Les pays de l’Union européenne doivent « se préparer » en vue d’une propagation de l’épidémie de Mpox sur leur territoire, a annoncé l’agence sanitaire de l’UE ce vendredi 16 août. Deux jours plus tôt, la recrudescence de ce virus en République démocratique du Congo (RDC), qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, a incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, l’alarme la plus élevée qu’elle puisse déclencher. Le premier cas du variant le plus dangereux, le Clade 1b, a depuis été découvert en Suède, marquant son entrée sur le sol européen.Rapports sexuels, contacts étroits et gouttelettesCette maladie virale, découverte en 1958 au Danemark a été enregistrée pour la première fois chez l’homme en 1970 dans ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo (RDC). Plusieurs souches se sont désormais développées dans plusieurs parties du globe. Il existe deux sous-types du virus : le clade 2, endémique en Afrique de l’Ouest, et le clade 1, plus virulent et plus contagieux, endémique dans le bassin du Congo en Afrique centrale depuis fin 2023. Environ 16 000 cas « potentiels » et 548 décès ont été enregistrés cette année en RDC.La maladie se propage de l’animal à l’homme, mais se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Selon le ministère de la Santé français, la contagion s’effectue lors d’un « contact physique rapproché, notamment lors d’un rapport sexuel, par le contact de la peau ou des muqueuses avec les boutons ou les croûtes », lors de partage d’objets de toilettes ou de linge ou « lors d’un long face-à-face par les gouttelettes ». « Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent les conditions pour une potentielle contamination. Plus généralement, quiconque a un contact physique étroit avec une personne infectée risque de contracter la maladie », précise le ministère de la Santé. Le clade 1b, variant le plus dangereux, ne nécessite pas de rapport sexuel pour être transmis.Les symptômes s’aggravent avec le nouveau variantLors de la première explosion épidémique en 2022 (clade 2), alors particulièrement active chez les hommes homosexuels et bisexuels, les symptômes observés se limitaient principalement à des éruptions cutanées et des lésions localisées, notamment sur le visage, la bouche, les mains et les pieds ou les parties génitales. Les symptômes observés avec le nouveau variant Clade 1b sont d’autant plus virulents : les lésions et les éruptions peuvent désormais apparaître sur tout le corps. Ils peuvent dans de nombreux cas être suivis par de la fièvre, des douleurs musculaires, des ganglions volumineux, des maux de tête ou une forte fatigue, liste le ministère de la Santé.Si dans la majorité des cas, le Mpox « guérit spontanément, au bout de deux à trois semaines », il peut dans certains cas se compliquer de surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques ». Avec un taux de mortalité estimé à 3,6 %, les personnes les plus à risque sont les femmes enceintes, les jeunes enfants et les immunodéprimés.Un vaccin à l’efficacité remise en causeIl existe un vaccin homologué contre le Mpox, efficace à 80 % selon certains médecins. « Il est fondamental de rendre les vaccins plus disponibles, ce qui n’est pas encore le cas, alors qu’en France on avait réussi à vacciner des dizaines de milliers de personnes en 2022 et 2023 » expliquait, cette semaine à L’Express, Antoine Gessain, professeur à l’Institut Pasteur. Ces derniers avaient alors été administrés principalement « aux hommes, rapportant des partenaires sexuels multiples, ayant des relations sexuelles avec des hommes ». L’efficacité de ces vaccins a néanmoins depuis été remise en cause par Santé Publique France, dans un rapport d’avril 2023. « À ce jour, on ne dispose que de peu de recul sur l’efficacité des vaccins de 3e génération contre l’infection par Mpox. Il n’existe pas de données sur la protection à long terme après un schéma complet de vaccination », soulevait l’autorité française.Face au nouveau variant, l’OMS a néanmoins invité cette semaine les fabricants mondiaux de vaccins contre le MBox à se manifester en vue d’une autorisation d’utilisation d’urgence. Le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, fabricant d’un vaccin ciblant le Mpox, a aussi annoncé ce vendredi avoir demandé à l’Agence européenne du médicament l’extension de l’utilisation de son sérum aux adolescents de 12 à 17 ans. Le ministère de la Santé américain a de son côté annoncé mercredi que les Etats-Unis allaient donner 50 000 doses de vaccin contre le Mpox à la RDC pour lutter contre la propagation de l’épidémie.
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Publish date : 2024-08-16 13:17:09
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