À moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, l’ancien président républicain Donald Trump et sa rivale démocrate Kamala Harris tentent de convaincre les indécis. La semaine a été marquée par le débat entre leurs potentiels vice-présidents : le démocrate Tim Walz et le républicain J.D. Vance, qui se sont affrontés dans un débat cordial autour des principales propositions des deux partis.Kamala Harris, qui est parvenue à s’assurer le soutien d’une partie des Républicains modérés, s’est notamment affichée cette semaine aux côtés de Liz Cheney à Ripon, en terre républicaine, espérant attirer les électeurs de centre droit. De son côté, Donald Trump multiplie encore les propositions populistes chocs : en meeting en Pennsylvanie, il a suggéré qu’une journée de déchaînement de violences pourrait être la solution pour éradiquer la criminalité. L’Express vous récapitule les événements de la semaine outre-atlantique.Le duel de la semaine : Walz contre VanceLe démocrate Tim Walz et le républicain J.D. Vance, colistiers respectifs de Kamala Harris et de Donald Trump, se sont affrontés mardi 1er octobre à New York sur les propositions phares de leur candidat. Contrastant avec les invectives lancées par les candidats à la présidence lors de leur propre duel, le débat s’est déroulé de manière ferme, mais courtoise, avec pour objectif de convaincre les électeurs indécis. L’avortement, l’économie et la crise au Moyen-Orient ont notamment dominé la confrontation.L’une des séquences les plus tendues de cette émission de 90 minutes a été consacrée à l’immigration. Tim Walz a accusé son rival républicain de « déshumaniser » les migrants en relayant la théorie mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens, aussi reprise par Donald Trump. Le colistier du milliardaire républicain a quant à lui reproché aux démocrates d’avoir des positions « radicales » sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG). Donald Trump ayant refusé d’affronter à nouveau Kamala Harris, ce face-à-face des colistiers pourrait bien être la dernière joute oratoire de la campagne entre les deux camps.L’événement de la semaine : l’ouragan Hélène s’invite dans la campagneL’ouragan Hélène, responsable de la mort de 130 personnes et de la disparition de 600 autres, et qui a touché la Floride, la Géorgie et la Caroline du Nord, s’est invité dans la campagne présidentielle américaine. La Géorgie et la Caroline du Nord font en effet partie des sept Etats pivot qui pourraient faire basculer l’élection présidentielle du 5 novembre.Donald Trump s’est ainsi rendu lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. Il s’est engagé à « apporter beaucoup de matériel de secours, et à demander à son ami Elon Musk, patron de SpaceX, de déployer son service d’internet par satellite Starlink dans la région. « L’Etat fédéral n’est pas réactif », a en effet fustigé sur place l’ancien président. Le président sortant Joe Biden a balayé les critiques des républicains sur sa gestion de la crise. La vice-présidente a quant à elle annulé des événements de campagne pour tenir, lundi, une réunion sur la catastrophe. Elle a annoncé qu’elle se rendrait sur place prochainement.Le symbole de la semaine : Donald Trump de retour sur les lieux du (presque) crimeSamedi 5 octobre, Donald Trump s’est rendu à Butler (Pennsylvanie), la ville dans laquelle il a échappé de peu, le 13 juillet, à une tentative d’assassinat en plein meeting. Un jeune homme avait en effet tiré sur l’ex-président, le blessant à l’oreille, tuant un sympathisant présent dans les gradins et en blessant deux autres – avant d’être lui-même tué par les services de sécurité. »Je ne cesserai jamais de me battre » a assuré fièrement le candidat à la Maison-Blanche. « Ces huit dernières années, ceux qui veulent nous arrêter m’ont calomnié, ont tenté de me destituer […] et, qui sait, même peut-être tenté de me tuer. Mais je n’ai jamais cessé de me battre pour vous et je ne cesserai jamais », a-t-il assuré à ses supporters. Le rassemblement s’est déroulé sous très haute sécurité.La prise de position de la semaine : Melania Trump défend l’IVGDans ses mémoires à paraître mardi 8 octobre, l’ex-Première dame Melania Trump n’hésite pas à se démarquer de son époux sur cette question clef de l’élection présidentielle