Le « personal branding » désigne le fait de créer et de valoriser son profil sur une plateforme. « Pour les jeunes de la génération Z (nés entre 1995 et 2010), se présenter est une évidence. Cela fait partie de leur construction identitaire, c’est une manière pour eux d’être authentiques sur leurs réseaux, de valoriser en toute transparence leur expérience », analyse Elodie Gentina, professeure en marketing à IESEG School of Management. Avec un point essentiel : « Ils créent déjà du contenu, ils adorent partager et sont autocentrés sur ce qu’ils sont. D’ailleurs, 57 % d’entre eux souhaiteraient même devenir des influenceurs », indique l’auteure de Manager la génération Z (Dunod 2023).
C’est une différence notable avec leurs aînés, bien que le concept ne soit pas nouveau. « La plupart des personnes en France n’osent pas, n’aiment pas se mettre en avant et c’est notamment lié au système éducatif, bien différent de celui des Anglo-Saxons », estime pour sa part Marie Beauchesne, auteure de Le personal branding quand on n’aime pas se mettre en avant (Dunod, 2023). Un mode de communication autrefois réservé aux célébrités, aujourd’hui exploité par des influenceurs aux millions d’abonnés. « Il y a une confusion majeure : être influenceur n’est pas le rôle du personal branding », nuance cette formatrice en leadership. Pourtant, ce marketing de soi est devenu essentiel dans le monde professionnel : « avant, on se donnait les informations à la machine à café, on était au courant des postes en interne. Le télétravail a accentué la digitalisation ». Et avec elle, l’importance d’activer son profil.
Valoriser son travail et être visible
Cette introspection donne la possibilité de se mettre en avant dans son réseau personnel et professionnel, mais aussi, plus largement, sur LinkedIn. On sort du cercle des connaissances pour s’adresser à des inconnus, en leur montrant ses qualités. « C’est un soft skill pour valoriser son travail et pour être visible auprès de qui vous devez être visible. On peut se rendre justice à soi-même en expliquant un projet réussi », précise Marie Beauchesne.
Cela montre de la rigueur, de la méthodologie, voire de la ténacité, par exemple si on avait une idée à laquelle personne ne croyait. On se distingue par une formation, des compétences acquises. Est-ce à dire que les autres réseaux sociaux n’ont pas la même fonction ? « Un directeur financier peut aller sur TikTok où on ne l’attend pas, et sortir du lot. Tout dépend de ses ambitions et du temps qu’il souhaite y passer ». L’experte estime en effet que le « personal branding » est un « moyen, pas un objectif », indispensable à tous les actifs. En interne, les collègues et la direction peuvent les découvrir sous un nouveau jour et les suivre par ce prisme.
À l’externe, cette visibilité peut générer des opportunités. « Pour ceux qui ne sont pas managers, je conseille de mettre à jour leur profil de temps en temps. Si on veut une mobilité c’est une stratégie pour travailler sa présence », souligne Marie Beauchesne. « Les managers, en revanche, ont la responsabilité de témoigner leur reconnaissance à leur équipe et si de temps en temps ils passent par ce canal, ils valorisent ceux qui les ont inspirés, qui ont bien travaillé. C’est très gratifiant pour soi et pour les autres et c’est très positif de le faire savoir. On entre dans un cercle vertueux ».
Privilégier le qualitatif au quantitatif
Même constat pour Nathalie Vanlaethem, co-auteure de La boîte à outils du personal branding (Dunod, 2021). Selon elle, la création d’un profil numérique passe par plusieurs étapes, qu’elle a réunies dans une matrice nommée « FOCAL ». Le’F’pour la finalité. Le’O’pour les opportunités du marché, d’une région. « A proximité de chez moi ? C’est aussi comment je peux me faire connaître. Par LinkedIn mais pourquoi pas Instagram, TikTok ou Facebook ». Le’C’désigne les contraintes du marché : « une personne qui a eu autrefois un CAP de comptable peut revenir à ce métier, mais elle doit vérifier les certifications nécessaires ». Pour cette spécialiste des soft skills et des bilans de compétences chez Atlans, les deux dernières lettres renvoient à l’individu lui-même : « le’A’sont mes atouts, mes forces, mon expérience. Et le’L’mes limites. Pas mes faiblesses. Je peux être un très bon comptable mais il me manque un diplôme ».
Ses trois derniers conseils : apporter des preuves concrètes à ce que l’on avance. Suivre des personnes influentes dans le domaine visé, liker, commenter dans le domaine choisi pour se faire remarquer. Enfin, régulièrement « sortir » certains profils de son réseau, « ceux qu’on a croisés il y a dix ans », loin de notre vie actuelle. Privilégier le qualitatif au quantitatif. Tout l’inverse des influenceurs !
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Author : Claire Padych
Publish date : 2025-08-05 21:31:00
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