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Ukraine : ce qu’il faut retenir des conclusions du sommet de la « coalition des volontaires » à Paris

Ukraine : ce qu’il faut retenir des conclusions du sommet de la « coalition des volontaires » à Paris

Trois heures de discussions sur l’avenir de l’Ukraine. Le sommet de la « coalition des volontaires » ne s’est pas éternisé ce jeudi 27 mars, alors qu’une trentaine de pays alliés de Kiev et appartenant à l’Union européenne ou à l’Otan participaient à ce rendez-vous à Paris. L’objectif ? « Finaliser » des « garanties de sécurité » pour le pays envahi par la Russie depuis février 2022. « La Russie ne veut aucun type de paix », a soutenu le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, présent à cette réunion. Selon lui, le travail sur les possibles garanties de sécurité apportées par les Européens pourrait se traduire « dans les jours et semaines à venir ».

L’une des principaux points évoqués durant ce sommet concernait l’attitude des alliés vis-à-vis des sanctions occidentales émises à l’encontre de la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a posé comme conditions la levée de nombreuses d’entre elles afin d’accepter la mise en place d’un cessez-le-feu en mer Noire, comme négocié avec les Etats-Unis ces derniers jours. Finalement, les pays de la coalition de soutien à l’Ukraine ont « acté de manière unanime » qu’il ne fallait pas lever les sanctions contre Moscou, a fait valoir le président Emmanuel Macron, au terme de la rencontre avec les dirigeants internationaux.

« Aucun sens de mettre fin aux sanctions »

Une position partagée par l’ensemble des acteurs invités à Paris ce jeudi. « Cela n’a aucun sens de mettre fin aux sanctions tant que la paix n’est pas réellement rétablie et nous en sommes malheureusement encore loin », a pour sa part déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz. « Bien au contraire, ce dont nous avons discuté est de savoir comment nous pouvons accroître les sanctions », a également affirmé le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se tenait à côté du président ukrainien. « Nous avons discuté des plans visant à rétablir la paix, de la mobilisation des forces armées et des plans opérationnels, qu’ils soient aériens, terrestres ou maritimes. »

Au-delà de la question des sanctions, d’autres annonces étaient aussi attendues. Emmanuel Macron a précisé qu’il piloterait, aux côtés de Keir Starmer, les efforts de paix de la coalition des alliés. Dans ce cadre, une mission franco-britannique se rendra « dans les prochains jours en Ukraine » pour préparer « ce que sera le format de l’armée ukrainienne » ainsi qu’un éventuel déploiement de forces de pays alliés après un éventuel accord de paix, a annoncé le président français. Emmanuel Macron a aussi promis qu’une décision d’accélérer le versement des « prêts décidés en G7 » par l’UE avait été décidée lors des discussions ce jeudi.

Des forces « de réassurance » envoyées en Ukraine ?

Durant sa conférence de presse, Emmanuel Macron a aussi expliqué souhaiter impliquer Washington et Pékin dans la résolution du conflit ukrainien. Il a notamment exhorté les Etats-Unis à soutenir le déploiement européen en Ukraine pour assurer le respect d’un hypothétique accord de paix trouvé entre Kiev et Moscou. Mais le dirigeant français a aussi signalé que les Européens se préparaient à un scénario sans l’obtention de l’aval américain sur cette démarche.

Dans le détail, à quoi pourrait ressembler cette mission en Ukraine ? « Ces forces de réassurance n’ont pas vocation à être des forces de maintien de la paix », promet Emmanuel Macron. Il ne s’agirait ni de « forces présentes sur la ligne de contact » ni de « forces qui se substituent aux armées ukrainiennes ». Ces troupes « signeraient un soutien dans la durée et auraient un caractère de dissuasion à l’égard d’une potentielle agression russe », a poursuivi le président français. Si la proposition ne faisait pas l’ »unanimité » entre les pays alliés sur la question, il s’agirait de forces issues de seulement « quelques États membres » de la coalition.

Lors d’une conférence de presse organisée plus tard dans l’après-midi, Volodymyr Zelensky a émis certaines réserves au plan présenté lors du sommet sur la question de ces possibles troupes européennes. « Quant aux actions de ce contingent, à ses responsabilités, ce qu’il peut faire, comment il peut être utilisé, qui en sera responsable, il y a beaucoup de questions. Jusqu’à présent, il y a peu de réponses », a regretté le dirigeant ukrainien. Une prise de parole durant laquelle il a aussi appelé les Etats-Unis à « réagir » après de nouvelles frappes russes sur l’Ukraine. Un bombardement sur la ville de Kherson a ainsi fait deux morts ce jeudi et privé d’électricité une partie des habitants de cette localité du sud de l’Ukraine. Pour Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine a pour objectif de « diviser l’Europe et les Etats-Unis ».

Concernant la Chine, Emmanuel Macron a adressé un message plutôt direct à Xi Jinping, le dirigeant du pays. « Je souhaite que le président Xi puisse avoir un rôle tout à fait actif pour nous aider à bâtir cette paix solide et durable », a-t-il affirmé, évoquant « la qualité du dialogue qui est le sien avec la Russie ». « Et je pense que la Chine est plus que légitime pour le faire en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et compte tenu des initiatives précédemment prises », a-t-il ajouté. Pékin et Brasilia avaient présenté au printemps 2024 un plan de gel du conflit militaire entre l’Ukraine et la Russie – une démarche fermement critiquée par Kiev à l’époque.



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Publish date : 2025-03-27 17:00:00

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