Tout a commencé par des flatteries, des abandons des programmes DEI (Diversité, équité et inclusion), et quelques dons. Les géants de la tech américaine ont choisi Donald Trump comme président par opportunisme économique. Sur le présupposé que le business serait plus simple : moins de réglementation, un soutien sans faille. L’énorme guerre commerciale matérialisée par le lancement d’une salve de droits de douane à travers le monde a déjà refroidi l’ambiance. Apple ou encore Nvidia accusent le coup. Les Big Tech ont-ils misé sur le mauvais cheval ? Le sujet du droit à la concurrence – l’antitrust – pourrait être un nouveau motif de désenchantement. Meta et Google n’en mènent pas large sur ce point.
Le premier est actuellement dans un procès qui l’oppose à la FTC (Federal Trade Commission), pendant les huit semaines à venir. L’agence fédérale estime que Meta a acquis un monopole sur les réseaux sociaux via les acquisitions d’Instagram et de WhatsApp respectivement en 2012 et 2014. Les deux applications pourraient être retirées au groupe. La firme de Menlo Park, en Californie, a tenté de s’en tirer avec accord financier. Mais la FTC aurait réclamé 30 milliards de dollars. Une manière de dire : « Nous irons bien au tribunal ». Et un message à Amazon, qui aurait pu être tenté de chercher un « deal » comme Meta avant son propre procès, prévu pour 2026.
Deux échappatoires
Meta pensait peut-être à tort que la FTC avait changé de braquet depuis le départ à sa tête de Lina Khan, souvent identifiée comme le cauchemar des géants technologiques. Cette dernière avait mis en place une politique particulièrement agressive contre ces entreprises. Mais ni Andrew Ferguson, nommé par Donald Trump comme président de la FTC, ni Gail Slater, la nouvelle dirigeante de la division antitrust du Département de la Justice (DoJ), n’ont promis d’inflexions majeures sur le traitement des dossiers des grandes entreprises technologiques. « Je mobiliserai toutes les ressources de l’agence pour poursuivre les affaires en cours contre les Big Tech », a affirmé Andrew Ferguson dans un podcast du média économique Bloomberg.
Le début du procès Meta confirme cette tendance. L’affaire du monopole de Google dans la recherche, cette fois dans les mains du DoJ, pourrait le confirmer un peu plus. La compagnie a déjà été reconnue coupable de pratiques illégales pour maintenir son monopole, l’an dernier. A partir de ce lundi 21 avril, le juge Mehta défendra sa mesure corrective phare : séparer le navigateur Chrome de Google. Celle-ci a de bonne chance d’être confirmée. Et il est hasardeux de croire que Trump, comme George W. Bush en 2001 pour Microsoft, adoucisse finalement la sanction.
Reste deux échappatoires pour Meta et Google. La compagnie dirigée par Mark Zuckerberg peut encore gagner son affaire sans l’aide de personne. La concurrence, dans les réseaux sociaux, n’est plus si difficile à prouver en 2025, à l’ère de TikTok. Cela aurait été plus délicat, en 2020, ou pire, dix ans plus tôt au moment du rachat d’Instagram. Quant à Google, il a l’opportunité de remodeler son empire. La plus grande souplesse accordée par l’administration Trump aux acquisitions-fusions, devrait lui permettre de mettre la main sur le géant de la cybersécurité Wiz pour 32 milliards de dollars. La plus importante acquisition de son histoire.
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Author : Maxime Recoquillé
Publish date : 2025-04-19 11:00:00
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