En plaçant l’intérêt national au-dessus de ses propres ambitions, Joe Biden a porté un coup terrible à son rival. Pour la première fois depuis très longtemps, Donald Trump se retrouve sur la défensive. Voilà encore une semaine, le candidat républicain, victime d’une tentative d’assassinat, marchait sur l’eau. Rien ne semblait pouvoir arrêter la course quasi messianique de ce « miraculé » vers le pouvoir. En se retirant de la course à la Maison-Blanche, son actuel locataire bouleverse ses plans.D’abord, parce que Trump, qui ne cessait de gloser sur l’âge de « Sleepy Joe », est devenu, à son tour, le plus vieux candidat à la présidence de l’histoire américaine. Qu’il s’agisse de l’actuelle vice-présidente, Kamala Harris, 59 ans, ou d’un autre prétendant qui sortirait du bois lors de la prochaine convention démocrate (du 19 au 22 août), le candidat officiel s’empressera – si Donald Trump accepte de débattre avec lui, ce qui, à ce jour, n’est pas acquis – de faire oublier la désastreuse prestation télévisée de Joe Biden, le 27 juin. Dans ce rôle, l’ancienne procureure de Californie semble bien armée pour pousser dans les cordes le candidat républicain, qui multiplie les erreurs et les outrances lors de ses interventions.Pour Trump, tout est à refaireEnsuite, parce que Trump pourrait bien regretter d’avoir choisi J.D. Vance comme potentiel vice-président. En nommant ce self-made-man, issu d’une famille pauvre, l’ancien président veut, de toute évidence, attirer la classe ouvrière blanche, déclassée, qui vit dans les régions désindustrialisées du centre des Etats-Unis. « Mais on ne peut pas gagner l’élection en misant uniquement sur cet électorat, objecte Charles Kupchan, professeur à l’université Georgetown et ancien conseiller de Barack Obama. Stratégiquement, Trump aurait probablement mieux fait de choisir un partenaire plus centriste. En désignant Vance, il a ouvert au vote démocrate les électeurs indépendants, les femmes et les républicains modérés qui vivent dans les banlieues des Etats clefs. »Pour l’équipe de campagne républicaine, tout est donc à refaire. Il faut trouver de nouveaux angles d’attaque face à un adversaire qui pourrait, surtout s’il s’agit de Kamala Harris, reconquérir une partie des électeurs jeunes, noirs et latinos ayant, par désillusion, tourné le dos aux démocrates. Nous sommes à cent jours du scrutin. Cent jours qui vont changer le destin de l’Amérique. Et du monde entier.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/face-a-kamala-harris-trump-pourrait-regretter-davoir-choisi-jd-vance-comme-colistier-RJ2W6VC7NRAA3FGNGRILPUAN2I/
Author : Charles Haquet
Publish date : 2024-07-23 10:15:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.