Joe Biden, qui vient de jeter l’éponge, a annoncé ce dimanche soutenir sa vice-présidente Kamala Harris pour devenir la nouvelle candidate démocrate à l’élection de novembre, un remplacement naturel mais pas automatique. Déjà amenée à succéder au président en cas de décès ou d’incapacité, elle est toutefois très bien positionnée pour être choisie par les démocrates. Pionnière en série, cette fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne a été la première femme et première personne noire à devenir procureure générale de Californie, puis la première sénatrice originaire d’Asie du Sud.De sa carrière de magistrate, elle garde une réputation de dureté qu’elle pourrait faire valoir dans une campagne où les questions de criminalité pèsent lourd. Certains progressistes lui reprochent toutefois d’avoir puni durement les petits délits, ce qui a touché surtout les minorités. Le soutien de Gavin NewsomLe nom du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, était, avant l’annonce du retrait, lui aussi évoqué avec insistance. Le démocrate de 56 ans, ancien maire de San Francisco, dirige depuis cinq ans l’Etat le plus peuplé du pays, faisant de la Californie un sanctuaire pour le droit à l’avortement.Si l’homme à la mèche bien peignée a continué de soutenir Joe Biden ces dernières semaines, le gouverneur a récemment multiplié les déplacements à l’étranger, fait diffuser sans retenue des spots publicitaires vantant son bilan et a investi des millions de dollars dans un comité d’action politique, alimentant les spéculations sur une candidature en 2028. « Avec notre démocratie en jeu et notre avenir en ligne de mire, personne n’est mieux placé que la vice-présidente de l’Amérique, Kamala Harris, pour s’opposer à la vision sombre de Donald Trump et guider notre pays dans une direction plus saine », a-t-il clarifié sur X ce dimanche.Le gouverneur de Californie Gavin Newsom speaks lors d’un discours à San Francisco le 1er juin 2019Autre potentielle rivale pour Kamala Harris : la gouverneure Gretchen Whitmer. Cette responsable de 52 ans dirige le Michigan, qui compte à la fois une forte population ouvrière et d’importantes communautés noires et arabes – autant d’électorats que Joe Biden peine actuellement à séduire.Farouche opposante de Donald Trump, elle est connue pour avoir été la cible d’un projet d’enlèvement par une milice d’extrême droite. L’Etat qu’elle dirige sera l’un des plus disputés pour la présidentielle de novembre. Ce dimanche, elle a indiqué que son « rôle » n’évoluerait pas après le retrait de Joe Biden. Sans pour autant apporter un soutien clair à Kamala Harris. »Je ferai tout ce que je peux pour aider à élire Kamala Harris comme 47ème président des États-Unis », a pour sa part écrit sur X Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie. L’homme de 51 ans est à la tête du plus gros « swing state », à savoir un Etat à la couleur politique fluctuante selon les élections et qui jouera lui aussi un rôle décisif en novembre. Avant d’accéder à ce poste en 2022, en battant très nettement un concurrent de la droite radicale soutenu par Donald Trump, il avait été élu à deux reprises procureur général de Pennsylvanie.Dans cette fonction, le responsable a dénoncé des agressions sexuelles commises par des prêtres catholiques contre des milliers d’enfants, et poursuivi le laboratoire Purdue, fabricant du puisant opiacé OxyContin. Orateur efficace et centriste affirmé, Josh Shapiro s’est donné pour slogan de gouverneur : « Get shit done », que l’on peut traduire, très librement, par : « Faire avancer le bordel ». Enfin, Kamala Harris a également reçu le soutien du ministre des Transports Pete Buttigieg, ancien candidat à la présidentielle de 2020.
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Publish date : 2024-07-22 05:00:00
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