La Lituanie a ouvert le bal en quittant de manière inédite, jeudi 6 mars, la convention internationale de Dublin interdisant les bombes à sous-munition. La Pologne pourrait rapidement suivre son exemple en se retirant de la convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, signée à Ottawa en 1997. Les deux pays le justifient en invoquant des inquiétudes sécuritaires liées à la Russie voisine et à son avancée sur le territoire ukrainien. Cette dynamique pourrait bien gagner du terrain dans une Europe qui cherche à augmenter ses capacités de défense dans un contexte international tendu.
Au moins deux autres pays de l’Otan, la Finlande et la Lituanie, qui possèdent une frontière commune avec la Russie, ont également envisagé ces derniers mois de se retirer de la Convention d’Ottawa. En décembre dernier, le ministre finlandais de la Défense, Antti Häkkänen, révélait que la réintroduction des mines antipersonnel dans l’arsenal de l’armée était à l’étude depuis l’été. Une éventualité qui, pour la Finlande comme pour la Pologne, n’a « rien d’amusant, rien d’agréable », a indiqué le Premier ministre polonais, Donald Tusk. Mais « nous sommes confrontés à une course très grave, et il s’agit d’une course à la sécurité », a-t-il insisté devant son Parlement, vendredi 7 mars.
L’utilisation des mines et bombes à sous-munitions est vivement critiquée par les associations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, qui a alerté contre les ravages de ces armes en Ukraine. Mais aucun des deux traités n’a été signé ni par la Russie, qui les utilise allègrement dans son invasion, ni par les États-Unis.
Quels objectifs pour les pays européens derrière ces retraits ? Se préparer au pire, adapter leur armement aux capacités militaires de Moscou, mais aussi envoyer un « message stratégique indiquant que nous sommes prêts à utiliser absolument tout » pour défendre le pays, a expliqué Dovile Sakaliene, ministre lituanien de la Défense.
Les Pays Baltes investissent largement dans leur armement
Plusieurs pays européens ont récemment augmenté leur budget d’armement, en particulier les pays Baltes, les plus exposés à la menace russe. L’Estonie et la Lettonie font partie des rares pays de l’Otan à investir plus de 3 % de leur PIB pour leur budget de la défense, suivis de près par la Lituanie, avec 2,8 %.
En Pologne, le président Andrzej Duda avait annoncé, avant même la proposition de Donald Tusk, avoir proposé un amendement visant à inscrire dans la Constitution polonaise le niveau minimum de dépenses dans la défense à hauteur de 4 % du PIB, soit le double de ce que demandait jusqu’à présent l’Otan.
Donald Tusk a aussi indiqué aussi que son pays était en train d’analyser « minutieusement » l’idée proposée par la France d’étendre le parapluie nucléaire à d’autres pays européens, annonçant avoir « des discussions sérieuses avec les Français » sur le sujet. Il a considéré cette proposition comme « très prometteuse », tout en promettant que la Pologne utiliserait « toutes les possibilités disponibles pour accroître sa défense ».
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Publish date : 2025-03-08 16:27:00
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