Après une semaine monopolisée par le déclenchement d’une guerre commerciale mondiale, Donald Trump relance son projet fou d’annexion du Groenland. Et gare à ceux qui s’y opposeraient. Jeudi 10 avril, la responsable de la seule base américaine présente sur l’île, la colonel Susannah Meyers, a été limogée après avoir critiqué les ambitions de la Maison-Blanche concernant l’île de l’Arctique, ont annoncé les autorités militaires américaines. « Les actions visant à saper la chaîne de commandement ou à torpiller le programme du président Trump ne sont pas tolérées au ministère de la défense », a prévenu sur X un porte-parole du Pentagone dans la foulée.
Plus tôt dans la semaine, la commandante de la base avait affirmé dans un mail adressé à son personnel que « les préoccupations de l’administration américaine discutées par le vice-président Vance ne reflètent pas celles de la base aérienne de Pituffik ».
En parallèle, le gouvernement Trump redouble d’efforts pour faire avancer son plan d’annexion de ce territoire appartement au Danemark. Une stratégie de persuasion semble pour l’instant être préférée à celle de la menace militaire, selon les informations du New York Times (NYT). Dans un article publié le 10 avril, le quotidien américain révèle la proposition nouvellement envisagée par l’administration Trump d’offrir 10 000 dollars par an à chaque habitant de l’île, pour tenter de les convaincre d’adhérer à son projet d’annexion.
« On vous protégera, on vous rendra riches »
Cette tentative de renversement de l’opinion publique se concrétiserait, selon le journal, en redistribuant les 600 millions de dollars de subventions actuellement versés par le Danemark au Groenland, directement aux 57 000 Groenlandais. Soit 10 000 dollars chacun par an. Pour donner force à ses arguments, Donald Trump s’est adressé directement aux habitants de l’île cette semaine. « On vous protégera. On va vous rendre riches », a-t-il ainsi promis, appelant les Groenlandais à choisir « leur propre avenir » grâce à une adhésion aux États-Unis par référendum.
Si les responsables danois ne cessent de répéter avec force et insistance que l’île n’est pas à vendre et ne peut pas être annexée, Donald Trump fait la sourde oreille continue d’exprimer sa détermination. « Nous avons besoin du Groenland pour la sécurité nationale, voire internationale, et nous travaillons avec toutes les parties concernées pour essayer de l’obtenir », a-t-il déclaré lors d’un discours au Congrès américain le mois dernier. « D’une manière ou d’une autre, nous allons l’obtenir », promet ainsi le milliardaire.
Dès son premier mandat, le président américain avait chargé ses conseillers à la sécurité nationale d’étudier cette idée. L’intérêt s’explique en partie par le réchauffement climatique, qui expose des zones riches en « minéraux stratégiques » rendus plus accessibles, comme évoqués par le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz sur Fox News en janvier. Les températures plus douces ouvrent également de nouvelles routes maritimes arctiques — pour le commerce comme pour les navires militaires chinois et russes, souligne le New York Times.
Campagne de persuasion sur les réseaux sociaux
En parallèle de ses promesses de richesses, la Maison-Blanche a déclenché depuis plusieurs semaines une campagne de communication à l’adresse des Groenlandais. Le mois dernier, Donald Trump a publié sur les réseaux sociaux une vidéo soignée de 90 secondes saluant le sang et le courage des troupes américaines qui se sont déployées sur l’île pendant la Seconde Guerre mondiale, pour empêcher une invasion nazie après l’occupation du Danemark par l’Allemagne. Période depuis laquelle des troupes américaines sont d’ailleurs maintenues constamment sur l’île, notamment à la base aérienne de Pituffik.
Selon le New York Times, le Conseil de sécurité nationale s’est réuni à plusieurs reprises pour mettre les paroles de Donald Trump en application. Si ce dernier a, à plusieurs reprises, fait allusions à l’utilisation de la force, les délibérations menées par le Conseil de sécurité n’ont jamais envisagé sérieusement d’option militaire, selon la source du NYT.
En visite sur la base américaine de l’île le 28 mars dernier, le Vice-Président américain JD Vance a néanmoins relancé l’idée d’un référendum. Lors d’une visite au Groenland la semaine dernière, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a répondu en condamnant les « pressions et menaces » de Washington. « Vous ne pouvez annexer un autre pays », a-t-elle lancé, en anglais, s’adressant directement au gouvernement américain et rappelant que le Danemark ne cédera pas. Tout en temporisant néanmoins. « Le Groenland fait partie de l’Otan et, depuis 75 ans, nous avons avec vous un accord de défense qui vous donne un large accès au Groenland », a-t-elle rappelé avec diplomatie. « Si vous souhaitez être davantage présent au Groenland, le Groenland et le Danemark sont prêts ».
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Publish date : 2025-04-12 16:06:00
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