Tous les signaux sont au rouge. Selon les derniers chiffres de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares) publiés ce lundi 28 avril, le nombre d’inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) a progressé de 8,7 % au premier trimestre 2025 en France (hors Mayotte), portant le nombre de demandeurs d’emploi dans cette catégorie à 3,4 millions de personnes contre 2,8 millions au troisième trimestre 2024.
Si une hausse du taux de chômage est incontestable, celle-ci est tout de même à prendre avec des pincettes. « Les statistiques sur les inscrits à France Travail sont fortement affectées depuis le 1er janvier par la mise en œuvre de la loi plein emploi et en particulier l’inscription automatique sur les listes des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) » et des jeunes, a commenté la Dares lors d’un briefing à la presse.
1,3 million de personnes automatiquement inscrites
En janvier dernier, environ 1,3 million de personnes ont été automatiquement inscrites à France Travail après une évolution de la loi pour le plein emploi. Parmi elles : les allocataires du RSA et leur conjoint, concubins ou partenaire de PACS, ainsi que les jeunes suivis en Mission Locale et en Contrat d’engagement jeune. Des personnes qui, jusqu’à présent, n’étaient pas inscrites sur la liste des demandeurs d’emploi. « Pour cette raison, le nombre d’inscrits augmente fortement, sans que cette hausse ne reflète la conjoncture du marché du travail », a continué le service statistique du ministère du Travail.
Autre évolution : la modification des modalités d’actualisation des inscrits. Désormais, chaque nouveau demandeur d’emploi doit signer un contrat d’engagement avant l’actualisation de son statut. Ce document, co-construit entre la personne accompagnée et son conseiller référent, énonce les actions que l’inscrit devra mettre en œuvre dans son parcours vers l’emploi. En attente de la signature, le demandeur d’emploi est automatiquement inscrit dans la catégorie A, faisant gonfler les chiffres de cette dernière.
Pour y remédier, deux nouvelles catégories ont été créées : la « G », considérée comme une « catégorie d’attente » avant d’orienter le nouvel inscrit en A, B, C, D ou E, et la « F », également appelée « parcours social », réservée aux individus les plus éloignés de l’emploi.
Une hausse limitée à 0,8 % pour la catégorie A
Selon les estimations de la Dares, hors inscription automatique des bénéficiaires du RSA, et de l’évolution des règles d’actualisation, les actuels 8,7 % de hausse de demandeurs d’emploi en catégorie A auraient été limités à 0,8 %. En comptabilisant également l’activité réduite, soit les catégories B et C, le nombre d’inscrits augmente de 4,5 % au premier trimestre 2025 par rapport aux chiffres du trimestre précédent. Sans évolution de la loi pour le plein emploi, celui-ci aurait seulement crû de 1,3 %.
« Il y a quand même une augmentation, même si on neutralise tous les effets », a réagi Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision pour l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), interrogé par l’Agence France Presse. D’après le directeur adjoint, la hausse de 273 000 inscrits dans la catégorie A se décompose en « un peu plus de 50 % » dus à la réforme du RSA, « près de 40 % aux nouvelles règles d’actualisation » et « un peu moins de 10 % à la dégradation du marché du travail ».
Et cette complexité statistique ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Celle-ci devrait perdurer durant l’ensemble de la période de transition pour la mise en œuvre de la loi pour le plein emploi, soit jusqu’à trois ans.
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Author : Aurore Maubian
Publish date : 2025-04-28 16:20:00
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