Dimanche 8 décembre, à peine quelques heures après la chute de Bachar el-Assad, le Premier ministre israélien a annoncé avoir ordonné à son armée de « prendre le contrôle » du Golan. Une mesure « limitée et temporaire prise pour des raisons de sécurité », a précisé lundi son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar. »Aujourd’hui, tout le monde comprend l’importance capitale de notre présence sur le Golan, et non au pied du Golan », a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une conférence de presse à Jérusalem. « Notre contrôle sur le plateau du Golan garantit notre sécurité, il garantit notre souveraineté », a-t-il affirmé devant les journalistes. Dans le sud de la Syrie, « Tel-Aviv avance déjà ses pions en vue d’assurer ses intérêts et de prévenir une menace potentielle, un an après le traumatisme collectif du 7 octobre », analyse de fait le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.Selon l’observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme (OSDH), Israël a lancé des dizaines de frappes aériennes intensives sur les sites militaires syriens, « détruisant délibérément des dépôts d’armes et de munitions ». « Il est important toutefois de souligner qu’Israël n’intervient pas dans le conflit en cours entre les groupes armés syriens ; nos actions sont uniquement centrées sur le maintien de notre sécurité », a justifié lundi dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU l’ambassadeur israélien Danny Danon. »Garantir une sécurité »L’armée israélienne a affirmé dimanche s’être déployée dans « plusieurs points clés » et ce afin de « défendre et assurer la sécurité des communautés du plateau du Golan et des citoyens israéliens ». Les responsables israéliens ont défendu lundi cette incursion « comme ayant une portée limitée, visant à empêcher les rebelles [syriens] ou d’autres milices locales d’utiliser du matériel militaire syrien abandonné pour cibler Israël ou le plateau du Golan », rapporte The Washington Post.Selon le quotidien américain, de nouveaux soldats étaient visibles lundi à l’extérieur du village druze de Majdal Shams, près de la frontière israélo-syrienne, et se préparaient à traverser du côté syrien. « Alors que le régime de Damas a toujours voulu récupérer le plateau du Golan, Israël veut tenter d’anticiper les positions des rebelles syriens », analyse le quotidien belge Le Soir.Annexion illégaleIsraël a conquis une partie de ce plateau montagneux sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967. En 1973, l’État hébreu y a repoussé une attaque syrienne visant à le récupérer, avant de l’annexer en 1981. Plusieurs voix se sont élevées dès hier pour dénoncer l’avancée des troupes israéliennes dans cette zone. « Cette agression est une violation flagrante de la Charte des Nations unies », a ainsi fustigé le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, dans un communiqué publié lundi soir. L’Arabie saoudite a également condamné lundi l’avancée des troupes israéliennes dans la zone tampon du Golan syrien, une opération qui « sabote » selon elle les chances de la Syrie de recouvrer son « intégrité territoriale », tandis que la Turquie a dénoncé ce mardi la « mentalité d’occupation » d’Israël.L’ONU pour sa part a pointé du doigt « une violation » de l’accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie. Ce mardi, l’émissaire spécial de l’organisation pour la Syrie a demandé l’arrêt des frappes israéliennes et des mouvements dans le pays : « Il est très inquiétant de constater des frappes et des mouvements israéliens sur le territoire syrien. Cela doit cesser. C’est extrêmement important », a déclaré Geir Pedersen, lors d’une conférence de presse à Genève.Comme si de rien n’était, le Premier ministre israélien a quant à lui déclaré lundi « remercier [son] ami, le président élu Donald Trump, pour avoir répondu à [sa] demande de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan en 2019 », en référence à la décision prise par Donald Trump lors de son premier mandat (2017-2021) allant à l’encontre de plusieurs résolutions de l’ONU.
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Publish date : 2024-12-10 11:38:29
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