Téhéran, 3 novembre 2022. « C’est parce que c’était un bassidji qu’il devait être tué ? Pourquoi l’avez-vous poursuivi ? » La question, lancée par le chef de la police de la capitale, Hossein Rahimi, s’adresse à un jeune homme en bleu de prisonnier, les yeux bandés par un masque chirurgical. « Je ne l’ai pas poursuivi », lâche-t-il en direction des micros de la presse du régime tendus au ras de son visage. « Quand vous voyez trente personnes frapper un individu seul […] ne devriez-vous pas prendre sa défense ? Vous deviez vous aussi vous joindre à eux… », s’impatiente l’autre. « Mais je ne me suis pas joint à eux. Je n’ai pas participé ! ». « Eh bien vous voyez ici l’un des principaux protagonistes [du meurtre d’Arman Aliverdi] », l’interrompt le policier en s’adressant aux caméras. La version du suspect ? Pour les autorités, là n’est pas la question.
Car en cet automne 2022, depuis que la jeune Iranienne Mahsa Jina Amini a été tuée par des forces de police deux mois plus tôt, Téhéran est une poudrière. Ici, mais aussi à Machhad ou au Kurdistan iranien, des femmes retirent leur hijab publiquement. Des manifestations au cri de « mort au dictateur » essaiment à une vitesse éclair. C’est le début du mouvement Femme, Vie, Liberté, dont le quartier d’Ekbatan, situé dans l’ouest de la capitale, est l’un des principaux poumons. Chaque soir, les balcons de cette mégastructure des années 70 crachent de la musique interdite, tandis que bouillonne au pied des barres d’immeubles l’une des plus grandes failles du régime : des jeunes de la classe moyenne et intellectuelle, dopés à l’adrénaline, pour lesquels « liberté » veut dire quelque chose. Le meurtre d’un bassidji, roué de coups et poignardé alors qu’il avait été envoyé seul pour éteindre une manifestation dans la cité rebelle : le symbole est trop fort, trop dangereux.
« Ce quartier, sur lequel les miliciens se cassaient les dents jour après jour, était la bête noire du régime. Il lui fallait impérativement donner des gages à ses troupes, échaudées par la mort d’un des leurs, pour éviter une hémorragie de forces vives », analyse l’avocate iranienne exilée en France Marzieh Mohebi. « Mais surtout, insiste-t-elle, c’était l’occasion ou jamais de détruire symboliquement ce foyer de résistance en accusant arbitrairement des profils incarnant tout ce que les mollahs combattent : des jeunes modernes, charismatiques, l’archétype des meneurs ».
🎥 اعترافات جنایتکاری که به #آرمان_علی_وردی چاقو زد
رئیس پلیس پایتخت:
تیمهای ویژه پلیس ۱۵ نفر از عناصر اصلی جنایت را شناسایی کردند
۵ نفر از عوامل اصلی توسط پلیس دستگیر شدند
دستگاه قضایی در حال بازجویی از این افراد هستند تا در کمترین زمان به سزای اعمال خود برسند pic.twitter.com/ELOpEmPgrd
— خبرگزاری تسنیم 🇮🇷 (@Tasnimnews_Fa) November 3, 2022
Six hommes du nom de Milad Armoun, Alireza Kafaei, Amir Mohammad Khosh-Eghbal, Navid Najaran, Hossein Nemati, et Alireza Barmerz Pournak ont finalement été inculpés par un tribunal pénal dans ce dossier en novembre dernier pour « participation à un meurtre » et « agression intentionnelle ». Dans ce pays où l’ONU a dénombré plus de 900 exécutions en 2024 (un record depuis 2015) ils se trouvent en ce moment même dans le couloir de la mort. Une affaire parmi tant d’autres, pourtant révélatrice des rouages de la machine répressive du régime islamique d’Iran. Au cœur duquel se trouve un système judiciaire opaque et à ses ordres. Plongée dans l’affaire des Six d’Ekbatan.
