Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, a dénoncé mardi 28 janvier l’augmentation prévue des impôts sur les entreprises françaises, estimant qu’il s’agit d’une « taxe sur le made in France » qui « pousse à la délocalisation ». « Je reviens des USA et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays. Et quand on revient en France, c’est un peu la douche froide », a déclaré celui qui a été aperçu avec ses enfants Delphine, PDG de Dior, et Alexandre, directeur général délégué de Moët-Hennessy, parmi les dizaines d’invités les plus proches de Donald Trump lors de la cérémonie d’investiture du président américain.
« Aux USA, les impôts vont descendre à 15 %, les ateliers sont subventionnés dans une série d’Etats et le président (Trump) encourage ça », a salué le dirigeant du géant français du luxe lors de la présentation des résultats 2024 de LVMH. « Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40 % les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal ! », a-t-il dénoncé. « C’est la taxation du made in France. »
Bernard Arnault faisait allusion à la surtaxe d’impôt sur les sociétés, prévue, pour les plus grosses, dans le budget actuellement en préparation en France pour l’année 2025. Cette surtaxe devrait rapporter quelque 8 milliards d’euros à l’Etat cette année. Pour les entreprises réalisant plus de trois milliards d’euros de chiffre d’affaires, comme c’est le cas de LVMH, cette surtaxe aboutirait à relever d’environ 40 % le taux de l’impôt sur les sociétés.
« La bureaucratie… »
Le gouvernement a cependant indiqué ne vouloir l’appliquer que pour un an. « Personne n’y croit, une fois qu’on a augmenté les impôts de 40 %, qui va les baisser de 40 % ? », a jugé Bernard Arnault en marge de la conférence de presse.
« Nous sommes fortement sollicités par les autorités américaines à continuer nos implantations (d’ateliers) », a-t-il ajouté, et, « dans l’environnement actuel, c’est quelque chose qu’on regarde sérieusement ». « On a proposé d’autres solutions (que cette surtaxe, NDLR), mais évidemment la bureaucratie… », a-t-il glissé, sans détailler davantage.
« Chacun doit prendre part aux efforts »
Interrogé sur de possibles taxes douanières imposées par les Etats-Unis, il a répondu « préférer ne pas s’exprimer et essayer d’agir tranquillement ». Après une année dernière chahutée, LVMH a annoncé mardi une chute de 17 % de son bénéfice net annuel en 2024, à 12,55 milliards d’euros, et un recul de 2 % de son chiffre d’affaires annuel, à 84,7 milliards d’euros.
La porte-parole du gouvernement a répondu mercredi à Bernard Arnault lors de son compte-rendu du Conseil des ministres. « Je comprends sa colère », a déclaré Sophie Primas, avant d’ajouter : « Je comprends que dans la condition budgétaire dans laquelle nous nous trouvons, chacun doit prendre part aux efforts ».
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Publish date : 2025-01-29 07:50:00
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