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Livraisons d’armes à Israël utilisées à Gaza : quand Netanyahou s’emporte contre Macron

Le président français, Emmanuel Macron a rencontré Benyamin Netanyahou, le Premier ministre d'Israël, le 24 octobre 2023.




« Si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence c’est de ne pas fournir les armes de la guerre. » En demandant, samedi 6 octobre, l’arrêt des livraisons à Israël d’armes servant dans la bande de Gaza, Emmanuel Macron a suscité la colère du Premier ministre israélien, juste avant l’anniversaire des attaques du 7 octobre.Les échanges ont rapidement pris des allures de crise entre les deux pays. A tel point que l’Elysée a publié dans la soirée une mise au point assurant que la France « est l’amie indéfectible d’Israël », et déplorant les mots « excessifs » de Benyamin Netanyahou. « Honte », s’était emporté le dirigeant israélien à l’adresse du président français et des autres Occidentaux appelant à des embargos d’armes contre son pays.Le Qatar, un médiateur clef dans les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza, a jugé de son côté que la déclaration d’Emmanuel Macron était « un pas important et apprécié vers l’arrêt de la guerre ». Un appel aussi salué par la Jordanie. « Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza », a affirmé le chef d’Etat français lors d’un entretien à France Inter, enregistré lundi et diffusé samedi. « La France n’en livre pas », a-t-il précisé, visant directement les Etats-Unis.Critique de la stratégie de Netanyahou au Liban »Je pense que ceux qui (les) fournissent ne peuvent pas chaque jour appeler à nos côtés au cessez-le-feu et continuer de les approvisionner », a-t-il ensuite martelé lors d’une conférence de presse, en clôture d’un sommet de la Francophonie à Paris. Presque au même moment, l’armée israélienne se déclarait en alerte à l’approche de l’anniversaire du 7 octobre, par crainte d’attentats. « Alors qu’Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l’Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d’Israël », a affirmé Benyamin Netanyahou.Lundi marque le premier anniversaire de l’attaque terroriste sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son territoire, qui a provoqué la sidération dans le pays et déclenché la guerre dans la bande de Gaza, laquelle s’est depuis étendue au Liban voisin contre le Hezbollah. L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1 205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza. En représailles, Israël a lancé une opération militaire qui a fait au moins 41 825 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le gouvernement du Hamas.Emmanuel Macron a aussi critiqué les opérations israéliennes au sol au Liban, outre les bombardements ciblés contre le Hezbollah, allié de l’Iran et soutien du Hamas. « Je regrette que le Premier ministre Netanyahou ait fait un autre choix (que le cessez-le-feu proposé par Paris et Washington, NDLR), en particulier d’opérations terrestres sur le sol libanais », a-t-il déclaré. @lexpress 🇮🇱🇵🇸 Depuis la moitié du XXe siècle, d’importants personnages ont fait basculer le conflit israélo-palestinien. Cette semaine, la Loupe dresse leur portrait avec Frédéric Encel, géopolitologue et chroniqueur à L’Express et Corentin Pennarguear, journaliste au service Monde. #israel #palestine #gaza #moyenorient #histoire #podcast #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound – L’Express – L’Express « Cela revient à faire le jeu du Hamas et du Hezbollah », selon le CrifInsistant sur la « cohérence » de la position française, il a aussi réaffirmé la « solidarité (de Paris) avec la sécurité d’Israël ». Dans sa mise au point, la présidence française a rappelé que Paris avait « mobilisé ses moyens militaires » pour aider à l’interception de missiles tirés mardi lors d’une vaste attaque de l’Iran contre Israël. Le chef de l’Etat a aussi annoncé qu’il recevrait lundi à l’Elysée les familles d’otages franco-israéliens détenus à Gaza. Il avait déjà rendu hommage le 7 janvier aux victimes françaises – au moins 43 – de ce qu’il a qualifié de « plus grand massacre antisémite de notre siècle », lors d’une cérémonie aux Invalides.A la tribune de l’ONU, le 25 septembre, le président avait renvoyé dos à dos Israël et le Hezbollah en leur demandant de cesser leurs hostilités. Le Hezbollah, qui multiplie les tirs à la frontière libanaise avec Israël depuis le début de l’offensive à Gaza, prend « depuis trop longtemps le risque insoutenable d’entraîner le Liban dans la guerre », avait-il martelé. A Gaza, Benyamin Netanyahou commet « une faute, y compris pour la sécurité d’Israël demain », a renchéri le président sur France Inter, mettant en garde contre « un ressentiment qui est en train de naître, une haine qui est nourrie par cela ».Mais le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a « vivement » déploré les propos d’Emmanuel Macron : « Appeler à priver Israël d’armes, ce n’est pas faire le jeu de la paix, cela revient à faire le jeu du Hamas et du Hezbollah ! ». Cette déclaration « encourage par ailleurs la France insoumise dans sa radicalité et sa stratégie de chaos dans le débat public », a-t-il dénoncé, après l’appel de Jean-Luc Mélenchon à « mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible » à partir de mardi.



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Publish date : 2024-10-06 06:44:13

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