Un message
Dans l’Iran du guide suprême Ali Khamenei, le 11 février est une date importante. C’est l’anniversaire de la victoire de la Révolution islamique de 1979, et l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Khomeini. Mais cette année 2023, le guide ne se rendra pas seulement sur la tombe des « martyrs » de la guerre Iran-Irak, comme le veut la tradition. Il ira sur celle d’Arman Aliverdi, le bassidji tué fin octobre. Depuis l’annonce de sa mort, les relais médiatiques et politiques du régime n’en finissent plus de commenter le « martyr » de ce milicien. Ce sont des documentaires dédiés, diffusés à la télévision d’Etat, des témoignages d’anciens camarades de classe, des projets de livres… La place centrale du quartier d’Ekbatan, ainsi qu’une station de métro, vont même prendre le nom du milicien tandis qu’en parallèle, la presse du régime n’en finit plus de chroniquer les avancées judiciaires de l’affaire. Descentes de police dans le quartier d’Ekbatan, arrestations spectacle d’une cinquantaine de personnes… Une reconstitution de la scène du meurtre en présence d’une dizaine d’individus – dont certains ont été condamnés par la suite – va même être immortalisée par la presse du régime.
Ali Khamenei sur la tombe d’Arman Aliverdi. Crédits : Mashregh News (site d’information basé à Téhéran proche du régime.
Symptomatique de l’importance que recouvre l’affaire : Ebrahim Raïssi, alors président du pays et proche du guide suprême, ainsi que l’ayatollah Khamenei, se rendent même au chevet des proches du défunt. « La visite du plus haut dirigeant, comme [Ali] Khamenei, à la famille de ce bassidji tué est un acte inhabituel porteur d’un message clair au système judiciaire », relève l’avocat iranien aujourd’hui en exil Ghasem Boedi. « Il s’agit d’ordonner des peines sévères, telles que la peine de mort, contre des individus sélectionnés par le régime comme victimes expiatoires ».
Les Iraniens ont appris à lire entre les lignes : quand le régime nous dit que les jeunes d’Ekbatan auraient fait des ‘aveux’, on entend ‘torture’
Fallait-il envoyer un message ? « Le système judiciaire n’a pas besoin de tels signaux pour connaître la sentence que le régime attend », grince Iris Farkhondeh, enseignante-chercheuse à la Sorbonne Nouvelle. « En Iran, le système judiciaire dépend directement de Gholam Hossein Mohseni-Ejei, nommé par le guide suprême. Il s’agit avant tout d’un outil répressif régi par l’arbitraire. En clair, les tribunaux sont surtout des chambres d’enregistrement de peines prédéfinies, mobilisées pour mettre un tampon ’justice’ sur les directives du guide et les méthodes du régime ». Parmi lesquelles l’extorsion d’aveux.
Abus en tous genres
« Les Iraniens ont appris à lire entre les lignes : quand le régime nous dit que les jeunes d’Ekbatan auraient fait des ’aveux’, on entend ‘torture' », nous a un jour soufflé Babak*, un activiste et ancien prisonnier iranien aujourd’hui exilé en France. Dans son dernier rapport concernant l’Iran, l’ONG Human Rights Watch relevait en effet l’utilisation par les tribunaux « d’aveux probablement obtenus sous la torture comme éléments de preuves ». Ajoutant que « les autorités n’ont pas mené d’enquêtes sérieuses sur les nombreuses allégations de torture contre des détenus et restreignent régulièrement l’accès des détenus à un avocat, en particulier pendant la période d’enquête initiale ».