américaine. « Il est impératif de garantir aux femmes l’autonomie de décider de leur préférence quant au fait d’avoir des enfants, en fonction de leurs convictions personnelles », écrit-elle dans des passages révélés par le Guardian.Son opinion, telle que rapportée par le quotidien britannique, diverge de celle de Donald Trump, qui considère que chaque État doit être libre de décider lui-même d’éventuelles restrictions concernant l’avortement. « Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps ? », écrit Melania Trump.La mauvaise idée de la semaine : une « journée de violences » pour en finir avec la criminalitéDonald Trump, lui encore, a suscité la polémique en début de semaine après un meeting en Pennsylvanie dans lequel il a suggéré que, pour mettre fin à la criminalité (encouragée par le supposé laxisme des démocrates), les États-Unis devraient autoriser « une journée vraiment violente », pendant laquelle les citoyens pourraient faire leur propre loi, sans risque de poursuite. « Le mot se répandra et [la criminalité] prendra fin immédiatement », a assuré Donald Trump, cité par The Guardian.Ces commentaires ont déclenché une vague de comparaisons avec la fiction cinématographique American Nightmare, un film d’horreur dystopique, sorti en 2013, dépeignant une Amérique à la criminalité incontrôlée, dans laquelle le parti radical nouvellement élu, « New Founding Fathers of America » (en français, « Les nouveaux pères fondateurs de l’Amérique ») donne ponctuellement l’autorisation de commettre des crimes de façon légale. « Nous savons que ses propos ont déjà inspiré des violences, notamment le 6 janvier, mais pas seulement… C’est une vision extraordinairement dangereuse de l’Amérique », a notamment critiqué sur la chaîne MSNBC le présentateur Jon Lemire.Les soutiens de la semaine : Liz Cheney et Bruce Springsteen rejoignent KamalaKamala Harris, la candidate démocrate, est parvenue cette semaine à user du soutien de personnalités non négligeables. Celui de la Républicaine Liz Cheney, d’abord, fille de l’ex-vice président Dick Cheney, qui s’est affichée jeudi 3 octobre à ses côtés à Ripon, lieu de naissance du Parti républicain en 1851. Elle a appelé les Américains à choisir le camp de « la vérité » plutôt que Donald Trump, qui martèle toujours le mensonge selon lequel l’élection de 2020 lui aurait été volée. Kamala Harris, qui mène une campagne centriste à destination des modérés, en a profité pour saluer cette figure de la droite américaine comme une véritable patriote. À 33 jours du scrutin de novembre, la vice-présidente et candidate démocrate espèrent que ce genre de soutiens pris au camp conservateur influence les rares indécis restants.Autre personnalité influente, cette fois-ci dans le milieu artistique, le chanteur de « Born to Run », Bruce Springsteen, a officiellement apporté son soutien à Kamala Harris, via une vidéo publiée jeudi sur Instagram, s’opposant dans le même temps à Donald Trump, le qualifiant de « candidat présidentiel le plus dangereux de [sa] vie ». Il y décrit l’élection à venir comme « l’une des plus importantes de l’histoire de la nation » américaine, et salue l’engagement de Harris et son colistier Tim Walz envers « la vision de l’Amérique sur laquelle [il] écrit régulièrement depuis 55 ans ». Le rocker du New Jersey est notamment un proche de Barack Obama.Le portrait de la semaine : Maya Harris, l’influente soeur de KamalaSœur unique de la candidate démocrate, elle dirige toutes ses campagnes depuis vingt ans. Extrêmement influente, marquée à gauche, exigeante voire autoritaire, Maya joue un rôle central pour comprendre Kamala Harris. Son portrait est à lire sur L’Express.L’analyse de la semaine : pourquoi tant de gens votent encore Trump ?Malgré les scandales et des sorties toujours plus outrancières, le candidat républicain séduit encore de nombreux Américains. Une situation surréaliste aux yeux de ses opposants. Mais pas forcément irrationnelle, à en croire l’analyse d’Alex Hinton, professeur émérite d’anthropologie à l’université Rutgers du New Jersey. Argent, immigration, crise identitaire : L’Express décrypte les raisons de ce phénomène qui perdure.
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Publish date : 2024-10-06 13:49:28
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