Marjorie Taylor Greene, élue républicaine de Géorgie au Congrès et proche du président Donald Trump, s’est-elle rendue coupable d’un délit d’initié ? C’est toute la question que posent plusieurs élus démocrates ces dernières 24 heures.
L’élue républicaine a révélé lundi qu’elle avait acheté des actions d’une valeur comprise entre des dizaines et des centaines de milliers de dollars les 8 et 9 avril. Soit la veille et le jour même de l’annonce par le président Trump d’une pause dans les droits de douane qu’il essaie d’infliger au monde, un moment pivot qui a fait sortir le marché boursier d’une récession considérable.
Investissements suspects
Les élus américains ont le droit d’investir en Bourse, mais ils doivent rendre compte par écrit de leurs transactions dans un délai de 30 jours, ce qu’a fait dès lundi Marjorie Taylor Greene. La membre de la Chambre des représentants a ainsi rapporté avoir acheté les 8 et 9 avril des actions de plusieurs entreprises de la tech, dont Apple (qui a depuis augmenté de 5 %) et Amazon, ou du géant pharmaceutique Merck, pour un montant total compris entre 21 000 et 315 000 dollars. Les élus ne sont pas tenus de déclarer des sommes exactes, mais seulement des fourchettes. Elle a également acheté des actions de Palantir, dont la valeur a augmenté de 19 %, et d’Advanced Micro Devices, Inc., dont les actions ont depuis augmenté de 21 %.
L’élue, parmi les supportrices les plus démonstratives du président américain, a également vendu au même moment pour entre 50 000 et 100 000 dollars de bons du Trésor américain, selon le document qu’elle a transmis au Congrès, initialement publié par le journal The New York Times. Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, Donald Trump avait écrit le 9 avril sur sa plateforme TruthSocial, quelques minutes après l’ouverture de Wall Street, « C’EST LE MOMENT D’ACHETER ». Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, à l’exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.
Les démocrates demandent des comptes
De quoi alimenter des soupçons de délit d’initié parmi l’opposition démocrate, qui a demandé vendredi une enquête au gendarme boursier américain, la SEC (Securities and Exchange Commission). Six sénateurs démocrates ont appelé cette dernière dans une lettre à « déterminer si les annonces douanières ont enrichi les proches et les amis de l’administration aux dépens du public américain ».
L’autorité américaine de régulation des marchés financiers, dont le président Paul Atkins a été nommé en décembre par Donald Trump, n’est pas contrainte de répondre favorablement à cette demande d’enquête. La Maison-Blanche a affirmé que le message du président visait uniquement à « tranquilliser » le public, et qu’il avait la responsabilité de « rassurer les marchés et les Américains quant à leur sécurité économique ».
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/droits-de-douane-cette-elue-trumpiste-qui-a-su-profiter-du-chaos-boursier-6ADKJXNRLREO7EW3XB624D3PF4/
Author :
Publish date : 2025-04-15 16:49:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.