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Comment les entreprises d’Elon Musk pourraient bénéficier de milliards d’argent public

Comment les entreprises d’Elon Musk pourraient bénéficier de milliards d’argent public

Grace à sa position de force et à ses alliés au sein de l’administration, dont le président Donald Trump lui-même, l’entreprise SpaceX d’Elon Musk devrait obtenir des milliards de dollars issus de nouveaux contrats fédéraux. Dans une enquête publiée le 23 mars, le New York Times révèle que l’entreprise bénéficie de politiques qui favorisent les fournisseurs privés pour le transport spécial, la fabrication de satellites ou encore les communications.

Toutes les branches de l’entreprise du multimilliardaire, désormais à la tête du département de l’ »Efficacité gouvernementale » responsable de réduire drastiquement les dépenses de l’administration, seraient ainsi placées en haut de la pile des organismes privés susceptibles de recueillir des subventions et des contrats des milliards d’euros. Jusqu’au cœur du département de la Défense, « la société de fusées SpaceX d’Elon Musk est présentée comme le moyen révolutionnaire permettant au Pentagone de transporter rapidement du fret militaire à travers le monde », rapporte le grand quotidien américain dans son enquête.

La Nasa pourrait se reposer davantage sur Space X

Non seulement le service Internet Starlink de SpaceX a aussi été déclaré éligible aux 42 milliards de dollars destinés à l’expansion du haut débit rural « après avoir été largement exclu sous Biden », mais des antennes ont été installées à la Maison-Blanche et à la Federal Aviation Administration (FAA). Selon le journal, certains employés de SpaceX détachés à la FAA ont même été autorisés à prendre des décisions favorisant l’entreprise, sans préciser lesquelles, mais pointant néanmoins que la FAA a récemment approuvé une augmentation des lancements de satellites et fusées depuis Cap Canaveral à 120 par an.

Au sein de la Nasa, où sont déjà vantés les exploits de Space X selon le journal, la colossale entreprise d’Elon Musk pourrait prendre le contrôle progressif de plus en plus de missions. Car si sa nomination n’a pas encore été confirmée, c’est Jared Isaacman, ancien client de SpaceX dans laquelle son entreprise, Shift4 Payments, a déjà investi, qui a été appointé par Donald Trump pour diriger la Nasa sous son mandat. S’il est confirmé, « il pourrait favoriser SpaceX en réorientant le programme Artémis, qui vise à renvoyer des astronautes sur la Lune, et en supprimant progressivement le contrat de Boeing pour la construction de fusées, au profit d’acteurs privés comme SpaceX et Blue Origin », suppose le New York Times.

Récemment déjà, Elon Musk – qui ferait, selon le journal, pression sur la Nasa pour que l’agence recentre son activité autour de Mars – a d’ores et déjà déclaré que SpaceX enverrait un vaisseau inhabité sur Mars d’ici 2026 et des humains en 2029. Une initiative pour laquelle il cherchera probablement un financement de la Nasa. Par ailleurs, « le projet Golden Dome, lancé par Donald Trump pour mettre en place un système de défense contre les missiles nucléaires, pourrait être une nouvelle manne financière pour SpaceX, avec un budget potentiel de 100 milliards de dollars par an », avance le New York Times.

52 nouveaux contrats et des milliards de subventions

Avant même le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, et l’arrivée d’Elon Musk au gouvernement, les compagnies du magnat de la tech avaient déjà largement bénéficié de l’argent du contribuable. Ces vingt dernières années, ses entreprises auraient reçu plus de 38 milliards de dollars en marchés publics, prêts subventions et crédits d’impôts, révélait le 26 février une autre enquête du Washington Post. Les deux tiers auraient été attribués ces cinq dernières années, et Musk et ses entreprises auraient reçu environ 6,3 milliards rien qu’en 2024. Un montant probablement sous-estimé, selon le Washington Post, qui précise que « cette analyse ne porte que sur les contrats accessibles au public et ne tient pas compte des travaux de défense et de renseignement classifiés réalisés pour le gouvernement fédéral ».

Désormais puissant employé de la Maison-Blanche, Musk semble influencer directement les décisions budgétaires et contractuelles. Depuis janvier, il a licencié plus de 100 000 employés fédéraux dans le cadre de son programme d’optimisation des dépenses publiques. En parallèle selon les calculs du Washington Post, 52 nouveaux contrats avec sept agences gouvernementales sont déjà en passe de faire bénéficier à ses entreprises de 11,8 milliards de dollars supplémentaires. « SpaceX a plusieurs demandes en cours pour construire de nouveaux sites de lancement en Floride et en Californie » sur des terrains fédéraux, détaille notamment le New York Times, ce qui pourrait lui permettre de « générer des milliards supplémentaires ».

Depuis que le président de la Commission fédérale des communications (FCC) a été remplacé par un allié de Musk à l’initiative de Donald Trump – Brendan Carr – l’entreprise spatiale privée a aussi obtenu un premier accord pour pouvoir utiliser davantage de spectres radiofréquence, ce qui accroîtrait ses profits. Sous sa direction, la FCC a également validé une augmentation de puissance des satellites Starlink pour offrir un service de téléphonie mobile depuis l’espace.

Nombreuses sont les voix qui s’élèvent, dans la sphère politique comme dans le secteur privé, contre l’influence croissante d’Elon Musk au sein du gouvernement, et contre les questions éthiques que pose son double rôle de conseiller présidentiel et de PDG de SpaceX. Une inquiétude balayée par le gouvernement Trump. Auprès du New York Times, la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt, a assuré qu’Elon Musk, en tant qu’ »employé spécial du gouvernement », avait été informé des règles éthiques et respecterait toutes les lois fédérales applicables.



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Publish date : 2025-03-24 15:27:00

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