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Ancien militaire, « inspiré » par Daech… Le profil erratique du suspect de l’attaque à La Nouvelle-Orléans

Des policiers entourent la camionnette blanche qui s'est écrasée sur un monte-charge après avoir foncé dans la foule lors du Nouvel An dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, le 1er janvier 2025

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C’est un profil difficile à analyser. Shamsud-Din Jabbar, le suspect décédé de l’attaque au véhicule bélier à La Nouvelle-Orléans qui a fait au moins 15 morts ce mercredi 1er janvier, était « inspiré » par le groupe Etat islamique et se serait radicalisé ces dernières années. Agent immobilier et ancien militaire, l’homme était un citoyen américain né au Texas et âgé de 42 ans.Le président américain, Joe Biden, a expliqué que « quelques heures à peine avant l’attaque », le suspect avait « publié sur les réseaux sociaux des vidéos indiquant qu’il était inspiré par l’Etat islamique » et témoignant d’un « désir de tuer ». La cheffe de la police de la Nouvelle-Orléans a quant à elle déclaré que l’homme était « farouchement déterminé à faire un carnage », tandis qu’un responsable des forces de l’ordre américaines a affirmé sous couvert d’anonymat auprès du New York Times que Shamsud-Din Jabbar avait « prêté allégeance à Daesh » dans plusieurs vidéos postées sur sa page Facebook la nuit précédant l’attaque.Mais son frère, Abdur Jabbar, qui s’est confié au journal américain, parle plutôt de lui comme d' »un amour, un gars sympa, un ami, très intelligent, attentionné ». Il indique que le suspect s’était converti à l’islam à un jeune âge, soulignant que « ce qu’il a fait ne représente pas l’islam. Il s’agit plutôt d’une forme de radicalisation ». Un ami de jeunesse également joint par le quotidien new-yorkais, Chris Pousson, se souvient d’une personne qui ne « créait pas de problèmes, avait de bonnes notes ». Racontant avoir repris contact avec lui en 2017 via les réseaux sociaux, ce militaire retraité indique qu’il « n’a jamais été menaçant, mais on pouvait voir qu’il était devenu vraiment intense quant à sa foi ».Déployé en AfghanistanDans une vidéo datant de 2020, depuis retirée des réseaux sociaux, le suspect faisait l’éloge, avec un accent du sud des Etats-Unis, de ses services d’agent immobilier et vantait ses mérites. « Bonsoir. Je suis Shamsud-Din Jabbar, gestionnaire immobilier […]. Je suis né et j’ai grandi à Beaumont, au Texas, et je vis maintenant à Houston. Je suis resté ici toute ma vie, à l’exception de mes voyages pour l’armée », raconte-t-il fièrement sur son passé militaire.Il dit avoir travaillé pour l’armée dans les secteurs des « ressources humaines » et de l' »IT » (informatique). Dans cette vidéo, il pose devant un écran sur lequel est écrit en grand : « Discipline ». Le FBI a précisé qu’il avait quitté l’armée de manière « honorable ».Le ministère de la Défense a souligné qu’il avait été dans l’armée de 2007 à 2015, avec notamment un déploiement en Afghanistan de 2009 à 2010, terminant sergent-chef. Il a également été réserviste de 2015 à 2020. Dans sa vidéo, Shamsud-Din Jabbar dit avoir « appris » dans l’armée « ce que signifie être réactif et prendre tout au sérieux […] pour s’assurer que les choses se passent sans problème ». « Ce qui me distingue vraiment des autres agents (immobiliers), c’est ma capacité à être un négociateur acharné », assure-t-il.Un profil bien éloigné donc des affirmations de Donald Trump, qui a rejeté la faute sur l’immigration quelques heures seulement après les premières informations sur ce qui se passait à la Nouvelle-Orléans. « Lorsque j’ai dit que les criminels qui entraient dans notre pays étaient bien pires que ceux qui s’y trouvaient, cette affirmation a été constamment réfutée par les démocrates et les’Fake News Media’, mais elle s’est avérée vraie. Le taux de criminalité dans notre pays a atteint un niveau sans précédent », a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social. Une analyse qui s’inspire largement d’informations relayées très vite par le média américain Fox News, qui a affirmé que Shamsun-Din Jabbaer était arrivé aux Etats-Unis depuis le Mexique. »Un marginal » depuis plusieurs annéesLe profil du conducteur de la camionnette témoigne cependant d’une certaine perte de contrôle sur sa vie ces dernières années. Son casier judiciaire ne comprend que deux inculpations pour des infractions mineures : un vol en 2002 et conduite avec un permis non valide en 2005, selon le New York Times. Shamsud-Din Jabbar avait obtenu un diplôme en informatique à l’université de l’Etat de Géorgie (Georgia State) après avoir passé deux ans à étudier entre 2015 et 2017, a affirmé un porte-parole de l’université à l’AFP. S’il avait souvent raconté les difficultés à retrouver une vie normale en tant que vétéran, il travaillait depuis 2021 dans le cabinet de conseil Deloitte, avec un salaire annuel dépassant avoisinant les 120 000 dollars.Mais le New York Times raconte aussi que l’homme de 42 ans était en prise à des difficultés personnelles. Marié deux fois et en instance de divorce en 2022, il avait fait part de difficultés financières dans une lettre à l’avocat de son épouse. Selon le journal, il y écrit avoir perdu 28 000 dollars dans son agence, et propose de vendre leur maison et de partager le fruit de la vente.Dwayne Marsh, le nouveau mari de l’ex-femme de Shamsud-Din Jabbar, a affirmé auprès du New York Times que ce dernier agissait de façon de moins en moins cohérente ces dernières années, « devenant fou, se coupant les cheveux ». Dwayne Marsh a déclaré que sa femme et lui n’autorisaient plus les deux filles qu’elle partageait avec le vétéran de l’armée, âgées de 15 et 20 ans, à passer du temps avec lui.Shamsud-Din Jabbar était installé depuis près d’un an dans une maison louée dans le quartier musulman du nord de Houston. Un voisin a décrit auprès du New York Times un homme qui se tenait à l’écart du reste de la société, restant généralement à l’intérieur de sa maison. Une image relativement différente de celle de son ancienne voisine à Houston entre 2021 et 2024, qui a décrit un homme serviable et souriant, l’aidant souvent à porter ses courses. Même si celle-ci a également affirmé que le père de trois enfants était un « marginal ». « J’étais la seule personne à qui il parlait vraiment », a-t-elle ajouté, affirmant qu’il n’était « pas un terroriste » à ses yeux. C’est pourtant bien lui qui a commis l’une des plus meurtrières attaques terroristes de ces dernières années, alors que la police américaine recherche toujours d’éventuels complices.

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Publish date : 2025-01-02 06:55:00

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