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Séisme en Birmanie : comment l’aide internationale s’organise après la catastrophe

Séisme en Birmanie : comment l’aide internationale s’organise après la catastrophe

Le bilan provisoire est dramatique. En Birmanie, le violent séisme qui a frappé la Birmanie vendredi 28 mars a fait au moins 1 700 morts, 3 400 blessés et 300 disparus. Il a également endeuillé la Thaïlande. Deux jours après ce tremblement de terre de magnitude 7,7, suivi quelques minutes après par une secousse de magnitude 6,7, les secours tentent ce dimanche de rechercher des survivants et de venir en aide aux sinistrés malgré une pénurie de matériel médical. Les autorités birmanes ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées.

Les Forces de défense populaire (FDP), des rebelles birmans, ont décrété un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de ce dimanche, afin de faciliter les opérations de secours. Le groupe n’attaquera pas l’armée – mais se défendra si besoin -, et a assuré qu’il allait « collaborer avec l’ONU et les ONG pour assurer la sécurité, le transport et l’établissement de camps de secours et médicaux temporaires » dans les zones qu’il contrôle.

L’aide internationale s’organise en parallèle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé avoir déclenché son système de gestion des urgences et la mobilisation de son centre logistique à Dubaï pour préparer les fournitures pour les blessés. Elle a envoyé en urgence près de trois tonnes de fournitures médicales, notamment des kits de traumatologie et des tentes, depuis la capitale économique Rangoon vers les hôpitaux de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, proche de l’épicentre, et de Naypyidaw où sont pris en charge des milliers de blessés.

Chine, Corée du Sud…

Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé un appel à l’aide internationale, invitant « tout pays, toute organisation » à apporter son secours. Par le passé, les militaires étaient réticents à demander un tel soutien de l’étranger en cas de catastrophe naturelle. Des pays de la région ont répondu à l’appel au secours lancé par le chef de la junte birmane. La Chine a envoyé samedi une équipe de 82 secouristes en Birmanie, ainsi qu’une autre équipe à Rangoon. Pékin fournira également une aide d’urgence de 100 millions de yuans (12,7 millions d’euros), a annoncé l’agence chinoise d’aide internationale. La Thaïlande a de son côté déclaré ce dimanche avoir envoyé 55 militaires et six chiens de sauvetage à sa voisine la Birmanie, ainsi que du matériel, notamment des grues et des excavateurs.

La Corée du Sud a pour sa part promis deux millions de dollars d’aide humanitaire afin de « soutenir les efforts de secours et de sauvetage » et n’exclut pas une aide supplémentaire si la situation devait s’aggraver. Hong Kong a dépêché une équipe de 51 personnes, embarquant 9 tonnes d’équipements, dont des appareils détecteurs de vie et deux chiens de sauvetage, et débloqué une enveloppe de 30 millions de dollars de Hong Kong (3,5 millions de dollars).

L’Inde a envoyé des équipes de recherche et de secours, des équipes médicales et un hôpital de campagne, à bord de plusieurs avions militaires. Deux navires de la marine transportant davantage de matériel et de personnel de secours ont également appareillé pour Rangoon depuis Port Blair, dans les îles indiennes d’Andaman, face à la Birmanie.

Une équipe philippine de 114 personnes, dont des médecins, des pompiers et des membres des forces armées, devrait quant à elle partir mardi pour la Birmanie. Le Vietnam, lui, a annoncé ce dimanche le déploiement le jour même de 79 secouristes pour aider aux opérations de recherche et de sauvetage. La Malaisie va envoyer une cinquantaine de secouristes « pour soutenir les opérations humanitaires et de secours en cours ». L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont la Birmanie et la Thaïlande sont membres, « se tient prête à aider » les deux pays, a ajouté le ministère malaisien des Affaires étrangères.

Une « grave pénurie » de fournitures médicales

La Nouvelle-Zélande va donner 1,1 million de dollars, à travers le Comité international de la Croix-Rouge. « C’est un vrai désastre, et nous allons aider », a déclaré vendredi le président américain Donald Trump devant la presse. Pour sa part, l’Iran, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, s’est dit prêt à contribuer à l’effort humanitaire et aux opérations de secours et de sauvetage.

Le Royaume-Uni a promis 10 millions de livres sterling (12 millions d’euros) afin « d’accroître l’aide dans les zones les plus durement touchées par le séisme et de financer l’approvisionnement en nourriture et en eau, des médicaments et des abris ».

L’Union européenne a débloqué 2,5 millions d’euros d’aide d’urgence initiale et indiqué qu’elle allait évaluer les besoins sur le terrain avant de mobiliser davantage de moyens. L’Irlande va pour sa part débloquer une aide humanitaire de 6 millions d’euros, qui sera distribuée via la Croix-Rouge et les Nations unies, a annoncé samedi son chef de la diplomatie Simon Harris.

Les agences internationales ont prévenu que la Birmanie n’avait pas les moyens d’affronter une catastrophe de cette taille. Avant le séisme, les Nations unies estimaient que 15 millions de Birmans, soit environ un tiers de la population, seraient concernés par le risque de famine en 2025. Une « grave pénurie » de fournitures médicales affaiblit l’assistance déployée sur place, a prévenu samedi l’ONU, soulignant que les secouristes manquaient notamment de « kits de traumatologie », de poches de sang, de produits anesthésiques et de certains médicaments essentiels. Les opérations de secours sont en outre compliquées par les dégâts subis par les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires, ainsi que par les routes et les réseaux de communication.



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Publish date : 2025-03-30 12:24:00

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