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Le bras d’honneur à Macron, la concurrence à la sauce Mélenchon, le déjeuner de Darmanin

Le bras d’honneur à Macron, la concurrence à la sauce Mélenchon, le déjeuner de Darmanin

C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Peur sur le budget 2026Le gouvernement a bon espoir de parvenir à un accord de non-censure avec les socialistes pour faire adopter son budget pour l’année 2025. Mais tous les regards se portent déjà sur le suivant. François Hollande jugeait en décembre qu’il serait un « moment clé » pour l’avenir de François Bayrou, dans un contexte économique morose. Un ministre va plus loin : « Si on passe ce budget 2025, on passe l’été. Le nouveau juge de paix sera le budget 2026. Et cette étape sera celle qui permettra de finir le quinquennat ou pas. » La France entrera alors dans une longue séquence électorale, allant des municipales à la préparation de la prochaine présidentielle.Le bras d’honneur à MacronDepuis que le président de la République en personne a répondu à un influenceur se plaignant dans une vidéo d’avoir été verbalisé pour l’utilisation de son téléphone pour payer un péage, un malaise saisit la gendarmerie. Après avoir tenté tant bien que mal de contacter l’automobiliste via les réseaux sociaux – où il est très actif – afin de lui proposer de contester sa contravention, les gendarmes n’ont pu ni trouver sa véritable identité ni mettre la main sur la fameuse amende puisque leurs messages sont restés sans réponse. Grâce aux éléments qu’ils avaient recueillis, ils ont néanmoins réussi à localiser la soi-disant infraction. Or, surprise, aucune contravention pour utilisation du téléphone au volant n’a été émise dans cette zone géographique et dans cette période. « Tout porte à croire que cette contravention n’a jamais existé », explicite une source dans la gendarmerie qui met en garde : « Les gendarmes prendraient assez mal qu’une circulaire leur demandant de faire attention à quelque chose qu’ils ne font pas voie le jour. » Emmanuel Macron qui se voulait « pompidolien », selon les mots d’un conseiller élysée (« Arrêtez d’emmerder les Français »), risque d’emmerder surtout les gendarmes.Darmanin et Dupond-Moretti se mettent à tableLe nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin invite vendredi 31 janvier à déjeuner Eric Dupond-Moretti, qu’il ne manque jamais de citer pour rendre hommage à son action et ira le voir au théâtre pour son one man show, « J’ai dit oui ». Mais obtenir des crédits n’a pas suffi à son prédécesseur pour conquérir tous les coeurs, et cela n’a pas échappé à son successeur. Marqué par ce que lui a glissé un directeur d’administration : « On lui demandait de l’attention, il nous donnait de l’argent. »Mélenchon en piste pour 2027Secret de polichinelle, Jean-Luc Mélenchon avance ses pions pour une candidature à la prochaine présidentielle. Personne ne fut surpris ainsi de le voir, micro en main, introduire le programme actualisé de « L’avenir en commun », sa plateforme de candidat, le 28 janvier. Ses « Insoumis » ont entamé la quête des 500 parrainages et le processus de désignation est tout trouvé : les 20 membres de la coordination (NDLR : la direction) de LFI va proposer un nom au groupe parlementaire. Inutile de préciser que les mêmes personnalités figurent dans les deux organes. La proposition sera ensuite soumise à validation des sympathisants insoumis, mais attention : il n’y aura qu’un nom, pas deux.Municipales : à Marseille, panier de crabes à gaucheQui se souvient encore que le printemps marseillais fut l’une des premières unions de la gauche ces dernières années, bien avant la Nupes, bien avant le NFP ? Du passé ! Car pour les prochaines municipales, les partis de la gauche hier rassemblés ne veulent plus vraiment l’être. LFI déborde d’envie de chiper le trône à l’actuel maire socialiste Benoît Payan, pourtant conforté par les sondages de popularité dans la cité phocéenne. Les écologistes eux aussi veulent avoir leur mot à dire, sinon plus. Ils rappellent que Payan n’a pas été élu sur son nom en 2020. La liste d’union était alors portée par Michèle Rubirola et son étiquette EELV. « Le peuple marseillais n’a jamais voté pour Benoît Payan, permettez-nous de réfléchir à ce que l’on souhaite faire », rappelle ainsi l’eurodéputé David Cormand, cadre écolo et proche de Marine Tondelier. Tout en temporisant : « À un an de la présidentielle, il y aura une injonction unitaire très forte. C’est aux maires sortants socialistes de donner envie de venir avec eux. Ce n’est pas un dû. »Belliard vs Jadot : ça joue chez les écolosAlors que plusieurs candidats écolos ont d’ores et déjà fait part de leurs ambitions, le sénateur Yannick Jadot est accusé de vouloir contourner, avec l’appui de la direction écolo, la primaire interne dédiée à la désignation du chef de file de la maison verte aux municipales, organisée en mars. L’intéressé continue de préciser sa pensée ce jeudi soir, lors d’une visio-conférence. David Belliard, prétendant à l’Hôtel de Ville pour les écolos, a maintenu sa candidature eu égard aux injonctions de la chefferie du parti. Et à tenu à s’en expliquer auprès de son concurrent Yannick Jadot, dans un long mail que L’Express a pu consulter, exprimant ses divergences, « au moins sur trois points ». Le premier : « Tu considères que l’élection parisienne est une élection nationale. Et que donc ton parcours politique comme ta notoriété nationale seraient suffisants pour emporter les votes de nos concitoyennes et concitoyens de gauche et nous mettre très vite devant le Parti socialiste. (…) L’histoire politique récente de Paris a montré que celles et ceux qui ne pouvaient suffisamment se prévaloir de cette légitimité locale s’y sont cassé.e.s les dents. » Le deuxième : « Tu as toujours manifesté une volonté de marquer une frontière avec une partie de la gauche, privilégiant un positionnement de centre-gauche. (…) J’ai la conviction que notre travail pour les prochains mois doit être de trouver une alliance large à gauche et pas de cliver à priori avec les camarades de LFI et de l’Après, autour de Danielle Simonnet. » Et le dernier : « La seule façon de nous départager, c’est de demander l’avis à celles et ceux qui font notre collectif politique. » Bref, la « candidature de rassemblement » de Yannick Jadot à la mairie de Paris continue de semer la zizanie chez les écolos de la capitale.



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Publish date : 2025-01-30 16:05:00

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