Tandis que la reconnaissance de l’Etat palestinien, portée par la France, sera au cœur du sommet annuel de l’ONU, la semaine prochaine à New York, les Etats-Unis ont de leur côté bloqué, jeudi 18 septembre, l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un texte réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza.
Pendant ce temps, les bombardements se poursuivent dans le petit territoire assiégé. Plus d’une trentaine de personnes ont perdu la vie, jeudi, dans des frappes sur Gaza-ville, où l’armée israélienne a entamé une offensive terrestre très critiquée, mardi. Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à cette guerre qui ravage Gaza, qualifiée pour la première fois de « génocide », mardi 16 septembre, par une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne dit qu’elle va utiliser « une force sans précédent » à Gaza-ville et appelle la population à évacuer
⇒ Les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un texte réclamant un cessez-le-feu
⇒ Pour le Premier ministre luxembourgeois, reconnaître la Palestine sera « un moment clé »
« Une force sans précédent » utilisée à Gaza-ville
L’armée israélienne a dit vendredi 19 septembre qu’elle allait utiliser « une force sans précédent » à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, où elle mène une offensive majeure, appelant la population à évacuer.
« Les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent contre le Hamas et d’autres organisations terroristes », a affirmé sur X le porte-parole arabophone, le colonel Avichay Adraee, appelant la population à évacuer et « rejoindre les centaines de milliers de résidents qui ont évacué vers la zone humanitaire dans le sud » de la bande de Gaza ravagée par la guerre.
L’armée israélienne, qui multiplie les appels à évacuer Gaza-ville, a dit évaluer à « environ 480 000 » le nombre de Palestiniens ayant fui cette cité vers le sud depuis la fin du mois d’août.
Reconnaître la Palestine sera « un moment clé », dit le Premier ministre luxembourgeois
La reconnaissance de l’Etat de Palestine par des dizaines de pays lundi 22 septembre sera « un moment clé » sur le long chemin vers une paix au Proche-Orient, estime le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden, qui sera à New York pour apporter la voix de son pays.
En pleine guerre à Gaza, le Luxembourg, un des pays fondateurs de l’UE, s’associera à l’initiative franco-saoudienne visant à reconnaître la Palestine, lors d’un sommet en marge de l’assemblée générale de l’ONU. La « Déclaration de New York », qui entend redonner du souffle à une paix bâtie sur la solution à deux Etats, Israël et Palestine, est rejetée par une dizaine de pays – dont les Etats-Unis et Israël -, mais majoritairement soutenue par la communauté internationale.
Dans un entretien avec l’AFP à Luxembourg, Luc Frieden confirme qu’il sera à New York parmi les chefs d’Etat et de gouvernement apportant ce soutien aux Palestiniens. « Je voudrais que les peuples israélien et palestinien gardent l’espoir de pouvoir un jour vivre en paix », déclare ce dirigeant chrétien-social.
A ses yeux la Déclaration de New York sera « un moment clé dans ce processus, (…) un pas important dans une longue marche vers une paix et une stabilité dans la région ». « Tout ce que nous faisons n’est pas contre la population israélienne, mais est destiné à faire cesser les atrocités que nous voyons à Gaza », insiste-t-il.
Après l’étape de New York, il restera à s’assurer que le plan de paix soit bien mis en oeuvre, ce qui passe, rappelle-t-il, par la fin de l’exercice du pouvoir sur la bande de Gaza par le mouvement islamiste Hamas, et l’organisation d’élections par l’Autorité palestinienne. « On va voir lundi ce que diront les pays arabes. Le fait qu’ils condamnent le Hamas est nouveau. Le Hamas doit partir et les pays arabes doivent nous aider à le réaliser », poursuit le chef du gouvernement luxembourgeois.
Le ministère de l’Intérieur demande aux préfets de s’y opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies
Le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de s’opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics lundi, jour de reconnaissance par la France d’un Etat de Palestine, dans un télégramme consulté vendredi par l’AFP. « Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements », indique la place Beauvau, demandant aux préfets de saisir la justice administrative contre les décisions des maires qui ne renonceraient pas à pavoiser leur hôtel de ville aux couleurs palestiniennes.
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure avait appelé « à faire flotter » le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre, jour de la reconnaissance par la France d’un Etat palestinien, qui sera officialisée à New York à l’assemblée générale des Nations unies par le président Emmanuel Macron. Cette date correspond aussi cette année à Roch Hachana, le Nouvel an juif.
Les Etats-Unis bloquent une demande de cessez-le-feu à Gaza à l’ONU
Les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué jeudi l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un texte réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, provoquant la colère d’Etats membres. La majorité des membres du Conseil manifestent de plus en plus souvent leur frustration face à l’incapacité à faire pression sur Israël pour mettre un terme au calvaire des habitants de Gaza.
Les dix membres élus du Conseil avaient lancé des discussions sur ce projet de résolution fin août en réaction à la déclaration officielle par l’ONU de la famine dans le territoire palestinien ravagé par la guerre menée par Israël depuis près de deux ans. Une première version du texte exigeait principalement la levée immédiate de toutes les entraves à l’entrée de l’aide.
Le projet bloqué jeudi (14 voix pour, une contre) réclamait aussi « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza », ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Un message que les Etats-Unis ont déjà rejeté à plusieurs reprises, la dernière fois en juin lorsqu’ils avaient une nouvelle fois utilisé leur véto pour protéger leur allié israélien.
Bombardements meurtriers sur Gaza-ville
Israël a mené jeudi d’intenses bombardements sur Gaza-ville, cible d’une offensive terrestre majeure, provoquant de nouveaux déplacements de la population. La route côtière longeant la bande de Gaza est saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs affaires entassées à la hâte, rapportent des journalistes de l’AFP sur place.
« Il y a des tirs d’artillerie, des frappes aériennes, des tirs de quadricoptères et de drones. Les bombardements ne s’arrêtent jamais », décrit Aya Ahmad, une femme de 32 ans vivant avec 13 membres de sa famille dans le quartier Nasser, dans l’ouest de Gaza-ville. Le directeur de l’hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a indiqué avoir reçu dans son établissement 33 personnes tuées jeudi par les bombardements israéliens.
L’ONU estimait fin août à environ un million le nombre d’habitants dans la ville de Gaza et ses environs. L’armée israélienne a affirmé que « plus de 350 000 » personnes avaient fui la zone ces derniers jours.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/gaza-les-etats-unis-mettent-a-nouveau-leur-veto-a-un-appel-au-cessez-le-feu-YYXZRYZGKZG7DEFSKOWBEN6JBA/
Author :
Publish date : 2025-09-19 13:17:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.