L’histoire semble sortir tout droit du temps de la guerre froide. Et pourtant, ce lundi 28 avril, le FBI confirme. L’agence fédérale utilise bien des tests polygraphiques, communément appelés tests de détection de mensonges, « pour identifier la source des fuites d’informations au sein du bureau », déclare-t-elle à Reuters dans un communiqué.
« Un climat de peur et d’intimidation » : c’est ce que dénoncent des anciens et actuels fonctionnaires du FBI au Washington Post. Le quotidien américain est le premier média à avoir révélé ces dernières semaines le recours aux polygraphes, appareils qui mesurent notamment le stress d’une personne lorsqu’elle est interrogée. Leur fiabilité pour détecter des mensonges est contestée.
« Chasse aux sorcières »
« La gravité de ces fuites spécifiques a provoqué l’utilisation des polygraphes, car elles impliquaient des dommages potentiels aux protocoles de sécurité au bureau », a affirmé un porte-parole de l’agence. La direction du FBI tente d’empêcher toute communication de ses salariés avec la presse. La crainte de représailles conduit certains employés ou ex-employés à se taire.
Un agent du bureau fédéral d’investigation se confie, sous couvert d’anonymat, au Washington Post : « C’est un environnement toxique. […] D’abord, vous avez l’insécurité de ne pas savoir si vous allez être licencié ou non. Ensuite, il y a la chasse aux sorcières pour trouver les lanceurs d’alerte qui exposent l’ineptie et la mauvaise gestion des agences. Ils essaient de faire taire ceux qui ne suivent pas la ligne du parti [républicain, NDLR] ».
Sous la direction du fidèle trumpiste Kash Patel, le FBI est frappé par des dizaines de licenciements ou départs forcés. Les enquêtes et la répression envers les agents suspectés de divulguer des informations aux journalistes se sont accrues depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump en janvier.
Des agents criminalisés
Les affaires de fuites secouent aussi d’autres départements de l’administration Trump. Au Pentagone, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a menacé de soumettre certains hauts fonctionnaires du ministère à des tests de détection de mensonges, rapporte The Wall Street Journal.
Tulsi Gabbard, directrice du renseignement américain, s’est engagée à « poursuivre de manière agressive les dénonciateurs », qu’elle qualifie régulièrement de « criminels ». « Les gens essaient de garder la tête baissée, témoigne auprès du Washington Post un ancien chef du bureau extérieur du FBI. Le moral est dans les toilettes. »
En février, la ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a supprimé dès son premier jour en poste une unité du FBI dédiée à la lutte contre les ingérences étrangères dans les élections aux Etats-Unis.
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Publish date : 2025-04-30 16:54:00
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