Les menaces de Donald Trump, proférées tout le long de la campagne présidentielle avant son installation à la Maison-Blanche, ont été mises à exécution. Depuis le mercredi 12 mars, 25 % de droits de douane ont été imposés sur toutes les exportations d’aluminium ou d’acier arrivant aux Etats-Unis. Cette mesure, appliquée au nom de la protection de l’industrie américaine, a déclenché un nouveau chapitre de la présidence de Donald Trump. Du côté des pays concernés, les réactions s’avèrent être très variées, entre fermeté et réponses évasives. L’Express fait le point.
La fermeté pour la Corée du Sud
Quatrième pays fournisseur d’acier des Etats-Unis, la Corée du Sud, a annoncé ce jeudi, répondre « avec fermeté » aux « mesures commerciales déloyales » mises en place par Donald Trump. En février, Séoul s’était déjà insurgé contre les déclarations du président américain, pointant le fait que les droits de douane sud-coréens sur les biens américains étaient « pratiquement de 0 % » en raison d’un accord de libre-échange bilatéral.
Le choix de la réciprocité pour l’Union européenne
Pour l’Union européenne, la réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump sera « forte mais proportionnée », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En ce sens, l’UE imposera, à partir du 1er avril, des taxes réciproques sur une série de produits exportés par les Etats-Unis, allant des bateaux aux bourbons, en passant par les motos. « Nous allons gagner cette bataille financière », a cependant objecté le président américain, promettant de répliquer à son tour, aux réponses européennes.
Le Canada riposte immédiatement
Le Canada, qui est le premier fournisseur des Etats-Unis pour l’acier et l’aluminium, a dénoncé de nouvelles taxes jugées « injustifiées et déraisonnables » par son ministre des Finances, Dominic LeBlanc. En guise de réplique, Ottawa a annoncé que 25 % de droits de douane seraient imposés sur près de 30 milliards d’importations américaines parmi lesquels, les équipements sportifs, les produits en fonte ou les ordinateurs seraient concernés. Le Premier ministre nouvellement élu, Mark Carney, a cependant déclaré être « prêt à s’asseoir avec le président Trump » pour discuter d’une « approche commune et beaucoup plus globale pour le commerce ».
La Chine et ses répliques multiformes
La Chine, grande rivale de l’économie américaine, a affirmé être prête à prendre « toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes ». Pour autant, les Etats-Unis ne représentent pas un marché essentiel pour les exportations d’acier et d’aluminium de la Chine. Face à la taxation américaine de 20 % à l’encontre de tous les produits en provenance de Pékin précédemment annoncée en février par Donald Trump, la Chine avait déjà riposté. Le pays avait augmenté à son tour les barrières douanières sur ses importations américaines et lancé une enquête monopolistique contre Google. Quelque 25 entreprises américaines avaient également été placées sous des restrictions d’exportation et d’investissement pour des raisons de sécurité nationale.
L’attentisme du Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, la mise en application des droits de douane américains laisse perplexe le gouvernement travailliste de Keir Starmer. Jugeant « décevant » l’application de ces nouvelles taxes, Londres n’entend pour autant pas mettre en application de contre-mesure dans l’immédiat. « Nous nous concentrons sur une approche pragmatique et négocions rapidement un accord économique plus large avec les Etats-Unis afin d’éliminer les droits de douane supplémentaires », a déclaré le secrétaire d’Etat britannique au Commerce, Jonathan Reynolds, dans un communiqué.
Une décision reportée pour le Mexique
Crédulité ou pragmatisme ? La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a dit attendre le 2 avril pour envisager des mesures réciproques aux taxes douanières américaines sur l’acier et l’aluminium, entrés en vigueur ce mercredi. C’est à cette date que le président américain avait reporté sa menace d’imposer l’ensemble des importations mexicaines après un entretien avec la cheffe de l’Etat, début mars.
Le Brésil veut maintenir les négociations
Le Brésil se veut ouvert au dialogue. C’est du moins ce qu’a annoncé Brasília, le second exportateur d’acier vers les Etats-Unis. Après la déclaration, le 7 mars, par le ministre des Affaires étrangères brésilien, Mauro Vieira, de la création « d’un groupe de travail […] pour traiter des questions tarifaires », le Brésil a annoncé ne pas lancer de représailles, après l’entrée en vigueur de droits de douane de 25 % décidés par Donald Trump. Dans un communiqué conjoint publié, mercredi, par les ministères brésiliens des Affaires étrangères et de l’Industrie, le gouvernement « déplore » cependant une décision américaine « injustifiable et erronée », et redit son « appui traditionnel au système multilatéral de commerce ».
Au Japon, des condamnations sans représailles
Le Japon, qui avait multiplié les demandes pour être exempté des menaces de hausses de droits de douane, a jugé « regrettable », mercredi, leur mise en application. Sans mentionner de représailles, Tokyo a mis en garde les Etats-Unis contre le risque d’un « impact considérable » des barrières douanières sur leurs liens économiques. « Les mesures tous azimuts prises par les Etats-Unis pour restreindre le commerce risquent d’avoir un impact considérable sur les relations économiques entre le Japon et les Etats-Unis, et sur le système commercial multilatéral dans son ensemble », a averti Yoshimasa Hayashi, le porte-parole du Japon.
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Publish date : 2025-03-13 16:46:00
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