« La grâce de Hunter Biden est compréhensible – mais c’est une faute », tance le site américain Bloomberg. Le président Joe Biden avait pourtant répété à l’envi qu’il ne le ferait pas, mais il est revenu sur sa parole, lundi 2 décembre. De quoi provoquer l’indignation des républicains et le malaise jusque dans le camp démocrate. « Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que celle-ci : il a été pointé du doigt uniquement parce qu’il s’agit de mon fils », a indiqué le président de 82 ans dans un communiqué dimanche 1er décembre.Le démocrate a usé, à quelques semaines de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, de son pouvoir présidentiel de grâce pour absoudre son fils Hunter, 54 ans, qui attendait de connaître sa peine dans des affaires de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale. « Il faudrait le contrôle émotionnel surhumain d’un stoïque pour ne pas sauver un fils de prison – et Joe Biden n’est pas Marc Aurèle. Bill Clinton et Jimmy Carter ont chacun gracié leurs frères. Donald Trump a gracié le beau-père de sa fille », tient à rappeler Bloomberg.Joe Biden avait pourtant affirmé à plusieurs reprises qu’il n’utiliserait pas cette prérogative constitutionnelle pour son fils cadet. Ce qui l’a fait changer d’avis ? « La menace d’une administration Trump axée sur les représailles et les condamnations imminentes de son fils ont incité le président à abandonner sa promesse de ne pas s’impliquer dans les problèmes juridiques de Hunter Biden », répond le quotidien américain The New York Times qui dépeint le fils comme « un toxicomane en convalescence ». À l’image d’un dernier geste avant de mourir politiquement, Joe Biden aurait estimé, selon une personne informée, qu’il « était temps de mettre fin à tout cela ».Une chose est sûre pour le New York Times : la décision du président « crée un conflit entre deux identités fondamentales : le père angoissé essayant de protéger son fils et le président fier de défendre ses principes. » Les opposants de Joe Biden n’ont pas manqué de fustiger sa volte-face. « Pendant des mois, lui et ses porte-parole de la Maison-Blanche ont promis au peuple américain qu’il ne gracierait pas Hunter Biden », a rappelé lundi le sénateur républicain Tom Cotton sur Fox News. « On sait désormais que sa parole ne vaut rien », s’est-il agacé. »Eviter d’avoir à rendre des comptes »Pour le républicain James Comer, « les accusations auxquelles Hunter était confronté n’étaient que la partie émergée de l’iceberg » et le président a menti « du début à la fin sur les activités corrompues de trafic d’influence par sa famille ». « Il est regrettable que plutôt que de reconnaître leurs décennies d’actes répréhensibles, le président Biden et sa famille continuent de faire tout ce qu’ils peuvent pour éviter d’avoir à rendre des comptes », a martelé l’influent élu sur X.🚨 Joe Biden lies for a living.
He lied about not talking to his son about his shady business dealings.
He lied when he said his family didn’t take in💰from China & Russia.
He lied when he said he wouldn’t pardon Hunter.
📺 Joining @seanhannity @FoxNews TONIGHT 9pm. Tune in!— Rep. James Comer (@RepJamesComer) December 2, 2024Le président démocrate s’est attiré des critiques jusque dans son camp. La décision crée « un mauvais précédent dont pourraient abuser de futurs présidents et va malheureusement entacher sa réputation », a affirmé sur X le gouverneur démocrate du Colorado, Jared Polis, disant cependant comprendre le choix de Joe Biden « en tant que père ». L’élu démocrate Glenn Ivey a dit de son côté avoir « des sentiments mitigés » sur la question. Car même si Joe Biden a voulu protéger son fils de poursuites « injustes », cette grâce « sera utilisée contre nous quand nous lutterons contre les abus qui viennent de l’administration Trump », a-t-il prévenu sur CNN.De son côté, le site américain Politico interprète le geste de Biden comme « un vote de censure à l’égard d’un système judiciaire se préparant au siège ». Et les journalistes ne sont pas tendres : « La décision du président Joe Biden de gracier son fils Hunter ressemble presque à une farce diabolique envers Washington – une embuscade de dimanche soir conçue pour embarrasser et choquer […] Même involontairement, la grâce est une sorte de sabotage. »Donald Trump devrait utiliser la grâceSi la décision de Joe Biden de gracier son fils est impopulaire, son impact devrait cependant rester minime sur le plan politique. Donald Trump « n’avait pas besoin d’excuse » et a déjà été « abondamment clair depuis la présidentielle sur le fait qu’il voit sa victoire comme un mandat pour faire ce qu’il veut », estime ainsi auprès de l’AFP le professeur Nicholas Creel, professeur au Georgia College and State University. Le républicain a déjà laissé entendre qu’à son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, il n’hésiterait pas à user de ses prérogatives afin de gracier tous les condamnés pour l’assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021. Les partisans de Donald Trump tentaient alors d’empêcher le Congrès de certifier la victoire à la présidentielle de Joe Biden.Le futur président y a d’ailleurs fait référence dans un message dimanche sur sa plateforme Truth Social : « La grâce accordée par Joe à Hunter inclut-elle les otages du 6-Janvier, qui sont emprisonnés depuis des années ? Quel abus et quelle erreur judiciaire ! » Lors de son premier mandat, Donald Trump avait gracié Charles Kushner, père de son gendre Jared, condamné pour fraude fiscale. Samedi, il a annoncé avoir choisi cet ancien magnat de l’immobilier pour devenir ambassadeur des Etats-Unis en France.
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Author : Audrey Parmentier
Publish date : 2024-12-03 10:29:32
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