Face aux liens qui s’effritent entre les deux pays, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a assuré lundi 17 mars, que « l’amélioration de la relation » avec les Etats-Unis était une « priorité ». Cette annonce fait suite à l’expulsion, vendredi, de son ambassadeur Ebrahim Rasool, dans un contexte de multiplication des attaques de Washington envers Pretoria depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.
Dans une volonté apparente de calmer une relation au plus bas, le chef d’Etat sud-africain a rappelé, lors d’un déplacement à Johannesburg, l’importance des échanges commerciaux avec les Etats-Unis, « notre deuxième partenaire commercial après la Chine ». Il a également dit avoir « noté le mécontentement exprimé par les Etats-Unis, en particulier à propos des remarques » de l’ambassadeur.
En effet, Ebrahim Rasool a déclenché le courroux américain en décrivant Donald Trump comme « mobilisant un suprémacisme contre le pouvoir en place », lors d’une intervention dans un webinaire vendredi 14 mars.
Ce dernier avait ensuite été accusé par le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, de « nourrir les tensions raciales » et de « haïr les Etats-Unis et le président » Donald Trump. « Nous n’avons rien à discuter avec lui. Il n’est plus le bienvenue dans notre grand pays », avait ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Des points d’accords pour tempérer la relation
Essayant de remettre de l’ordre dans ses rapports avec les Etats-Unis, le président sud-africain s’efforce de rappeler les positions convergentes qu’entretiennent les deux pays dans de nombreux domaines. Il a ainsi souligné que Pretoria partageait la même ligne que Washington s’agissant de l’Ukraine.
« Le seul moyen de résoudre le conflit entre l’Ukraine et la Russie est de recourir à des moyens pacifiques », a-t-il affirmé à propos de la visite officielle du président Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud, prévue le 10 avril. « Nous pensons que c’est précisément le même message que le président Trump et les Etats-Unis ont également transmis au président Zelensky. Nous sommes donc unis sur ce point. Nous avons le même objectif. »
« L’engagement auprès (des Etats-Unis) se poursuit », a ajouté Cyril Ramaphosa. « Il se fera par l’intermédiaire de représentants des milieux d’affaires, du monde du travail et d’un grand nombre d’autres interlocuteurs, ainsi que du gouvernement. »
L’Afrique du Sud, cible privilégiée de l’administration Trump
L’Afrique du Sud est particulièrement ciblée ces dernières semaines par Washington. Dans un décret présidentiel lui coupant ses aides le mois dernier, le président américain a accusé l’Afrique du Sud de traiter de façon « injuste » les Afrikaners, descendants de colons européens, et a fustigé sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice.
Evoquant une loi récemment promulguée sur l’expropriation qui permet dans certaines circonstances au gouvernement sud-africain de saisir des terres sans compensation, le président américain a aussi promis aux fermiers sud-africains une « voie d’accès rapide à la citoyenneté » américaine sur son réseau social ce mois-ci.
« Ils confisquent leurs TERRES et leurs FERMES, et bien pire que cela », a-t-il accusé, alors que les Blancs demeuraient propriétaires de 72 % des terres agricoles en 2017, selon des chiffres officiels. Un héritage de la colonisation, puis de l’apartheid.
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Publish date : 2025-03-17 13:34:00
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