Babak sait à quoi peut ressembler un « interrogatoire » en Iran, et sans avocat. Après les protestations de 2018 contre les difficultés économiques du pays auxquelles il a pris part, cet ingénieur en BTP a été arrêté sur son lieu de travail et placé en détention pendant un mois dans la prison de la ville de Kermanshah, où il est né. « Une fois qu’ils vous tiennent, ils font tout pour vous déstabiliser afin que vous disiez ce qu’ils veulent entendre », résume-t-il. Nombre de ses souvenirs en détention ne comportent pas d’image. Ses yeux étaient bandés la plupart du temps. Mais on n’oublie pas la sensation du sang qui remonte jusqu’à la tête, pendu par les pieds plusieurs heures d’affilée. La cellule, tout juste assez grande pour s’y asseoir. Ces pilules qu’un infirmier lui prescrivait soi-disant pour ses migraines : vraisemblablement des diurétiques pour le rendre incontinent. Et puis les sessions d’interrogatoires de peut-être trois heures – il perdait la notion du temps – parfois plusieurs fois par jour. « Si les réponses ne leur convenaient pas, ils me rouaient de coups à la tête ».
L’affaire des Six d’Ekbatan ne semble pas échapper à ce schéma. Depuis son commencement, Dadban, un groupe d’assistance juridique iranien, n’a cessé de rapporter des abus en tous genres sur son compte X et son site. Selon les informations du collectif, Amir Mohammad Khoshegbal, l’un des mis en cause, aurait par exemple été sévèrement torturé au centre de détention des services de renseignements de l’armée de l’air, jusqu’à avouer « avoir tué Aliverdi et lui avoir donné des coups de pied au point que du sang coulait de ses chaussures ». Il aurait tenté de se suicider en garde à vue par la suite. Alireza Kafaei aurait quant à lui été soumis à de graves tortures physiques et mentales et à du harcèlement pendant sa détention par la police des renseignements de Téhéran pour le forcer à avouer une implication dans les coups ayant conduit à la mort du bassidji.
Pour chacun des accusés, il existe des rapports de ce genre. C’est pourtant précisément là que se situe l’une des nombreuses failles du dossier. Selon Dadban, les aveux obtenus en détention, sur lesquels s’est fondée la cour pour prononcer la condamnation à mort, « n’ont été donnés qu’aux fonctionnaires judiciaires et les accusés ont nié tous leurs aveux antérieurs devant les autorités judiciaires et ont ouvertement déclaré qu’ils étaient le résultat de la torture et de la coercition ». D’après un compte rendu d’audience que L’Express a pu consulter, Alireza Kefaei aurait en effet déclaré devant la cour avoir avoué le meurtre du bassidji en raison des tortures infligées : « A cause des coups violents que j’ai reçus [au centre de détention de] Shapur, j’ai été obligé de dire que je l’avais frappé avec une pierre. »
Juges affiliés à l’appareil sécuritaire
Au sein d’un tribunal respectant la loi (même la loi pénale islamique), les six accusés n’auraient pas dû être condamnés. « Les trois juges qui suivaient l’affaire depuis le début ne voulaient pas les condamner à mort », explique Moein Khazaeli, consultant juridique et expert des droits de l’homme au sein de Dadban.
Comment expliquer, alors, que les six jeunes hommes se trouvent en ce moment dans le couloir de la mort ? « Peu de temps avant la dernière session, les agences de sécurité affiliées aux Gardiens de la révolution sont intervenues dans l’affaire et ont démis de leurs fonctions les deux juges minoritaires dont l’avis permettait à Asghar Khalili, le juge principal d’obtenir la majorité des voix en faveur de l’acquittement [NDLR : en Iran, il s’agit de « conseillers »]. Ils les ont remplacés par deux nouveaux conseillers affiliés à la sécurité qui ne connaissaient rien à l’affaire pour qu’ils mettent Asghar Khalili en minorité et donc pour contrer un verdict favorable aux garçons ».
