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Motions de censure : le PS assume une « divergence stratégique » avec LFI

Motions de censure : le PS assume une « divergence stratégique » avec LFI

Deux jours après avoir eu recours à l’article 49.3 sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, François Bayrou affronte ce mercredi 5 février deux motions de censure, déposées par La France insoumise. Sauf coup de théâtre, le gouvernement ne devrait pas être renversé aujourd’hui : le Rassemblement national s’est prononcé contre la censure et ses conséquences pour l’économie. Tout comme les socialistes, qui après de nombreuses hésitations ont choisi de « donner un budget à la France ». Le rejet des motions de censure vaudra de fait adoption de ce dernier par l’Assemblée : jamais le budget de la France n’aura été voté aussi tardivement sous la Ve République.

Les infos à retenir

⇒ La première motion de censure sera examinée à partir de 15h30

⇒ Eric Coquerel appelle les députés socialistes à « rompre les rangs »

⇒ Le RN doit officiellement décider de censurer ou non lors d’une réunion de groupe

10h40

Le RN veut de la « stabilité » jusqu’à la prochaine « possibilité » de dissolution

Le RN souhaite une « stabilité » gouvernementale jusqu’à une éventuelle dissolution de l’Assemblée à partir de l’été prochain, a indiqué mercredi son vice-président Sébastien Chenu, laissant entendre que son parti ne voterait pas la motion de censure socialiste dénonçant les propos de François Bayrou sur la « submersion » migratoire.

« Il faut de la stabilité « jusqu’à ce qu’il y ait possibilité de déclencher de nouvelles élections », c’est-à-dire un an après la dissolution de juin 2024, a souligné l’élu du Nord sur BFMTV. « Dès qu’on peut retourner devant les électeurs, il faut retourner devant les électeurs », a-t-il martelé. Mardi, le président du RN Jordan Bardella n’avait pas exclu que le gouvernement puisse « tomber demain, après-demain, dans une semaine, sur un autre sujet » que le budget, sans faire de référence toutefois à la motion de censure que compte déposer le parti socialiste une fois la séquence budgétaire achevée.

« On a besoin d’un budget (…) on a besoin de cette stabilité », a souligné Sébastien Chenu, même s’il considère que le texte « n’est pas à la hauteur ». « Tous les budgets du gouvernement Macron seront de mauvais budgets à nos yeux », a-t-il affirmé, regrettant l’impasse sur les « grandes priorités » du parti d’extrême droite dans le texte, notamment sur l’immigration et l’Union européenne. Pour lui, des élections législatives en juin garantiront l’obtention d’une « majorité claire » à l’Assemblée nationale pour le RN.

10h20

Le budget égalité femmes-hommes en hausse de 20% en 2025

L’enveloppe consacrée à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le projet de loi de finances (PLF) 2025 est en hausse de 20%, a indiqué ce matin la ministre chargée du sujet Aurore Bergé. « On a un budget qui est en augmentation d’un peu plus de 20% parce qu’on fait face malheureusement à des violences qui perdurent dans notre société », a-t-elle déclaré sur franceinfo.

💬 « Le budget de mon ministère augmente de plus de 20%.

C’est la démonstration de notre engagement clair dans la lutte contre les violences faites aux femmes, notre soutien déterminé aux acteurs de terrain.

L’aide universelle d’urgence délivrée par les CAF et MSA a déjà aidé… pic.twitter.com/hku7TsgcWA

— Aurore Bergé (@auroreberge) February 5, 2025

Selon le projet de loi de finances 2025, issu d’un compromis entre députés et sénateurs obtenu lors d’une commission mixte paritaire (CMP), les crédits du programme « Egalité entre les femmes et les hommes » s’élèvent à 94 millions d’euros, contre 77 millions d’euros votés dans le PLF 2024.

09h50

Le PS assume une « divergence stratégique » avec LFI

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée Boris Vallaud a assumé ce mercredi matin « une divergence stratégique » avec LFI. « Pour eux, c’est tout ou rien. Et finalement, ils préfèrent que ce soit rien pour les Français », a-t-il argumenté sur franceinfo, mettant en avant les concessions obtenues sur la non-suppression des 4 000 postes dans l’Education nationale ou le milliard supplémentaire pour l’hôpital.

09h30

Pas le budget qu’on espérait », regrette le patron de la CPME

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi a regretté ce mercredi sur RMC un budget « imparfait » qui « met l’accent sur les hausses d’impôts, les hausses de taxes et pas sur la baisse de la dépense ».

Le patron de l’entreprise de services à la personne Vitalliance a toutefois nuancé son propos, estimant qu’on « préfère un budget que pas de budget », et redoutant que l’absence d’une loi de finance « provoque une instabilité », voire une « incertitude économique et donc une crise économique ».

Avec ce budget « on a beaucoup d’impôts supplémentaires sur les entreprises », et « très, très peu de réduction des dépenses publiques (…). C’est juste une augmentation moins importante de la dépense publique que prévu. Moi, j’appelle pas ça la réduction des dépenses », a-t-il estimé.

08h40

Peu de suspense sur le choix du RN

Censure ou non ? Le Rassemblement national prendra officiellement sa décision ce mercredi. Mais Jordan Bardella, président du parti, s’est clairement exprimé hier contre une censure « aux conséquences plus lourdes pour l’économie » que celle de Michel Barnier.

Même si le RN avait décidé de la voter, la motion insoumise n’a aucune chance d’être adoptée après le refus des socialistes de la soutenir. 289 suffrages sont nécessaires pour une adoption.

08h35

Combien de voix socialistes en faveur de la censure ?

Si l’essentiel des écologistes et communistes devraient voter pour censurer le gouvernement, les socialistes ont choisi lundi de s’abstenir, au nom de « l’intérêt général du pays ». Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe. Le 16 janvier dernier, huit députés du parti à la rose avaient ainsi soutenu la première motion de censure contre François Bayrou, sur 66 élus au Palais Bourbon.

Sur CNews/Europe 1, le député LFI Eric Coquerel a d’ailleurs appelé ce mercredi matin les députés socialistes « à rompre les rangs ». « On a pris un engagement devant les électeurs. Là, nous allons permettre au macronisme de perpétuer [son action]. Ceux qui ne votent pas la censure rompent leurs engagements », a déclaré le président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale.

LFI/PS : « Ceux qui ne votent pas la censure trahissent leurs engagements » déclare @ericcoquerel #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/xbtnUzVWfk

— Europe 1 (@Europe1) February 5, 2025

08h30

Deux motions de censure et un nouveau 49.3 au menu du jour

La première motion de censure déposée par La France insoumise, celle contre le 49.3 utilisé par François Bayrou pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025, sera examinée à l’Assemblée nationale à partir de 15h30. En fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le budget de la Sécurité sociale.

Dans cette journée chargée, François Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, toujours sur le budget de la Sécurité sociale, qui avait coûté son poste à Michel Barnier. Un autre 49.3 est encore attendu, sur la troisième partie du texte, en fin de semaine ou en début de semaine prochaine.





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Publish date : 2025-02-05 09:49:00

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