Après les Jeux olympiques, c’est un événement qui replace de nouveau la France au centre de l’attention mondiale. Dévastée par un incendie en 2019, Notre-Dame de Paris, chef-d’œuvre de l’art gothique, rouvre ses portes ce samedi 7 décembre. Un événement très attendu après plus de cinq années d’un chantier de restauration colossal, financé par un afflux de dons sans précédent.Et qui dit événement d’ampleur mondiale, dit invités de marque. Ainsi, une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que plusieurs têtes couronnées, sont attendus aux festivités samedi et dimanche. À commencer par le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, arrivé peu avant 7 heures ce samedi en avion privé – puisqu’il ne peut pas encore bénéficier de l’aviation présidentielle américaine. Pour son premier déplacement à l’étranger depuis son élection le 5 novembre, marquant donc son grand retour sur la scène internationale, le milliardaire sera reçu à l’Elysée dans l’après-midi par Emmanuel Macron. Sur son réseau social Truth Social, il a loué le « travail remarquable » du président français, qui « a veillé à ce que Notre-Dame soit restaurée de sorte à retrouver toute sa gloire et même plus ».Pour Emmanuel Macron, en pleine tourmente gouvernementale, l’invitation adressée à Donald Trump donne une impression de déjà-vu : le locataire de l’Elysée devrait tenter d’amadouer un président américain à la réputation d’impulsivité et avec lequel il a eu par le passé de profonds désaccords. Ses débuts avec lui avaient pourtant été presque idylliques. Il avait accueilli Donald Trump en grande pompe à Paris après sa victoire à l’élection de 2016, avec un dîner à la tour Eiffel et une place d’invité d’honneur pour le défilé du 14-Juillet. Une parade militaire que Donald Trump avait déclaré vouloir importer à Washington. Mais la relation avait progressivement tourné à l’aigre, comme avec de nombreux autres dirigeants. En 2019, le républicain avait jugé « très, très méchants » des propos critiques d’Emmanuel Macron sur l’Otan, et il avait signifié son intention de « punir » le président français.Ursula von der Leyen absenteAprès Donald Trump, Emmanuel Macron accueillera ensuite à l’Elysée Volodymyr Zelensky, lui aussi présent à Paris pour l’occasion. Il est d’ailleurs « possible » que le président ukrainien rencontre Donald Trump, a affirmé auprès de l’AFP un haut responsable ukrainien. Parmi les autres dirigeants présents : le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le président italien Sergio Mattarella, ou encore le chef d’Etat polonais Andrzej Duda. Le prince William sera également à Paris « au nom du Royaume-Uni », et il s’entretiendra lui aussi avec le président élu américain. L’actuel locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden, ne fera pas le déplacement. Mais il sera représenté par son épouse, Jill Biden.En revanche, pas d’Ursula von der Leyen à Paris : la présidente de la Commission européenne a renoncé à faire le déplacement après avoir irrité les autorités françaises en se rendant à Montevideo, en Uruguay, pour y annoncer ce vendredi la conclusion de l’accord de libre-échange du Mercosur entre l’Union européenne et quatre pays d’Amérique du Sud – auquel s’oppose la France, entre autres pays européens. »Une cathédrale comme on ne l’a jamais vue »Emmanuel Macron, en difficulté après la censure de son gouvernement, mise en tout cas beaucoup sur ce rendez-vous érigé au rang des « fiertés françaises », comme les JO de Paris cet été. Les cérémonies commenceront à 19 heures, avec l’ouverture des portes de la cathédrale par l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, après avoir frappé trois coups avec une crosse. Elles se poursuivront à l’intérieur, et non au-dehors, comme prévu initialement, en raison de la météo venteuse.Sont prévus une allocution du président français, qui avait fixé le « défi insensé » d’une restauration en cinq ans au lendemain de l’incendie, un office religieux en présence de 1 500 invités et la lecture d’un message du pape, absent, « à destination des Français ». Ce dimanche, deux messes sont prévues, à 10 h 30 et 18 h 30. La première en présence d’Emmanuel Macron, de chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que de personnalités religieuses, consacrera l’autel. La seconde est ouverte au public, sur inscription.Reconstruite à l’identique de celle conçue par l’architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-Le-Duc, la célèbre pointe dentelée s’élance à nouveau dans le ciel, et la cathédrale rayonne intérieurement d’une luminosité inconnue de mémoire de vivant. C’est « une cathédrale comme on ne l’a jamais vue » que découvriront les premiers invités, a promis sur Franceinfo ce samedi Philippe Jost, patron du chantier de restauration qui a succédé au général Jean-Louis Georgelin, décédé en 2023. Il s’est dit « heureux » de « donner à voir au monde entier » une « grande réussite collective et une fierté pour toute la France ».Au terme des cérémonies républicaine et liturgique ce samedi, vers 20 h 40, un dîner sera ensuite offert à l’Elysée aux chefs d’Etat, de gouvernement et d’organisations internationales. Avec, sans aucun doute, des discussions qui devraient dépasser la simple restauration de la cathédrale.
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Publish date : 2024-12-07 09:32:26
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