L’Express

« Comment mobiliser un peuple quand on a perdu sa confiance ? » : nos lecteurs réagissent à l’actualité

« Comment mobiliser un peuple quand on a perdu sa confiance ? » : nos lecteurs réagissent à l’actualité

L’appel manqué d’Emmanuel Macron

Antoine Laurent, Paris

Le 18 juin 1940, une voix, celle du général de Gaulle, perce l’obscurité et rallume l’espoir d’une France meurtrie. Le 5 mars 2025, Emmanuel Macron prend la parole, mais son appel, aussi justifié soit-il, s’évapore dans l’indifférence. Tel un comédien jouant un peu faux devant une salle vide, il déclame avec emphase, multiplie les effets de manche, mais ne recueille que l’écho creux de son propre verbe. Il alerte sur la menace russe, bien réelle, mais comment mobiliser un peuple quand on a perdu sa confiance ? Sept longues années de renoncements ont effacé son autorité.

La Cour des comptes et les politiques

Bertrand Volpette, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Depuis plus de quarante ans, la présidence de la Cour des comptes a été le plus souvent dévolue à des hommes politiques d’envergure au moins nationale : messieurs Chandernagor, Arpaillange, Joxe, Seguin, Migaud et Moscovici. L’action de l’actuel premier président s’inscrit dans le droit fil de celles de messieurs Seguin et Migaud mais amplifie encore le laminage des délais d’instruction, le formatage des thèmes de contrôle et la faible accessibilité par le citoyen lambda aux rapports publiés – à tel point que des synthèses accompagnatrices sont devenues la règle. D’impératifs indicateurs de performance brident l’action de la juridiction financière et il en résulte que des aspects de la gestion publique dont le contrôle serait particulièrement complexe et chronophage ne sont plus couverts que très parcimonieusement. (« La méthode Moscovici trouble la Cour des comptes », L’Express du 6 mars 2025).

Les retraités ne sont pas des nantis

Zbigniew Buczko, Semeries (Nord)

Je ne partage pas l’opinion du lecteur de Paris quant à la solidarité des retraités. J’ai cotisé pendant quarante ans. J’estime que je n’ai pas de contributions à apporter à nouveau pour financer un système en déficit à cause d’une mauvaise gestion. Pour renflouer les caisses de retraite, il faut augmenter le nombre des cotisants, c’est-à-dire faire travailler davantage de Français. Le problème est que les gouvernants n’ont pas fait le nécessaire pour relancer la production et réindustrialiser le pays. Il faut arrêter de prendre constamment les retraités pour des nantis et des vaches à lait ! (Courrier des lecteurs, L’Express du 13 mars).

Le mauvais calcul de Trump

Albert Couzan, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

Le président Trump est à juste titre préoccupé par le déficit commercial des Etats-Unis. Mais il en accuse les autres pays au lieu de s’interroger sur les causes du phénomène, qui découle de la politique industrielle inadaptée menée par son propre pays. C’est en effet de façon délibérée que les entreprises états-uniennes ont externalisé leur production industrielle (et leur pollution) vers des Etats à faible coût de main-d’œuvre. Elles n’ont pas imaginé que ceux-ci seraient capables de s’approprier les savoir-faire au point de les surpasser. Que Trump cherche à remédier à la situation est une bonne chose, mais au lieu de s’attaquer aux causes internes de ces différentiels de compétitivité, il choisit une politique qui a pour effet de brouiller l’Amérique avec ses alliés occidentaux. (« Donald Trump et les droits de douane : les leçons des guerres commerciales passées », sur lexpress.fr).

Les vertus des visioconférences

Bruno Saintes, La Rochelle (Charente-Maritime)

La visioconférence fait partie des outils modernes de communication. Plutôt que la rejeter en bloc, apprenons à l’utiliser pour ce qu’elle nous apporte de bénéfique, en particulier les économies de voyages longue distance coûteux et polluants. Comme tout progrès, elle demande sans doute un temps d’adaptation et de mieux circonscrire son périmètre d’utilisation. (« Télétravail : les trois illusions des réunions en visio », par Julia de Funès, L’Express du 6 mars).

L’impérialisme du franglais

Bernard Caladois, Limas (Rhône)

J’ai lu avec attention les propos d’Amin Maalouf, secrétaire perpétuel de l’Académie française, concernant la défense de notre langue. Dans l’ensemble, je le trouve bien optimiste quant aux résultats obtenus face à l’envahisseur. Comme vous l’avez déjà relevé dans vos rubriques, certaines branches de la société française (parisienne ?) ne peuvent plus se passer de l’anglais ou plutôt de l’américain. L’envahissement affecte même notre vie quotidienne. Le pouce est employé pour les mesures d’écrans ou de roues, les dates sont données en format aaaa/mm/jj, les points et virgules apparaissent n’importe comment dans les nombres… Merci, en tout cas, de faire des efforts pour la sauvegarde du français. (« C’est statistiquement prouvé : le français emprunte presque seulement à l’anglais », sur lexpress.fr).



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Author : Michel Feltin-Palas

Publish date : 2025-03-25 13:10:00

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