C’est sûrement la mesure phare du plan budgétaire proposé par François Bayrou ce mardi 15 juillet, et celle qui déclenche déjà une polémique. Afin de s’approcher des 44 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit public à 4,6 % en 2026, le Premier ministre a annoncé vouloir supprimer deux des onze jours fériés listés dans le Code du travail, citant « par exemple » le lundi de Pâques, « qui n’a aucune signification religieuse », et le 8 mai, « dans un mois de mai devenu un véritable gruyère, où l’on saute de ponts en viaducs de congés », a-t-il indiqué. « Il faut […] que toute la nation travaille plus pour produire et que la situation de la France s’en améliore », a-t-il ajouté, se disant néanmoins « prêt à accepter » d’autres propositions de jours chômés à supprimer.
Très vite, les députés de l’opposition ont fermement critiqué cette annonce, qui avait déjà été évoquée dans un rapport sénatorial publié en septembre dernier. « La suppression de deux jours fériés, par ailleurs aussi chargés de sens que le lundi de Pâques et le 8 mai, est une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail. Aucun député RN n’acceptera cette mesure, qui relève de la provocation », a dégainé sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. « Après sept années de gabegie catastrophique, Emmanuel Macron et François Bayrou sont incapables de faire de vraies économies et présentent une énième facture aux Français : près de vingt milliards d’euros d’impôts et de privations », a exprimé de son côté Marine Le Pen, avant de menacer le Premier ministre de censure, s’il ne changeait pas « sa copie ».
« Une guerre sociale »
A gauche, aussi, la suppression de ces deux jours ne passe pas. « Bayrou déclare la guerre sociale. Suppression de 2 jours fériés, non remplacement d’1 fonctionnaire sur 3, déremboursement des médicaments, attaque sur l’assurance chômage, sur les arrêts maladie, privatisations. Nous n’accepterons jamais que le peuple paie les cadeaux faits aux plus riches en faisant courir un risque récessif au pays. Nous censurerons cette politique de malheur ! » s’est emportée sur X Mathilde Panot, la cheffe de file du groupe La France Insoumise.
« C’est un braquage en bande organisée auquel nous assistons ! Supprimer deux jours fériés pour nous faire travailler gratuitement. Baisser le remboursement des maladies graves. Geler les salaires et les pensions. Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre ! » a quand a lui réagi Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français. Supprimer le 8 mai, « jour de la victoire contre le nazisme », serait « très grave », a aussi dénoncé Sophie Binet, la leader de la CGT. D’autant plus « que l’extrême droite est aux portes du pouvoir », a-t-elle précisé.
« Le Général de Gaulle a supprimé le 8 mai férié et il me semble qu’il était plutôt investi dans la victoire contre le nazisme », a pour sa part ironisé sur X le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad. Marc Fesneau, du MoDem, a également soutenu ces annonces, parlant d’un « moment de vérité » et « de courage ». « C’est désormais à nous tous, citoyens, engagés, responsables publics d’être à la hauteur du moment », a-t-il affirmé.
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Publish date : 2025-07-15 17:37:00
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