Flame et Anita Rigins 15e avec Price of legacy. Malgré la présence de Sarah Rivens, publiée chez HLab, Hugo Publishing domine le secteur de la romance.
Rappelons d’où vient cette maison. En 2005, Hugues de Saint Vincent, déjà fondateur de Mango, lance Hugo & Cie. En 2015, la boîte voit son chiffre d’affaires exploser grâce à After, le série de romans signés Anna Todd. Atteint d’un cancer, Hugues de Saint Vincent fait monter son héritier, Arthur. A la mort du père, en 2018, le fils prend les rênes de l’entreprise familiale, qu’il rebaptise Hugo Publishing, parvenant à faire fructifier la réussite paternelle. Lorsque nous avions rencontré Morgane Moncomble, une des stars de la maison, nous avions été frappés de constater que, à ses yeux, Gallimard n’existait pas : Hugo Publishing était le Graal. La marque a réussi à se positionner comme la référence dans le monde de la romance, organisant même son propre événement très populaire, le Festival New Romance, qui change de lieu chaque année et dont la prochaine édition aura lieu au Havre du 31 octobre au 2 novembre.
En dehors de ces femmes à succès, saluons le seul homme qui parvienne à faire de la résistance. Raphaël Quenard, qui vient de faire la « une » de Paris Match (avec comme titre : « la nouvelle idole des jeunes »), continue de cartonner. Son premier roman Clamser à Tataouine (Flammarion) se classe toujours 4e et a maintenant largement dépassé le 50 000 exemplaires.
3861 palmares
Du côté des essais, Le Pouvoir de dire non (Flammarion) venant tout juste de sortir, il est trop tôt pour dire comment s’en tirera Dominique de Villepin dans le match des anciens Premiers ministres. Michel Barnier est à la peine avec Ce que j’ai appris de vous(Calmann-Lévy), qui n’en est qu’à 2 500 exemplaires, quand Edouard Philippe fait plus du double avec Le Prix de nos mensonges(JC Lattès). A part ça, rien de nouveau sous le soleil : Giuliano da Empoli, Salomé Saqué, Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, Nicolas Demorand, on prend les mêmes et on recommence. A titre personnel, on suivra ces quinze prochains jours les chiffres d’Un homme seul (Grasset) de Frédéric Beigbeder. Il est passé cette semaine dans Legend, l’émission très prescriptrice présentée par Guillaume Pley et visible sur YouTube, à l’origine du phénomène Philippe Boxho. Le dandy basque va-t-il connaître le même sort que le médecin-légiste liégeois ? Il n’y a pas que les récits d’autopsie qui ont le droit de devenir des best-sellers.
Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/ventes-de-livres-cette-ecrivaine-qui-classe-deux-fois-le-meme-livre-dans-le-classement-BTJRTCURKRC2PHC2VT4Y66FYSM/
Author : Louis-Henri de La Rochefoucauld
Publish date : 2025-06-27 15:32:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.