L’Express

Le parallèle entre la Shoah et Gaza est une abomination, par Abnousse Shalmani

Le parallèle entre la Shoah et Gaza est une abomination, par Abnousse Shalmani

Les mots flottent, l’Histoire s’efface, l’analogie est une l’idéologie, le savoir s’individualise jusqu’à la bêtise, les mensonges s’habillent de morale, la politique est réduite à une série de « post » sur les réseaux sociaux en passe de devenir des niches confortables où la contradiction est annihilée. Rien de bien nouveau, cher lecteur. Depuis dix ans, peut-être plus, ce sont des constats qui se vérifient, s’intensifient, se généralisent. Et devraient inquiéter davantage que de chercher à éteindre la liberté d’expression au nom d’une morale qui n’a jamais produit que des monstres.

Les mots flottent, l’Histoire s’efface, l’analogie est une idéologie. Les 80 ans de la libération d’Auschwitz, au lieu d’être source de recueillement, de réflexion et de respect vis-à-vis des 6 millions de juifs assassinés par les nazis, ont été l’occasion d’une analogie ahurissante, d’un parallèle assumé par les petits bras de l’arène médiatique, journalistes partisans, historiens fascinés par le terrorisme, politiques excités par le mal, qui n’ont rien trouvé de mieux que de reprendre l’expression inscrite sur la banderole érigée par le Hamas lors de la remise des otages israéliennes : « nazi sioniste ».

Et d’entendre se déverser des « analyses » qui expliquent que ce qui se passe à Gaza était un nouvel holocauste, qu’Auschwitz se poursuit à Gaza. Le terme génocide déjà usé jusqu’à la lie avant même qu’Israël ne pénètre à Gaza quelques semaines après les pogroms du 7 octobre et répété comme un anesthésiant à chaque étape de la guerre contre le Hamas ne suffisait pas. Il fallait passer le cap de la Shoah, comparer le retour des Gazaouis dans le Nord aux marches la mort. L’indécence est une honte.

Savent-ils de quoi le Hamas est le nom ?

Qui pensent-ils soutenir, ceux qui assument crânement l’analogie ? Savent-ils de quoi le Hamas est le nom ? N’ont-ils jamais pensé qu’ils enfonçaient davantage encore les Palestiniens dans les ténèbres islamistes en refusant la vérité historique ? N’ont-ils jamais ouvert un livre qui raconte les racines nazies des Frères musulmans dont le Hamas est la plus parfaite des incarnations, qui n’a jamais voulu la paix, mais la destruction totale des juifs ? N’ont-ils jamais ouvert l’indispensable essai de Michaël Prazan, La vérité sur le Hamas et « ses idiots utiles » (L’Observatoire), pour se regarder dans le miroir de l’Histoire et lire, de leurs yeux lire, ce que Mohammed Amin al-Husseini, grand mufti de Jérusalem, écrit, fier, dans ses Mémoires : « La condition fondamentale que nous avons posée aux Allemands pour notre coopération était d’avoir les mains libres dans l’éradication de tous les juifs, jusqu’au dernier, en Palestine et dans le monde arable. J’ai demandé à Hitler qu’il me donne son engagement explicite » ? Le Hamas ne parle jamais de paix, toujours de trêve, le seul objectif est et a toujours été la destruction totale des juifs.

Les mots flottent, l’Histoire s’efface, l’analogie est une idéologie, les idiots utiles ont les mains sales. Des assassins, des terroristes palestiniens, dont certains condamnés à la prison à vie, sont présentés comme des « otages » par une radio publique. La direction réagit (enfin), limoge le journaliste, la gauche qui, depuis Staline, sait garder les mains derrière le dos pourtant éclaboussé du sang des millions de morts du goulag, de la Révolution culturelle, des Khmers rouges, s’offusque, s’étouffe sous une défense devenue centenaire de la violence barbare, du terrorisme comme moyen, de la réécriture historique comme parade, du déni comme riposte, de l’antisionisme comme antisémitisme. Le Parti socialiste s’enfonce davantage encore dans les limbes de l’humanisme en appelant à voter contre la droite, autrement dit pour Louis Boyard, dont la liste à Villeneuve-Saint-Georges inclut un islamiste qui soutient ouvertement le Hamas.

Les mots flottent, l’Histoire s’efface, l’analogie est une idéologie, Boualem Sansal, après avoir quitté l’hôpital à Alger, retrouve la prison. La gauche LFI s’est abstenue ou a voté contre une résolution du Parlement européen demandant la libération de l’écrivain franco-algérien. Pour l’égérie décomplexée de la gauche, Rima Hassan, fan de la Syrie d’Assad, de l’Algérie militaro-islamisée et du Hamas terroriste, il n’est qu’un Français de papier. Les mots flottent, les cœurs saignent, la mémoire pleure.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/le-parallele-entre-la-shoah-et-gaza-est-une-abomination-par-abnousse-shalmani-YBIVTADAEZBUTG6FVRNXWZWGEU/

Author : Abnousse Shalmani

Publish date : 2025-01-31 11:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express
Quitter la version mobile