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L’IA, pari gagnant pour les géants de la tech ? Meta, Amazon et Google en pleine forme financière

L’IA, pari gagnant pour les géants de la tech ? Meta, Amazon et Google en pleine forme financière

Une santé financière insolente. Les mastodontes américains du numérique ont communiqué jeudi 31 juillet leurs résultats pour le deuxième trimestre 2025. Tandis que l’incertitude liée à l’impact des droits de douane imposés par l’administration Trump a un temps plongé dans l’inquiétude le monde de la tech, les principaux groupes du secteur ont en réalité réalisé des performances bien meilleures qu’attendues, notamment grâce à leurs activités liées à l’intelligence artificielle (IA). Entrées dans une véritable compétition en la matière, les sociétés de la Silicon Valley entendent poursuivre leurs investissements dans ce domaine pour se démarquer dans les prochaines années.

Parmi les acteurs les plus en forme : Microsoft. Le groupe fondé par Bill Gates vient de devenir la deuxième entreprise de l’histoire à dépasser les 4 000 milliards de capitalisation boursière. Un seuil uniquement franchi jusque-là par l’entreprise de puces électroniques Nvidia, début juillet. Microsoft a ainsi dégagé un bénéfice net de 27,2 milliards de dollars entre avril et juin 2025. Sur l’année fiscale, elle engrange plus de 100 milliards de dollars de recettes dans le cloud (soit l’informatique à distance et les services d’IA aux entreprises). Sa filiale Azure, spécialisée dans les solutions informatiques liées au cloud, a par exemple vu ses activités croître de 39 % lors du dernier trimestre.

Course à l’IA…

Comme le reste des GAFAM, Microsoft continue de miser sur le développement de l’IA pour s’assurer des revenus futurs. Important investisseur dans OpenAI, à l’origine du logiciel d’IA générative ChatGPT, le groupe est actuellement en train de renégocier son contrat avec la société spécialisée, valable pour le moment jusqu’en 2030. L’ambition, selon trois sources citées par le Financial Times ? Tenter de convaincre OpenAI, en échange de contreparties financières, de lui faire accéder à la propriété intellectuelle de ses futures innovations.

Microsoft est loin d’être la seule entreprise à miser sur les technologies d’IA. Meta compte aussi tirer son épingle du jeu dans les années à venir dans ce domaine. La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp va pouvoir s’appuyer sur ses très bons résultats d’avril à juin (18,34 milliards de dollars de bénéfice net, + 36 % par rapport au trimestre précédent) pour poursuivre ses investissements dans l’intelligence artificielle. Comme révélé par Bloomberg, Meta a déjà débauché plusieurs ingénieurs spécialisés chez des concurrents – Apple notamment – afin d’enrichir son équipe. En début d’année, la firme avait annoncé ses intentions de dépenser plus de 60 milliards de dollars dans l’IA en 2025.

… et à la « superintelligence »

En toile de fond de ces promesses, une course effrénée pour se rapprocher d’une IA dite « superintelligente », dont les capacités dépasseraient celles des êtres humains. Après l’échec du métavers, la concrétisation de ce concept semble être devenue la nouvelle obsession du patron de Meta, Mark Zuckerberg. « Le reste de cette décennie semble susceptible d’être la période décisive pour déterminer le chemin que prendra cette technologie, et si la superintelligence sera un outil d’autonomisation personnelle ou une force visant à remplacer de larges pans de la société », explique ainsi le patron.

Une « superintelligence » que Mark Zuckerberg dit souhaiter « apporter à tous » grâce à ces « investissements ». En attendant, les principaux revenus de Meta demeurent les traditionnelles recettes publicitaires, qui ont rapporté 46,6 milliards de dollars au groupe au deuxième trimestre, soit 8,3 milliards supplémentaires par rapport à la même période l’an dernier.

Google et Amazon exposent de la même manière leur volonté de peser dans le développement des technologies d’IA. Le leader des moteurs de recherche a déjà intégré à ses différents services des outils utilisant ce genre de système. Lui aussi peut compter sur de rassurants résultats, avec un chiffre d’affaires d’environ 96 milliards de dollars au deuxième trimestre. Pour le géant de la commande en ligne, tous les voyants sont également au vert. Avec 18,2 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre (+ 35 % sur un an), Amazon va poursuivre ses investissements massifs dans le cloud, via sa filiale AWS.

L’entreprise fondée par Jeff Bezos cite le développement de l’IA comme une de ses priorités pour les années à venir. « Nos avancées en matière d’IA continuent d’améliorer l’expérience client, la rapidité d’innovation, l’efficacité opérationnelle et la croissance de notre activité, et je suis enthousiaste pour l’avenir », détaille le directeur général Andy Jassy, cité dans un communiqué. Côté commerce en ligne, le groupe peut par ailleurs se targuer d’avoir profité des droits de douane imposés par Donald Trump afin de récupérer des parts de marché sur ses concurrents chinois Temu et Shein, dont les petits colis sont dans le collimateur de la Maison-Blanche.

Des droits de douane bien gérés par les GAFAM

L’impact des surtaxes tarifaires, en particulier visant Pékin, a également été anticipé par Apple. La marque à la pomme a réaffecté de nombreuses lignes de production de la Chine vers l’Inde pour éviter de trop grandes pertes liées à ces mesures. Un pari gagnant : le directeur général de l’entreprise, Tim Cook, s’est réjoui des 23,4 milliards de dollars de bénéfices nets tirés par l’entreprise au troisième trimestre de son année fiscale décalée. Les ventes d’iPhone ont bondi durant ces trois mois, en particulier sur le marché chinois (+ 4 %), moribond depuis près de deux ans.

Un bon résultat à mettre en relief avec de potentielles difficultés dans les prochains mois : les surtaxes pourraient à terme coûter plus d’un milliard de dollars à Apple. Des craintes d’autant plus grandes que la firme apparaît avec un temps de retard sur le développement de l’IA. Peu de précisions ont été apportées par Tim Cook sur la stratégie d’Apple en la matière. « Nous la déployons sur tous nos produits et toutes nos plateformes, ainsi qu’au sein de notre entreprise. Et nous intensifions significativement nos investissements », indique simplement le patron. Pour mettre un terme à ce décalage, l’achat d’une start-up spécialisée en IA n’est d’ailleurs pas exclu par le dirigeant.



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Publish date : 2025-08-01 15:26:00

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