C’est vraisemblablement la 3e victime des airbags Takata défectueux à La Réunion, et la 19e en France. Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 novembre, vers minuit, un jeune automobiliste a perdu le contrôle de son véhicule sur la RN1, route des Tamarins, sur la commune de Saint-Paul.La voiture a percuté une glissière de sécurité, déclenchant l’airbag dont elle était équipée. Mais au lieu de lui sauver la vie, le dispositif a sans doute causé la mort du conducteur, âgé de 23 ans. Ce sont en tout cas les conclusions de l’autopsie réalisée mardi 2 décembre à l’institut médico-légal de Saint-Denis, qui commence à avoir une notable expertise en la matière, alors que les accidents de ce type se multiplient dans l’île ces dernières années.L’examen a révélé des blessures caractéristiques de l’explosion d’un airbag Takata défectueux, le décès « apparaissant consécutif à l’impact d’une pièce métallique liée à l’airbag », a confirmé mercredi le parquet de Saint-Denis. La procureure de la République, Véronique Denizot, a également précisé qu’« une expertise du véhicule a été ordonnée », et que « des investigations sont en cours pour vérifier si le véhicule faisait l’objet d’une campagne de rappel ».Mais selon les premiers éléments, le véhicule accidenté, une Seat Leon, fait bien partie des modèles ciblés par les alertes du gouvernement et des constructeurs. L’enquête, conduite en préliminaire par le parquet de Saint-Denis et confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Paul, pourrait alors rejoindre la liste déjà longue des accidents causés par un airbag Takata défectueux.Environ 37 000 véhicules concernésLe dernier en date à La Réunion remonte au 30 janvier 2025, le conducteur d’une Honda Jazz ayant été tué lors du déclenchement intempestif de son airbag, alors qu’il circulait sur la route du Littoral.Une mère de famille de 39 ans avait déjà perdu la vie dans des circonstances similaires en septembre 2021 à La Saline-les-Bains, quand l’airbag de sa DS3 s’était déclenché à l’occasion d’un banal accrochage. Deux accidents mortels faisant l’objet d’une instruction, et qui sont en cours de dessaisissement à La Réunion au profit de la juridiction interrégionale spécialisée de Paris, qui regroupe désormais les procédures en lien avec les airbags défectueux sur le territoire national.Toujours à La Réunion, une autre information judiciaire a été ouverte par le parquet de Saint-Pierre pour blessures involontaires par manquement à une obligation de prudence ou de sécurité. Une enquête ouverte à la suite de la plainte déposée par le conducteur d’une BMW victime d’un accident en mai 2020 au Tampon.Après le déclenchement du dispositif Takata, l’homme avait été très grièvement blessé au visage par les pièces métalliques de l’airbag, mais avait miraculeusement survécu. C’est dans le cadre de ces investigations qu’un juge d’instruction a, en mars, prononcé la mise en examen de la société importatrice de la marque BMW dans l’île. Une première au niveau national.Une vaste campagne de rappel « stop drive » a été lancée depuis le début de l’année à La Réunion, avec messages publicitaires dans les médias et sur les routes, et envoi de dizaines de milliers de courriers aux propriétaires des modèles concernés. Mais l’efficacité de cette action reste encore limitée.Alors qu’on estimait à environ 37 000 le nombre de véhicules concernés dans l’île, 20 416 resteraient encore à traiter au 30 novembre 2025, selon les tout derniers chiffres du Syndicat de l’importation et du commerce de La Réunion.
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