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Droits de douane de Donald Trump : ces pays qui boycottent les produits américains

Droits de douane de Donald Trump : ces pays qui boycottent les produits américains

McDonald’s, Coca-Cola, Google, Netflix, Ford. Sur le papier, ces marques n’ont rien en commun, si ce n’est le fait d’être américaines. Mais aujourd’hui, cette caractéristique se retourne contre elles. En réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump depuis son investiture, les appels au boycott des produits américains se multiplient ces dernières semaines dans le monde. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs se filment dans les grandes surfaces et indiquent les produits ou les marques de vêtements à éviter. Au Canada et en Europe, cette méthode de protestation entraîne déjà des conséquences.

Un manque à gagner de 2 milliards d’euros

Le pays à la feuille d’érable a ouvert le bal. Après la prise de parole de Donald Trump annonçant 25 % de droits de douane sur les produits canadiens importés aux Etats-Unis, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a appelé au boycott le 1er février : « Il existe de nombreuses façons de contribuer à l’effort : vérifier les étiquettes au supermarché et choisir des produits fabriqués au Canada ; opter pour du whisky canadien plutôt que pour du bourbon du Kentucky ou renoncer au jus d’oranges de Floride. Cela peut vouloir dire changer vos projets de vacances d’été pour rester ici, au Canada ».

Le secteur touristique américain sera d’ailleurs en première ligne de cette mise à l’index. D’après Forbes, l’US travel association a annoncé que ce boycott pourrait représenter un manque à gagner de plus de 2 milliards de dollars pour l’économie touristique américaine.

Dans les supermarchés, le mouvement devrait aussi gagner de l’ampleur. Les hashtags #BoycottUSA et #BuyCanadian rassemblent déjà des milliers d’internautes. Des applications comme « IsthisCanadian » ont même été créées pour aider les consommateurs à reconnaître les produits locaux en grande surface. Le principe est simple : après avoir transmis une photo d’un article à l’application, celle-ci indique s’il a été fabriqué sur le territoire.

Justin Trudeau n’est pas la seule personnalité politique canadienne à soutenir ce mouvement. En réponse aux taxes, Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario, a déclaré des droits de douane de 25 % sur les exportations d’électricité vers New York, le Michigan et le Minnesota. « On s’est déjà brûlé. On ne se brûle pas deux fois à la même flamme », a-t-il affirmé.

Sur les réseaux sociaux, des dizaines de groupes

L’Europe participe également à ce boycott. Et plus particulièrement la Scandinavie. Plusieurs enseignes suédoises et danoises ont revu leurs approvisionnements, afin de diminuer la proportion de produits américains dans leurs rayons. Exemple avec le coca danois de l’entreprise Hancock, qui remplace peu à peu la marque originale américaine sur les étalages.

Des groupes sur le réseau social Facebook ont également été créés, à l’instar du danois « boykot varer fra USA » (« boycotter les produits venant des Etats-Unis »), qui compte aujourd’hui près de 65 000 membres. Les ambitions du groupe sont clairement définies dans sa description : « Il s’agit de personnes souhaitant soutenir le boycott des produits en provenance des Etats-Unis. Conséquence de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. » Ici, chacun partage ses astuces pour remplacer les produits made in USA, ainsi que des listes de marques à bannir. En France, un groupe existe également, bien que plus timide, avec plus de 8 000 abonnés. Mais son objectif est tout aussi clair : « On s’organise pour soutenir l’économie française. Priorité au local, au made in France et à notre souveraineté économique ».

Sur les réseaux sociaux, certains annoncent même revendre leur Tesla. La marque fait déjà les frais des positions trumpistes de son directeur, Elon Musk. En Allemagne, l’entreprise de véhicules électriques a vu ses ventes baisser de 76,3 % sur un an, alors que les ventes de ce type de voitures ne cessent de progresser.

Mais boycotter les produits américains n’est pas aussi simple qu’il y paraît, puisque tous ne sont pas produits sur le continent. Si les M & Ms sont nés aux Etats-Unis, ceux-ci sont fabriqués dans une usine de production alsacienne, à Haguenau. Appeler au boycott de ces sucreries pourrait ainsi avoir des conséquences sur l’emploi dans l’Hexagone. De quoi y réfléchir à deux fois.



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Author : Aurore Maubian

Publish date : 2025-03-07 17:30:00

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