Le régime place intentionnellement certaines personnes dans des situations à risque ou les fait tuer par ses propres agents infiltrés parmi les manifestants
Oubliées, les nombreuses failles et zones d’ombre du dossier, pourtant soulevées par plusieurs avocats des mis en cause ainsi que certains groupes de défense des droits de l’homme iraniens. A commencer par le fait que les vidéos sur lesquelles se serait fondée l’enquête des autorités n’ont jamais été transmises au tribunal malgré la demande du juge – ont-elles jamais existé ? Asghar Khalili allant jusqu’à écrire dans ses conclusions que « du point de vue de l’enquête policière, il n’est pas possible de déterminer quand et par qui les coups ont causé le décès »…
En réalité, plusieurs sources sollicitées par L’Express vont jusqu’à interroger le récit officiel de la mort du bassidji Arman Aliverdi. « Envoyer un jeune milicien sans préparation ni entraînement seul au milieu d’une foule qu’ils n’arrivaient pas à contrôler, c’était totalement inconsidéré, juge le consultant juridique Moein Khazaeli. Certaines sources pensent même qu’entre le moment où il a été retrouvé et le moment où il est mort, les autorités auraient pu le sauver, mais elles ne l’ont pas fait parce qu’elles voulaient que quelque chose se passe pour attaquer la zone et se venger ». Pour Ghasem Boedi, la « fabrication de morts » ferait en réalité partie des méthodes utilisées par le régime pour étouffer les contestations. « Le régime place intentionnellement certaines personnes dans des situations à risque ou les fait tuer par ses propres agents infiltrés parmi les manifestants. Il détruit ou incendie des biens privés et publics ainsi que des lieux sacrés puis attribue ces actes aux manifestants pour justifier sa violence et intensifier la répression ».
« Le régime était prêt à tout pour les faire condamner à mort, même à contredire ses propres lois, aussi iniques soient-elles », insiste Marzieh Mohebi. En Iran, il existe par exemple une loi permettant à la famille d’un défunt de demander une compensation financière ou la condamnation à mort du meurtrier. C’est le « prix du sang » (« qisas e nafs »). Mais, selon la BBC Farsi, si la famille d’Arman Aliverdi souhaite obtenir vengeance par l’exécution du meurtrier de leur fils, « ils ne sont pas d’accord pour que l’on exécute des personnes qui n’ont pas joué de rôle dans [s]a mise à mort ». D’après l’une des sources du média, « le père d’Arman Aliverdi a dit qu’il savait que le meurtrier avait déjà quitté l’Iran ».
Avocats sous pression
Dernière zone d’ombre : le rôle des avocats. En Iran, la profession est une cible récurrente du régime. Quoique pas tous, rappelle Marzieh Mohebi : « sur les dossiers les plus sensibles, le régime n’hésite pas à imposer un avocat commis d’office qui, par peur ou parce qu’il est grassement payé pour ce faire, ne défendra pas son client comme il le devrait afin de faciliter le travail des juges affiliés au pouvoir ». Mais pour ceux qui tentent de faire appliquer le droit, la démarche n’est pas sans danger. L’avocat Payam Derafshan, qui a représenté plusieurs activistes des droits de l’homme et représente l’un des accusés dans ce dossier, a plusieurs fois été poursuivi en justice à son tour pour avoir fait son travail. En décembre 2024, il a notamment été accusé d’avoir « publié des mensonges » et « insulté les fonctionnaires ».
En réalité, la plupart des avocats iraniens sollicités par L’Express ont subi un sort similaire, avant de choisir l’exil pour sauver leur vie. Quand Ghasem Boedi a commencé à apporter une assistance juridique aux personnes emprisonnées dans le cadre du mouvement Femmes, Vie, Liberté ainsi qu’à leurs familles, il a suffi de quelques jours seulement pour qu’il soit convoqué par les forces de sécurité. A son tour, cet avocat a alors subi de longs interrogatoires, avant d’être emprisonné et transféré dans une cellule spéciale de la prison de Tabriz. « Après une quarantaine de jours d’isolement, j’ai été libéré sous caution en attendant les décisions judiciaires. Cependant, le jour même de ma libération, un nouveau mandat d’arrestation a été émis contre moi. Face à des accusations infondées et vagues, et sur les conseils de collègues avocats, j’ai été contraint de quitter le pays pour protéger ma vie et celle de ma famille », raconte-t-il.
