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Guerre en Ukraine : pourquoi le départ de l’émissaire américain Keith Kellogg est un coup dur pour Kiev

Guerre en Ukraine : pourquoi le départ de l’émissaire américain Keith Kellogg est un coup dur pour Kiev

C’est une mauvaise nouvelle pour Volodymyr Zelensky. Alors même que l’administration Trump vient de mettre sur la table un plan de paix largement favorable à Moscou, Kiev s’apprête à voir partir son interlocuteur privilégié à la Maison-Blanche. De quoi donner des sueurs froides à l’Ukraine où Keith Kellogg était très apprécié. La décision de l’envoyé spécial de quitter son poste a d’abord été révélée par l’agence Reuters mercredi 19 novembre, avant d’être confirmée jeudi par un membre de la Maison-Blanche au journal ukrainien The Kyiv Independent, qui souligne que ce départ est celui d’un « allié clé ».

Keith Kellogg se serait senti mis de côté lors des négociations sur l’Ukraine, au profit notamment de Steve Witkoff, selon les informations du Washington Post. Il semblerait en effet qu’il n’ait pas participé à la rédaction du plan rendu public vendredi, pas plus qu’à la réunion en octobre avec Volodymyr Zelensky. Son rôle d’envoyé spécial pour l’Ukraine s’est réduit lorsque Steve Witkoff, un promoteur immobilier sans expérience précédente dans la diplomatie ou la sécurité, s’est imposé comme le principal interlocuteur du président auprès de Vladimir Poutine et de ses conseillers.

Fervent partisan de l’Ukraine

Il s’agirait donc de la raison principale ayant poussé Keith Kellogg à partir. D’autant que le poste d’envoyé spécial du président étant une fonction temporaire, qui doit faire l’objet d’une confirmation par le Sénat pour s’étendre au-delà de 360 jours, Keith Kellogg a jugé que janvier serait un moment naturel pour partir.

Un départ qui suscite déjà des inquiétudes à Kiev, alors que l’envoyé spécial était l’un des plus fervents partisans de l’Ukraine à Washington. Ce qui valait au lieutenant général à la retraite d’être considéré par la plupart des diplomates européens, y compris ukrainiens, comme une oreille attentive au sein d’une administration qui n’a pas toujours pris le parti de l’Ukraine ces derniers mois.

Nouvelle donne pour Kiev

Car Keith Kellogg s’est toujours montré ferme vis-à-vis de la Russie, dénonçant sans hésiter les attaques russes contre les infrastructures civiles ukrainiennes. Il s’est d’ailleurs parfois opposé à Steve Witkoff, lorsque celui-ci a repris certains arguments de Vladimir Poutine, qui préconise depuis longtemps un échange territorial déséquilibré comme préalable à un accord de paix.

Il a joué un rôle crucial « dans la construction du pont entre Washington et Kiev », a salué auprès du Kyiv Independent Ostap Yarysh, conseiller média chez Razom for Ukraine, une organisation basée à Washington. L’envoyé a notamment su voir clair dans « les tactiques dilatoires de la Russie et les autres mécanismes qu’elle utilise pour prolonger cette guerre », poursuit cette source.

Outre ses prises de position plus vigoureuses sur l’Ukraine que la plupart des autres membres de l’administration Trump, Keith Kellogg a également remporté plusieurs batailles contre Vladimir Poutine et ses alliés, comme la libération de dizaines d’otages détenus par le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko en échange d’un léger allègement des sanctions américaines.

Difficile pour l’heure de savoir qui remplacera Keith Kellogg, si tant est qu’il soit remplacé, puisque les Etats-Unis n’ont encore nommé personne d’autre. Nul doute, en revanche, que l’émissaire américain pour l’Ukraine sera fortement regretté outre-Atlantique.



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Publish date : 2025-11-21 12:28:00

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