L’Express

La Russie prête à se défendre par « tous les moyens » : la dernière menace du Kremlin

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'un entretien avec son homologue colombien, à Moscou le 14 novembre 2024




Le Kremlin menace une nouvelle fois Kiev et ses alliés. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé jeudi 5 décembre que la Russie comptait « être prise au sérieux » après le tir d’un nouveau missile Orechnik sur l’Ukraine, fin novembre. Les États-Unis et leurs alliés doivent « comprendre que nous serions prêts à utiliser tous les moyens pour ne pas leur permettre de réussir ce qu’ils appellent la défaite stratégique de la Russie », a-t-il dit à l’éditorialiste et animateur controversé Tucker Carlson, qui avait été le premier journaliste américain à interviewer Vladimir Poutine après l’invasion de l’Ukraine. »Nous envoyons des signaux et nous espérons que le dernier, il y a deux semaines, a été pris au sérieux », a précisé le ministre, en référence à la date du tir de ce puissant missile à moyenne portée. Selon les autorités russes, cette frappe répondait aux bombardements menés par Kiev en Russie à l’aide de missiles américains et britanniques. Tout en insistant sur le fait que la Russie souhaite « éviter tout malentendu » avec Washington et ses partenaires, le responsable a prévenu que la Russie enverrait « des messages supplémentaires s’ils ne tirent pas les conclusions qui s’imposent ».Donald Trump ? « Une personne très forte », selon Sergueï LavrovSergueï Lavrov a explicitement évoqué la position russe vis-à-vis de Washington lors de cet échange. « Nous aimerions avoir des relations normales avec tous nos voisins […], avec tous les pays et en particulier avec un grand pays comme les États-Unis », a-t-il ainsi assuré. À moins de deux mois de l’investiture du président élu Donald Trump, l’administration sortante de Joe Biden dit pour sa part vouloir « s’assurer que l’Ukraine dispose des capacités dont elle a besoin pour se défendre contre l’agression russe ».L’objectif, du point de vue du dirigeant russe ? Intensifier le conflit en Ukraine « pour laisser à l’administration Trump un héritage aussi mauvais que possible ». Le républicain, élu début novembre, a été complimenté par Vladimir Poutine il y a quelques jours, le qualifiant d' »intelligent ». « Nous ne voyons pas pourquoi la Russie et les États-Unis ne pourraient pas coopérer pour le bien de l’univers », a donc précisé Sergueï Lavrov. Ce dernier y est lui aussi allé de sa formule de respect envers le républicain, qu’il considère comme une « personne très forte, qui veut des résultats, qui n’aime pas la procrastination sur quoi que ce soit ». »Une guerre hybride » en UkraineConcernant le conflit ukrainien, Sergueï Lavrov a aussi donné quelques nouveaux éléments sur la vision du Kremlin. « Officiellement, nous ne sommes pas en guerre, mais ce qui se passe en Ukraine, certains l’appellent une guerre hybride, je l’appellerais aussi une guerre hybride », a-t-il dit. « Il est évident que les Ukrainiens ne pourraient pas faire ce qu’ils font avec des armes modernes à longue portée sans la participation directe des militaires américains. » Après le tir du missile Orechnik, le président russe avait déclaré que l’engin volait à une vitesse dix fois supérieure à celle du son et qu’il ne pouvait pas être intercepté par les défenses aériennes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait alors qualifié cette attaque de « dernier accès de folie russe ».Prévenant que Moscou était « prêt à toute éventualité », le ministre des Affaires étrangères a toutefois insisté que la Russie « préférait de loin une solution pacifique par le biais de négociations sur la base du respect des intérêts légitimes de la Russie ». Mais à quoi pourrait ressembler un tel accord de paix ? Pour le dirigeant, Kiev devrait, entre autres, accepter le contrôle russe « des régions de Donetsk, Kherson, Lougansk et Zaporijia ». « Ces régions font désormais partie de la Fédération de Russie, conformément à la Constitution, et c’est une réalité », a-t-il asséné.Abordant aussi le Moyen-Orient lors de cette interview, Sergueï Lavrov a qualifié l’offensive israélienne à Gaza de « punition collective » des Palestiniens, allant « à l’encontre du droit humanitaire international ». Le ministre s’est par ailleurs dit « très préoccupé » par la situation en Syrie où des groupes rebelles se sont emparés de pans entiers du territoire du gouvernement de Bachar el-Assad, allié de la Russie. Il a indiqué qu’il prévoyait de s’entretenir vendredi avec des responsables turcs et iraniens sur la situation.



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Publish date : 2024-12-06 07:59:54

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