Maquiller la répression
« Le régime fait tout pour donner l’apparence de la légalité à sa répression, analyse l’avocat Hirbod Dehghani-Azar. Sur le papier, il ne condamne pas des individus parce qu’ils ont manifesté contre lui, mais parce qu’ils seraient des ‘criminels’ ou parce qu’ils auraient dealé de la drogue… Cette mascarade n’a d’autre but que d’instiguer la peur au sein de sa population – qui sait très bien ce qui se joue – tout en trompant les observateurs extérieurs tant que possible sous couvert de respect du droit ». De fait, les exécutions pour trafic de drogue ont explosé au début du mouvement Femmes, Vie, Liberté… En 2023, celles-ci représentaient plus de la moitié des motifs invoqués lors d’exécutions. Une augmentation de 84 % par rapport à 2022, selon l’ONG Iran Human Rights.
Et c’est sans compter le concours de lois permettant de donner une base en apparence légale à sa répression. « Aujourd’hui, en République islamique, les lois pénales sont principalement adoptées, sans respect du cadre juridique, par des extrémistes affiliés aux Gardiens de la Révolution désignés comme députés par le biais du Conseil des gardiens, contrôlé par Khamenei », explique Gasem Boedi. « Le régime adopte habilement des lois codifiées qui, en apparence, semblent conformes aux principes internationaux et aux droits de l’homme, mais ces lois sont détournées par des juges totalement à la botte du régime, souvent désignés par les forces de sécurité. Ce procédé est très répandu et mis en place pour tromper la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains ».
Manifestation en défense du rappeur iranien Toomaj Salehi, à Washington (Photo by Ali Khaligh / Middle East Images / Middle East Images via AFP)
En réalité, la répression du régime est loin de se limiter à la seule machine judiciaire. D’après les données de l’Abdorrahman Boroumand Center pour la promotion des droits de l’homme et de la démocratie en Iran, depuis février 1979, au moins 864 personnes auraient disparu ou été exécutées extrajudiciairement. Dans le pays, mais aussi en dehors de ses frontières. « Il ne faut pas se méprendre sur ce président soi-disant’réformiste’ [Massoud Pezeshkian], alerte Iris Farkhondeh. Affaibli de l’intérieur et de l’extérieur, le régime souffle le chaud et le froid. Le rappeur Toomaj Salehi n’est plus en prison mais les opposantes kurdes Varisheh Moradi et Pakhshan Azizi sont condamnées à mort. Le régime tâche de se maintenir par la répression ». Pour ceux issus de minorités, les plus pauvres et isolés, il arrive que personne ne sache précisément pourquoi ils ont été emprisonnés ou exécutés ». Seul espoir : « le fait que la presse parvienne de plus en plus à obtenir des documents relatifs à certaines affaires, que des informations sur les mauvais traitements infligés aux justiciables fuitent, tout ceci indique que l’influence du régime se fissure de l’intérieur. Même parmi les couches de la population traditionnellement proches du régime, certains commencent à se désolidariser ».
Les garçons d’Ekbatan, déjà condamnés à mort par un tribunal pénal, peuvent encore faire appel. Quatre d’entre eux – accusés d’ »inimitié envers Dieu », un crime passible de la peine de mort – attendent encore le verdict du tribunal révolutionnaire chargé du volet sécuritaire de l’affaire. Le juge mandaté sur ce dossier n’est autre qu’Abolqasem Salavati, surnommé en Iran… « le juge de la mort ».
Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/la-justice-iranienne-cette-machine-a-broyer-nos-revelations-sur-laffaire-des-six-dekbatan-ODRV77QB5FAONFAUR5OVR2CBPI/
Author : Alix L’Hospital
Publish date : 2025-02-02 16:00:00
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