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Des enquêtes de conjoncture qui dévissent, une productivité en berne, un taux de chômage qui remonte… Entre le début de 2024, où le gouvernement misait sur un « effet JO » et la période actuelle marquée par un sentiment de perte de contrôle, le contraste est saisissant. Deux éléments ont fait basculer la France vers le pot-au-noir : la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron en juin et le dérapage des finances publiques, sans précédent hors temps de crise. Comment rebondir ? Le moindre vent contraire semble aujourd’hui capable de plonger le pays dans un début de récession. Le coup fatal viendra-t-il des marchés obligataires ? A moins que la guerre commerciale ou la mauvaise météo ne viennent à bout de plusieurs pans de notre économie, déjà exsangue avant même tout effort budgétaire. L’Express passe en revue les principaux risques auxquels le nouveau tandem de ministres Eric Lombard (Economie) et Amélie de Montchalin (Budget) est confronté.Un gel tardif sapant les vignobles, des pluies diluviennes qui s’abattent sur les champs de céréales juste avant les récoltes… Après deux années bouleversées par les aléas météorologiques, à quoi ressemblera 2025 pour les agriculteurs ? « Nombre d’entre eux se disent qu’ils ne sont pas à l’abri d’une nouvelle déconvenue et qu’il n’y a plus d’année normale, c’est-à-dire une période de douze mois qui ne soit pas marquée par au moins un aléa climatique majeur », constate Aurélie Catallo, directrice Agriculture France pour l’Institut du développement durable et des relations internationales.Pour autant, même si les pluies ou la sécheresse épargnaient les agriculteurs l’an prochain, il ne faudrait pas compter sur un apaisement de la filière, prévient Thierry Pouch, économiste pour les Chambres d’agriculture. Face à la chute importante des revenus, les aides financières annoncées par le gouvernement – actuellement bloquées, faute de budget – paraissent insuffisantes. Le bilan des deux dernières années est catastrophique : en 2023, le revenu courant avant impôt d’une exploitation en céréales et oléoprotéagineux a chuté de 82,7 %, relève Thierry Pouch. La dégringolade s’est poursuivie en 2024, touchant notamment la filière viticole.Un calendrier propice aux tensions »Il n’existe aucune réponse simple au problème de revenu des agriculteurs. Mais les aides qui ont été décidées pèchent par un manque de réflexion sur le long terme, constate Clémence Vorreux, coordinatrice Agriculture chez The Shift Project. Rien n’est fait pour empêcher que les mobilisations se reproduisent d’une année sur l’autre. Tout se passe comme si les agriculteurs devaient supporter seuls le coût du passage vers un modèle moins productiviste, et mieux adapté au changement climatique ». La question du « qui paye ? » ne manquera pas d’alimenter les tensions au premier trimestre. « Le calendrier s’y prête : nous avons les élections des Chambres d’agriculture en janvier et le Salon de l’agriculture en février », confirme Aurélie Catallo. L’occasion pour les syndicats de remonter au créneau.Une hausse des prix des matières premières sur les marchés ouvrirait quelques perspectives. « Mais pour cela, il faudrait une catastrophe climatique en Ukraine, ou dans un autre gros pays producteur », glisse une source. Depuis deux ans, c’est plutôt la surabondance qui caractérise la production au niveau international. Autre inquiétude : les tensions commerciales avec la Chine et les Etats-Unis. Pékin a déjà annoncé une taxe sur le cognac et la viande porcine. Personne ne sait ce que Trump fera. Il pourrait, lui aussi, gripper les exportations françaises. Ne manquerait plus, alors, qu’un début d’application de l’accord signé récemment entre l’Europe et le Mercosur pour mettre le feu aux poudres. En 2024, la crise agricole avait coûté 0,2 point de croissance à la France. Sa répétition plomberait un peu plus la progression du PIB, qui s’annonce déjà famélique.
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Author : Sébastien Julian
Publish date : 2025-01-02 06:00:00
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